𝙘𝙝𝙖𝙥𝙞𝙩𝙧𝙚 𝙩𝙧𝙚𝙣𝙩𝙚

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✎ᝰ┆𝘌𝘳𝘦𝘯

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✎ᝰ┆𝘌𝘳𝘦𝘯

Onze ans plus tôt

- Ne laisse pas Hibou me tuer, mon chéri.

Nina pleurait à chaudes larmes tandis qu'elle agrippait le col de mon marcel humide comme si sa vie en dépendait. Je ne portais que des marcels quand je venais la voir. Ce n'était pas comme si
les gens d'ici pouvaient apprécier ma collection de T-shirts Yves Saint Laurent ou mes chaussures en daim.

- Il faut que tu fasses quelque chose. Il me frappe. Tu vois ces bleus ? Tu les vois ? Il va finir par m'achever! Tu ne peux pas rester là sans rien faire.

- Tu n'as qu'à le quitter.
Je retirai mon haut et le balançai sur son lit. Je venais de finir d'arroser son immense jardin et je devais préparer le diner pour nous trois.

- Viens avec moi en Californie. Je suis sûr que maman serait d'accord.

- Ce n'est pas Carla, ta mère, Eren. C'est moi.
Ça ne servait à rien de discuter, mais mon silence ne voulait pas dire pour autant que j'étais d'accord avec elle.
Je me retrouvais toujours au milieu de ses problèmes de couple.

Tous les étés, ça ne ratait jamais. Elle devait croire que j'étais un être hybride entre garde du corps, psy et assistant. Cela dit, je ne pouvais pas lui en vouloir. je tentais constamment de la sauver et de la protéger alors qu'elle me mettait en danger.

Ce soir-tà, Hibou était rentré à la maison ivre. Jusque-là, rien d'extraordinaire. Ce n'était pas un junkie comme Nina mais il adorait boire du bourbon pendant les chaudes soirées d'été.

Après le diner, il se mit au lit en marmonnant et en jurant. J'entendais tout depuis ma chambre, de l'autre côté du couloir. J'étais allongé dans mon lit avec Tiffany, la fille des voisins. Tous les soirs, elle se glissait par la fenêtre de ma chambre. J'avais des
marques sur les poignets à force qu'elle me les morde pour étouffer ses cris, mais personne ne me demandait d'où ça venait, parce que tout le monde s'en foutait.
Des cris étouffés et des sanglots me parvenaient, me rendant incapable de me concentrer sur la fille allongée sur mon lit.

- Je vais encore passer une sale nuit avec leurs conneries, grognai-je en écartant les cheveux qui lui tombaient sur le visage pour mieux voir le désir dans ses yeux.

Pour une fois, les ressorts de leur matelas ne grinçaient pas. Et je n'avais jamais eu un mauvais pressentiment aussi fort.

- Ta tante est un cas, dit Tiffany en se mettant à califourchon sur moi pour se frotter contre ma braguette.

 𝘿𝙚𝙫𝙞𝙤𝙪𝙨 | 𝙴𝚛𝚎𝚛𝚒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant