20 | La lettre

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Installée dans les tribunes de pierre l'arène, Helena ne pouvait détacher son regard de celui qu'elle aimait éperdument qui s'exerçait à l'épée contre l'un de ses guerriers aguerri. Son entraînement était sans conteste très captivant mais une abondance de questions trottaient dans son esprit quant à la nature véritable de sa relation avec le roi. Était-elle fraternelle ou amoureuse ?

Déroutée face à l'incertitude qu'elle ressentait, elle ne se risquerait pas pour autant à poser la question au concerné. Elle était indécise du fait de leur relation n'avait pas lieu d'être mais qui pourtant, existait. Et même si Aaron lui apportait une réponse, elle craignait que celle-ci ne la chagrine car ils devront très certainement vivre éternellement leur amour en étant cachés. Ce genre de vie n'était pas envisageable pour deux personnes qui s'aiment. C'était à son sens, une torture. Vivre dissimulés signifiait une vie de misère. Aucun couple s'aimant d'un amour sincère ne méritait cela et malheureusement ils n'étaient pas les seuls à en faire les frais : Héléna avait remarqué le rapprochement entre sa mère et Dillios. Ils s'aimaient secrètement mais craignaient les préjugés que susciterait leur relation. Héléna concevait leur statut de couple caché mais elle n'arrivait pas à accepter qu'elle devait aussi s'y plier. C'était pourtant une fatalité à laquelle elle était forcée de consentir pour être aux côtés d'Aaron.

Helena, siffla quelqu'un à ses côtés.

Victorine, répondit Helena sur le même ton.

Une lettre pour sa majesté, annonça Victorine en s'inclinant faussement.

La servante s'assit près d'elle et ne se gêna pas pour reluquer le roi occupé à s'exercer avec son épée. Elle lui tendit ensuite la lettre mais lorsque Héléna s'apprêta la saisir, celle-ci froissa le papier avant de le jeter au sol.

Un conseil. Éloignes-toi d'Aaron, l'avertit Victorine en pointant avec dédain son index vers Héléna.

Suis-je censée trembler ?

Ne te méprends pas bâtarde. Un jour ou l'autre tu déguerpiras.

— Essaie toujours, la défia Helena. Ta position de domestique ne t'accordera pas plus de chance que moi de devenir sa femme.

Une domestique qui est citoyenne de Sparte, contrairement à toi, esclave, souligna Victorine. Je ne serai certainement pas sa femme, mais son amante.

Prie beaucoup les dieux, cela pourrait t'être utile.

Victorine lui adressa un regard hostile avant de tourner les talons. Helena ramassa la lettre, et la déplia. Elle plissa les yeux, les rayons du soleil et la blancheur du papier lui éblouissait les yeux. Une écriture fluide et gracieuse était joliment ancrée sur la feuille.

Belle Héléna,

Mes pensées n'ont jamais délaissé l'image de vous qui m'est imprégnée. Je songe très souvent à vous peut-être est-Ce la raison pour laquelle vous m'apparaissez souvent dans mes rêves.

Que diriez-vous que je revienne à Sparte ? J'ai été convié aux jeux olympiques moi aussi. Ce prétexte me sera utile pour vous revoir. Ce désir de vous retrouver à nouveau m'anime chaleureusement depuis des lunes.

En attendant de traverser la mer Égée j'aspire à ce que ce sentiment soit réciproque.

Cyrus 1er de Perse.

Héléna ferma frénétiquement la lettre. Non, pas lui. Aaron risquerait de mettre à jour leur supercherie. Si Cyrus apprenait leur liaison, il propagerait peut être la nouvelle dans tout l'empire.

Le Roi de SparteWhere stories live. Discover now