7

19.2K 2K 21
                                    

Mère Alima

Ils criaient et frappaient à la porte comme s'ils veulent la casser. J'avais peur et honte. Et pour que cela s'arrête, faut que je sors les faire face.

Sokhna, la mère d'Abdou Rahmane, me retient. J'étais prête à sortir mais elle appelle la police. Celle-ci sont venus bien après que mon mari et sa bande soient partis.

En plus, il n'était que deux policiers. Ils me posaient beaucoup trop de questions. Ce qui me saoulait.

J'avais tellement honte que je ne pouvais regarder Sokhna. Je la fuyais carrément. C'est de ma faute si des gens viennent devant sa maison lancent des pierres et insultent. Elle vivait tranquillement, et n'avait de problème avec personne dans ce village. Je suis dégoûtée.

Trois jours après et c'est la même chose. J'arrive pas à rester dans la même pièce avec elle. Je m'enferme dans ma chambre et pleure.
Je me demande même si j'ai bien fait d'aller à la police. Pourquoi après sa les problèmes augmentent ?

Trois jours que ma fille et moi sommes pas sorties de la maison. C'est Sokhna qui fait les courses. Avec ma fille, on fait le ménage, chose que Sokhna ne veut pas. Mais je lui ai bien dis que j'allais pas rester dans sa maison à manger sans rien faire. Elle n'a pas le choix, et elle mérite que je l'aide après tout elle a été là pour moi.

Cet après-midi, après le repas, je laisse Coumba débarrasser et je monte dans ma chambre. Faire ce que j'ai l'habitude de faire: prier, trop réfléchir et pleurer.

Toc toc

Je pensais c'était ma fille, mais non, c'était Sokhna. Elle entre et s'assied à mes côtés sur la nape de prière.

Sokhna: Alima qu'est ce qui se passe ?

Moi: Rien Sokhna ne t'inquiète pas

Sokhna: Pourquoi ne pas m'inquiéter ? Tu parles à peine et me fuit. J'ai fais quelques choses?

Moi: Non Sokhna

Sokhna: Alors qu'est ce qui ne va pas ?

Moi: C'est juste que j'ai honte.

Sokhna: Mais honte de quoi ?

Moi: Sokhna, tu fais tellement pour moi. Si je ne t'apportes pas la paix je ne dois pas te créer des problèmes. Ce qui c'était passé la dernière fois je regrette tellement. Je me disais même si ne serai pas mieux que je parte avec ma fille, loin de vous.

Sokhna: C'est tout ?

Moi: Sokhna, ces gens je les connais ils sont capables. Surtout maintenant qu'ils connaissent où je me cache, ils ne vont pas se limiter à me faire du mal, ils risquent de t'attaquer aussi.

Sokhna: Je comprends Alima. Mais une question, te souviens tu de la raison pour laquelle t'étais partie voir la police ?

Moi: ....Oui

Sokhna: Ndeye Absa, ta fille.

Moi: ...

Sokhna: Alima, tu as bien fais. Oui et si c'était à refaire je te conseillerai de le faire sans hésiter. Tu es sa femme pas son esclave. Tu es une battante Alima, pourquoi tu as peur de lui comme sa ? Il est ni Dieu ni prophète. Il est temps que tu arrêtes de te culpabiliser. Tu n'as rien fait de mal et n'aies pas honte Alima, tu ne me crées pas de problème loin de là tu m'aides. T'es devenue une grande amie pour moi et je te respecte beaucoup.

Moi:...

Sokhna: Écoute. Il est hors de question que je te laisse t'en aller. Ce combat c'est le notre je suis avec toi t'inquiètes même pas. Tout va
s'arranger tu verras.

Elle me prend dans ses bras vu que je commençais à pleurer. Ses mots m'ont touchés. Je remercie le tout puissant d'avoir mis Sokhna sur mon chemin. Elle a bien raison, je vais continuer à me battre. Je le ferai pour ma fille Ndeye Absa.

Sokhna: Sa va s'arranger tu verras

Elle se lève et c'est quand elle était sur le point de sortir que je lui dis « Sokhna merci pour tout », elle me sourit et s'en va.

La discussion m'avait aidé. Je ne fuyais plus Sokhna et l'ambiance qui y'avait au début est revenue.

J'allais au marché et bizarrement je ne voyais plus mon mari, ni ses proches. Je ne sais pas ce qui se passe mais ces temps-ci on vit paisiblement.

6jours après...
12h02

Sokhna s'arrête pour la deuxième fois. Ma fille Coumba vomit encore une fois. Elle « néere » parce qu'elle n'a jamais voyagé.

Je l'aide à s'essuyer les mains et Sokhna démarre une nouvelle fois. Nous voilà en route vers Dakar. Je n'ai jamais été à la capitale mais je sais qu'on est pas encore arrivés. On dit que c'est loin.

Moi côté passager. Les enfants derrières. Abdou Rahman et James, écouteurs aux oreilles, yeux fermés, peut-être qu'ils dorment je sais pas. Coumba regardait la route, le paysage, impressionnée. Sokhna, bien sûr conduisait, la musique à fond. Je m'ennuyais un peu, alors je ferme les yeux et décide de dormir un peu.

C'est vers 20h que Sokhna et compagnies arrivent enfin à la capitale. Ils sont tellement épuisés qu'ils ne mangent pas le dîner préparé par Oumou la bonne.

Sokhna installe Alima et Coumba dans des chambres séparées au premier étage comme au village. Pas de discussion, ni ranger leurs affaires. Ils se dirigent directement dans leurs chambres. Les lampes s'éteignent .Tout le monde s'endort.

CHRONIQUE SÉNÉGALAISE: Ndeye Absa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant