𝙘𝙝𝙖𝙥𝙞𝙩𝙧𝙚 𝙩𝙧𝙚𝙣𝙩𝙚-𝙘𝙞𝙣𝙦

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✎ᝰ┆𝘓𝘪𝘷𝘢Ï

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✎ᝰ┆𝘓𝘪𝘷𝘢Ï

𝙌𝙪'𝙚𝙨𝙩-𝙘𝙚 𝙦𝙪𝙞 𝙩𝙚 𝙛𝙖𝙞𝙨 𝙩𝙚 𝙨𝙚𝙣𝙩𝙞𝙧 𝙫𝙞𝙫𝙖𝙣𝙩 ?
Bip. Bip. Bip. Bip. Biiiiiiiiip.

Tout me faisait mal.
Je n'arrivais même pas à distinguer ce qui tirait le moins et ce qui brûlait le plus. Mon corps tout entier était à l'agonie. Un masque à oxygène me recouvrait le visage. Un petit miroir de poche se trouvait sur ma table de chevet. Ma mère avait dû l'oublier là. Avec
ce qui me restait d'énergie, je l'attrapai et examinai mon reflet par dessous mes paupières fatiguées. J'étais jaune. Est-ce que mon foie avait cessé de fonctionner ?

J'avais envie de pleurer mais j'étais trop épuisé.
J'avais envie de crier mais ça me semblait inapproprié de faire quelque chose d'aussi vivant quand je me sentais si dénuée de vie.
Et j'avais envie de voir Eren. Les derniers mois avaient été les plus heureux de ma vie grâce à lui, alors ça me semblait normal qu'il soit présent pour la fin. Sauf qu'il n'était pas là.

Pour une fois, il n'y avait personne dans ma chambre. D'habitude, il y avait toujours quelqu'un pour s'occuper de moi. Ma mère, mon père, ou Mikasa. Plus personne ne me parlait de revenir vivre à Todos Santos, et étonnamment, ça me rendait triste. Pas parce que je voulais y retourner, mais parce que je savais qu'ils pensaient que je ne survivrais pas assez longtemps pour que ce soit une possibilité.

Hanji était venue me rendre visite deux fois mais elle n'avait pas pu rester très longtemps. C'était difficile pour elle de faire l'aller retour depuis New York.

J'attendais. Impatiemment. Je tapotais mes cuisses du bout des doigts. En temps normal, j'aurais soupiré, mais l'air ne sortait pas de mes poumons. Le regard fixé sur la télé éteinte, je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était. Je pouvais juste voir par la fenêtre que la nuit était tombée. Les nuits dans les Hamptons étaient très différentes des nuits à New York. Il y avait moins de pollution et davantage d'étoiles.

Où est-ce que tu es passé, Terre, et est-ce que tu vas bien ?

C'était énervant d'être assis là et d'attendre que quelqu'un vienne me sortir de mon ennui. Ça ne m'aidait pas de rester seul.

Ça ouvrait une porte qui donnait sur un coin obscur de mon âme. Je sentis tout à coup une crise d'angoisse pointer le bout de son nez. Ca n'avait rien d'étonnant : mon petit ami ne me donnait aucune nouvelle et j'ignorais ou il était, j'étais clairement en piteux état, les médecins ne disaient pas grand-chose et le Dr Hasting me conseillait sans cesse de me reposer.
Comme si j'avais prévu de courir un marathon pour Noël.

Tu vas mourir.
Suffoquer. Disparaître dans une tombe.
Il refera sa vie.
Il rencontrera quelqu'un d'autre.
Il refera sa vie.
Et ce ne sera pas avec toi.
Il refera sa vie.
Mais ça ne fera pas mal. Rien ne te fera plus mal. Parce que... tu seras partie.

 𝘿𝙚𝙫𝙞𝙤𝙪𝙨 | 𝙴𝚛𝚎𝚛𝚒Where stories live. Discover now