ℂ𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟝𝟘

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Je fête aujourd'hui mes trente ans. Et je suis heureux. Ça me semblait impossible il y avait quelque temps, mais je souris en me levant. Shepard et Simbad viennent me faire la fête comme ils en ont l'habitude et je descends avec eux dans la cuisine pour les nourrir. Le chiot ne comprend pas encore le principe de la gamelle et préfère tout renverser pour directement manger sur le carrelage.

J'attrape deux tasses dans un placard et fait bouillir de l'eau en l'attendant. Je suis impatient de pouvoir être avec lui. Je n'ai pas encore trouvé le courage de le faire venir dans mon lit. Je sais que c'est stupide puisque c'est juste un meuble pour dormir, mais pour moi, c'était la place de Grégoire.

Mes deux chiens lèvent leur gueules et courent jusque dans l'entrée en entendant la porte s'ouvrir. Sébastien les salue avec des caresses, levant l'autre bras pour préserver le sac de viennoiseries. Il me rejoint, les chiens sur ses talons et repose notre petit-déjeuner sur le meuble à côté de moi.

— Bon anniversaire.

Il passe ses bras autour de moi.

— Je voulais être le premier à te le souhaiter de vive voix.

Je passe mes bras autour de sa nuque pour lui voler un baiser.

— J'en ai de la chance.

Il prend deux assiettes dans le placard et je dépose la vaisselle sur la table.

Les deux chiens suivent chacun de nos pas jusqu'à ce que l'on s'assoie pour manger. On discute de notre soirée et du client étrange qu'il a croisé à la boulangerie. Je me sens bien avec lui à mes côtés. Assez pour tout lui avouer. Je ne veux plus lui mentir ou omettre des choses me concernant ou sur ce que je ressens.

— Je crois que je veux vendre la maison...

Sébastien repose son croissant sans mordre dedans.

— Tu... Tu es sûr de toi ?

— Pourquoi tu crois que tu ne dors pas ici ?

— Armand...

— Je veux te donner la place que tu mérites et ce n'est pas dans cette maison que je le ferai. J'en serai incapable.

Il soupire et se gratte nerveusement la joue.

— Grégoire était aussi propriétaire ?

— Ouais...

— Sa famille ne te laissera pas faire.

— Je sais. Mais je veux essayer. Quitte à devoir renoncer à une partie de l'argent. Et puis ils n'en voudront même pas.

Sébastien passe son pouce sur la tasse. Shepard repose sa gueule sur sa cuisse.

— Si tu as besoin d'aide, je serai là, déclare-t-il en souriant. Ou même si c'est simplement pour te soutenir.

J'attrape sa main dans la mienne et le remercie. C'est tout ce dont j'avais besoin de sa part.

— Sinon, les autres arrivent à quelle heure ? demande-t-il en finissant sa viennoiserie.

— En fin de matinée. Estelle et Robin amènent le dessert.

— Dans ce cas, je vais me charger du plat.

— Tout seul ?

Il se lève et embrasse ma joue.

— Oh que non. Tu vas lever tes fesses et venir m'aider.

Je le retiens près de moi avec une main sur son bassin.

— Même si c'est mon anniversaire ?

— Les yeux doux ça ne marche pas. Allez, debout, ou c'est moi qui te soulève.

AubadeWo Geschichten leben. Entdecke jetzt