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Abdou Rahman

Oumou me dit que ma mère m'appelait. Depuis mon arrivée je ne fais que dormir du coup pour ne pas trop la faire attendre, je me rince le visage vite fait et je vais la répondre.

En entrant dans sa chambre, la première chose que je vois, c'est des photos éparpillées au sol. Beaucoup de photos et elle en tenait d'autres dans ses mains. Elle me demande de venir m'asseoir sur le lit à ces côtés.

Je vois ce sont nos photos, elle, mon père et moi. Moi qui n'avais jamais accordé de l'importance à l'existence de ces photos, aujourd'hui je le regarde et ce que je ressens m'est inexplicable. Ma mère, quant à elle, elle commentait sur chaque photo...

Maman: Regarde toi tu boudais ici parce que t'aimais pas ta tenue

Moi: Normal ! Regarde le teeshirt aussi

Maman: Le teeshirt il est trop joli c'est toi tu connais rien à la mode.

Moi: Si

Maman: rire Ce jour je me souviens on était parti au lac Rose

Moi: Où étais-je ?

Maman: Dans mon ventre

Moi: Comment sa ? On dirait t'étais même pas enceinte

Maman: Normal c'était une grossesse de 03 semaine, ce même jour je l'ai annoncé à ton père.

Un moment elle fixe la photo et je vois ses larmes monter aux yeux.

Maman: J'oublierai jamais ce jour Abdou Rahman. Ton père était tellement heureux, il voulait prendre congé et rester s'occuper de nous petit rire Il avait fallu que je parle jusqu'à ce que ma bouche me fasse mal pour qu'il change d'avis. Il avait engagé deux femmes de ménages et trois gardes avec un chauffeur. En plus il se faisait du souci pour rien, chaque minutes quand il était au travail il m'appelait, imagine toi je n'avais que 03 semaines de grossesse.

Abdou Rahman : Il était heureux à ce point ?

Maman: Ah mon fils si seulement tu savais combien ton père t'aimait...

Ces paroles me font mal. Moi qui n'avais pas su l'aimer et prendre soins de lui en retour. Je regrette tellement...

Elle continuait de me raconter des choses sur mon père, tantôt je riais, tantôt je restais silencieux pour éviter de verser des larmes.
Quand on a fini, elle a rangé les photos. Je suis retourné dans ma chambre, me doucher, fais mes abolitions et je prie. Je ne cessais de demander pardon au Tout Puissant et à mon père.

L'ambiance qui régnait pendant le repas de l'après midi n'était pas mal. C'est mieux que la dernière fois, on ne faisait que de rire avec Tata Alima, James, Tata Eva. D'après sa mère, Coumba était sortie et Leïla, la petite sœur de James ne pouvait pas venir car elle avait des courses à faire.

D'ailleurs son histoire avec Bamba, James m'a tout raconté. J'étais tellement choqué que je ne faisais que de rire. Ils sont tous les deux fautifs. Surtout Bamba...je me souviens quand on était au collège il nous avait proposé de faire un pacte pour qu'aucun d'entre nous ne sort jamais avec la soeur de l'autre. Bien vrai que sa date, mais il devait au moins en parler avec James, ce qu'il a fait n'est pas du tout joli.

Je vois la tête que fait James et je me met à rire. Le pauvre il est perdu et ne sait pas comment faire pour faire changer d'avis à sa têtue de petite sœur. On parlait je lui donnais quelques conseils. A la fin tout ce qu'il trouve à me dire c'est :

_Oh tais-toi ! Je rêve ou tu me donnes des conseils ? Tu as cru t'étais Pascal le grand frère ?

Il se met à rire en se moquant de mes conseils. J'entre dans ma salle de bain, met de l'eau dans un pot et je lui verse. Il me coursait en voulant se venger. En ce moment, on n'oubliait tout les deux, nos soucis.

CHRONIQUE SÉNÉGALAISE: Ndeye Absa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant