𝙘𝙝𝙖𝙥𝙞𝙩𝙧𝙚 𝙩𝙧𝙚𝙣𝙩𝙚 𝙚𝙩 𝙪𝙣

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✎ᝰ┆𝘓𝘪𝘷𝘢ï

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✎ᝰ┆𝘓𝘪𝘷𝘢ï

𝗤𝘂'𝗲𝘀𝘁-𝗰𝗲 𝗾𝘂𝗶 𝘁𝗲 𝗳𝗮𝗶𝘁 𝘁𝗲 𝘀𝗲𝗻𝘁𝗶𝗿 𝘃𝗶𝘃𝗮𝗻𝘁 ?
Regarder les arbres qui défilent par la fenêtre quand je suis en voiture, l'océan qui brille, le monde qui tourne autour de moi comme une robe ballon. Savoir que j'en fais partie.
Accepter que ne pas en faire partie, c'est aussi ça, la vie.

J'étais assis sur la banquette du taxi qui me conduisait dans les Hamptons, en train de créer une playlist de dingue pour mon séjour avec Eren. Des chansons romantiques et douces que je voulais écouter pendant qu'on ferait à diner, et l'amour, et qu'on amasserait des souvenirs inoubliables.
C'était une journée très importante pour Eren.

En voyant le ciel du bord de mer s'assombrir; je me demandai si la météo augurait la façon dont la rencontre avec son père allait se passer. Il pleuvait
à torrents et je portais quatre couches de vêtements, dont deux étaient des manteaux.

J'avais apporté tous mes médicaments et un
nébuliseur dans un sac à dos qui devait peser aussi lourd que moi. Pour dire la vérité, je ne me sentais pas au mieux de ma forme. Mais Eren nous avait réservé une semaine du vendredi au vendredi dans
les Hamptons et jamais je n'avais autant voulu le rendie heureux.
Il était sur le point de résoudre un mystère vieux de trente ans.

Alors j'allais être là pour lui, dans tous les sens du terme, et tant pis si ça mettait à mal mon petit confort.

- Il pleut à seaux, fit remarquer le chauffeur en montrant les essuie-glaces.

Ils s'agitaient furieusement sur le pare-brise. La pluie s'abattait avec une telle violence sur le toit qu'on aurait cru qu'elle tentait de le percer.

- Oui. Désolé de vous faire faire tout le trajet depuis New York. Ca ne doit pas être marrant pour vous.

- Ne soyez pas désolé pour moi. Soyez-le pour les sans-abri, les coureurs, les cyclistes. Les gens qui sont obligés de rester sous la pluie.

- Je suis désolé pour eux aussi. Enfin, sauf pour les coureurs, dis-je alors qu'on dépassait un homme en manteau jaune fluo qui faisait son jogging sur le bord de la route.
Personne ne les a obligés à sortir par ce temps.

Eren était censé déjà être à la maison qu'il avait louée pour nous à cette heure-ci mais il ne m'avait pas écrit pour me dire qu'il était bien arrivé. Je lui avais envoyé un message un peu plus tôt en lui demandant s'il serait là pour 19 heures et il avait dit oui. Mais il était déjà 19 h 45 et je n'avais aucune nouvelle. J'espérais que c'était parce qu'il avait eu une longue discussion avec son père biologique et que ça voulait dire qu'ils essayaient d'établir
un lien entre eux.

Je ne voulais pas l'inonder d'appels et de textos.
Néanmoins, j'étais inquiète, alors je sortis mon portable pour lui envoyer un message.

LIVAÏ
Bientôt arrivée. J'ai hâte de passer toute la semaine ici avec toi. Comment ça s'est passé ?

Pas de réponse.
Quelques minutes plus tard, le chauffeur se gara devant un pavillon à la Sheffer, avec un jardin qui n'avait rien à envier à ceux du château de Versailles. La maison était entourée de verdure, de forêt, et de rien d'autre.
Pas de voisins. Pas de boutiques. Il y aurait juste nous deux dans ce grand espace.
Le chauffeur, un homme grassouillet d'une soixantaine d'années, s'extirpa de son siège, courut
jusqu'au coffre et en sortit ma valise, avant de m'aider avec mon sac à dos. Je trottai jusqu'à la porte d'entrée, une main par-dessus les yeux pour me protéger de la pluie, et je sonnai plusieurs fois.

Puis je tournai la tête vers le chauffeur.

- Bon week-end ! lui criai-je à bout de souffle.
Foutus poumons.

- Vous aussi, mon jolie!
Il ne se remit pas en route, néanmoins. Je finis par lui faire signe d'y aller. Ça ne servait à rien qu'il reste là dans le froid à m'attendre.
Il s'éloigna et je sonnai à nouveau.
Rien.

J'attrapai mon portable et appelai Eren. Le vent du bord de mer faillit me faire perdre l'équilibre et le givre semblait s'insinuer à l'intérieur de mes organes. Répondeur. Je tentai de le rappeler trois fois, puis je lui écrivis.

LIVAÏ
Sirius appelle la Terre, où est-ce que tu es ? Je suis dehors.

LIVAÏ
Il fait vraiment froid et ça fait dix minutes que j'attends. Je vais appeler un taxi et t'attendre dans un café en ville.

LIVAÏ
Le prochain taxi n'est dispos que dans une demi-heure. Où est-ce que tu es ? Je suis inquiet. Rappelle-moi. Je t'aime.

La pluie s'abattait sur moi avec violence. Je me mis à taper des poings sur la porte en priant pour qu'il soit là. En espérant qu'il ne m'entendait pas à cause du bruit de la pluie ou parce qu'il était en train de faire une sieste.

- Hé! Hé, je suis là !
Le désespoir dans ma voix me fit peur.

Pas de réponse.
Mes dents s'entrechoquaient. Je tremblais comme une feuille. J'étais trempée des pieds à la tête, sans personne vers qui me tourner, et mes vêtements pesaient une tonne à cause de la pluie.
La terreur me prit à la gorge. Je savais ce qui était en train de se passer mais je ne pouvais rien faire pour l'arrêter. Tandis que la grêle me tombait sur le visage, aussi acérée que du verre, je fis un voeu.

Ne me laisse pas tomber, Eren. Ne sois pas ma chute.

𝚃𝚘 𝚋𝚎 𝚌𝚘𝚗𝚝𝚒𝚗𝚞𝚎𝚍

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𝚃𝚘 𝚋𝚎 𝚌𝚘𝚗𝚝𝚒𝚗𝚞𝚎𝚍...

 𝘿𝙚𝙫𝙞𝙤𝙪𝙨 | 𝙴𝚛𝚎𝚛𝚒Where stories live. Discover now