Le Roi de Sparte

18 | Lettres

Galopant à toute allure vers Sparte, Héléna s'agrippait à Aaron comme elle le pouvait. Évidemment tenir les épaules d'Aaron était une tâche difficile, elle se retrouvait donc à enserrer sa taille. De plus, comme ils galopaient contre le vent l'odeur d'Aaron se propageait dans ses narines, ce qui rendit ce voyage moins long. Elle posa sa tête contre la cape d'Aaron fermant les yeux.

— Tout va bien derrière ? Demanda Aaron ralentissant quelque peu.

— Oui, je vais plus que bien, répondit Héléna le serrant plus fort.

Aaron se contenta de sourire. Aucune femme n'égalait Héléna. Elle était patiente, douce, belle, et très calme. Tout le contraire de Victorine qui se jetait sur le premier venu qui n'avait pas de principes. Aaron était conscient de la tension entre les deux jeunes filles, et il ferait en sorte que cela reste juste au stade "une tension" et pas plus. Il ne voudrait pas qu'on lui abîme Héléna, elle qui était si douce, et si aimante.

Enfin à Sparte, Aaron descendit de Néron, avant d'aider Héléna à descendre. Ils entrèrent tous deux au temple. Mais Héléna sentit qu'on lui prenait la main.

—Je dois aller dans l'arène, je viendrais te voir plus tard, si tu veux bien.

Héléna hocha la tête, et le roi lui embrassa le front puis se dirigea ensuite vers l'arène. Quand à elle, elle se décida à aller dans la bibliothèque du temple, cela faisait longtemps qu'elle n'avait rien lu de nouveau. Elle ouvrit la porte en bois de la bibliothèque avant d'arriver dans une salle emplie de livre, et éclairée par des bougies. L'atmosphère ici était chaleureuse et apaisante.

— Bonjour mon enfant que cherches-tu donc ? Lui demanda un vieillard assis derrière son bureau de bois.

—  Quelques livres sur l'Olympe mais en particulier sur Athéna, répondit-elle.

Le vieillard la considéra un moment l'air de réfléchir. Il se leva ensuite, et disparu derrière une grande étagère emplie de livres. Il revint quelques minutes plus tard avec l'ouvrage désiré.

— Voilà. Dit-il en le tendant à Helena. Bonne lecture mon enfant.

Elle le remercia avant de repartir vers les jardins extérieur où elle s'était assise sur un banc. Athéna était la déesse typique de la guerre, brave, courageuse, elle avait même vaincu son frère, Arès. C'est ce genre de femme qu'Héléna aimerait devenir. Une femme forte qui n'a peur de rien, et de personne. Une femme qui égalait les hommes de par sa force et sa stratégie. 

— Qu'est ce que tu lis ? Demanda Jev s'asseyant à ses côtés.

Héléna lui montra l'ouvrage.

— Les récits de l'Olympe, avait-il lu. Bon choix.

Cela se sentait que dans la voix de Jev il avait quelque chose qui avait changé. Elle était plus suave.

— Toi et Aaron... Commença-t-il. Il détourna son regard, fuyant celui d'Helena.

— Il a enfin ouvert les yeux. Dit-elle simplement. Dans la voix d'Héléna il sentait qu'elle était euphorique et très amoureuse. Il n'aurait cependant jamais pensé qu'Aaron cédèrait. Lui-même n'y croyait pas.

—Je te félicite, dit-il d'une froideur sans enthousiasme.

 Il fît son sourire le plus faux avant de prétexter un entraînement, et il s'en alla. Que lui arrivait-il ? Elle avait fait quelque chose de mal ? 

Assise dans l'arène regardant Aaron s'entraîner à manier l'épée, Helena ne pouvait détacher son regard de celui qu'elle aimait éperdument. Il combattait contre un de ses guerriers.
Qu'était Aaron pour elle à présent ? Son amant ? Son prétendant ? Elle était indécise sur la question. Autant dire qu'elle même était perdue. Leur relation n'avait normalement pas lieu d'être. Et pourtant... Elle existait.