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Senegal 🇸🇳
Kaïna

Moi: Pardon

Elle me fait « oui » de la tête et continue son chemin. Je l'ai heurté, heureusement que ce n'est pas trop grave. Capuche sur la tête, lunettes et masque sous le nez, je marche comme je veux dans les rues de Dakar.

Au début, j'avais peur, je me cachais,tout le monde parlait de la « dangereuse détenue qui s'est enfuie de prison », mais maintenant il n'y a plus rien à craindre. On dirait ils m'ont oublié, les gens parlent plus sur moi et la police a baisser sa garde.

Quatre jours que je suis dans la rue, chez moi ou chez Aziz j'ose pas y poser mes pieds. En marchant, je me retrouve dans le quartier de Gabriel. Je ne sais pas si il y habite toujours mais je vais voir. C'est une dame, qui pourrait être sa mère, qui ma ouverte la porte. Par chance, Gabriel il y vit toujours mais en ce moment il est parti en voyage. Sa n'a pas été difficile, j'ai demandé son numéro et elle me l'a donné.

Je sors de ma poche le téléphone que j'ai eu à voler hier nuit dans un restaurant, et des pièces que j'ai eu à mendier ces derniers jours, j'entre dans la boutique, le boutiquier me regardait bizarrement, j'achète du crédit et en sortant, je me met presque à courir par peur.

Sa sonne, deux fois, il ne prend pas. Je n'insiste pas non plus. Je suis restée sage dans un coin de la rue jusqu'au soir, je vais retrouver Net, il a fait des faux papiers pour moi, croyez pas que je vais rester ici à vagabonder dans les rues.

Les papiers sont prêts, heureusement, il m'a fait un prêt pour acheter un billet d'avion, aller sans retour, reste plus que moi. Je vais enfin retrouver ma fille et Aziz.

Oui même si j'étais enfermée entre quatre murs, je reçois des informations sur eux.

James

Je me gare devant chez elle. Je ne me suis pas perdu car j'y viens souvent pour voir Habib. Je l'envoie un message pour l'informer. Même pas dix minutes elle sorte.

On ne va pas au restaurant directement. Je lui ai dis que faut que je passe chez Abdou Rahman pour remettre des documents à sa mère. A notre arrivés, j'ai trop insisté à mon goût pour qu'elle accepte d'entrer dans la maison avec moi.

Une fois à l'intérieur, on croise Coumba qui sortait de la cuisine. Elle ne nous a même pas regardé et est directement montée dans sa chambre. Vite fait, je me retourne et vois Ndeye Absa avec des lunettes de soleil, je ne comprenais rien en plus elle était un peu loin derrière moi. Je l'invite à s'installer au salon.

Malheureusement Tata Sokhna ne l'a pas vu car elle était entrain de dormir et Tata Alima était sortie. Même Abdou Rahman était sorti, je sais il va bien me casser les oreilles mais moi je suis content. Coumba n'en parlons même pas, elle ne calcule personne.

Ndeye Absa: On y va ?

Sans même que je répond, elle se met debout et sorte de la maison. Je la rejoins dans la voiture.

James: Qu'est ce que tu cours comme sa ?

Ndeye Absa: Moi ?...non je ne cours pas c'est juste j'ai hâte d'être dans ce fabuleux restaurant dont tu ne cessais de me parler.

James: Ah oui c'est vrai

Je lance un petit rire et démarre la voiture direction la ville. C'est un tout nouveau restaurant appartenant à un de mes connaissances. Je sais pas ce que je vais y trouver, si les plats sont bons ou si je vais aimer mais je sais que je n'oublierai jamais que la première fois que j'y suis, je suis venu avec celle que j'aime bien.

On discute jusqu'à ce que je lui pose la question :

« Maintenant tu me dis en quoi pourrais-je t'aider ? »

Elle boit une gorgée de son jus d'orange, dépose le verre sur la table et me fixa. Elle me redis que c'était sérieux et me demande de lui promettre de ne pas lui en vouloir. Je commence à prendre les choses au sérieux.

Ndeye Absa: Tout commence le jour où...

Moi: Attends

Je l'interrompe car je viens de voir Bamba et Leïla entrer dans le restaurant. Ils m'ont pas vu sinon ils n'allaient pas entrer. Ces deux là commencent à me les mettre. Je sais pas pourquoi mais les voir ensemble je ne supporte pas. En plus Bamba le colle, met sa met autour de sa taille, elle dit rien sa m'énerve.

Ndeye Absa ne comprenait rien. L'ambiance a changé. Je continue de les regarder parler et rire. Jusqu'au moment où Bamba le fait un bisous sur la joue. Je me dirige vers eux sans hésiter :

Leïla : James ?

Moi: Lèves toi !

Leïla: Pourquoi ?

Moi: LEÏLA LÈVES TOI J'AI DIT !

Je sentais les regards sur moi mais je m'en foutais. Bamba quant à lui ne disait rien. Et honnêtement j'attendais qu'il l'ouvre. Leïla a pris son sac et est sorti. Je suis retournée à ma table et m'excuser auprès de Ndeye Absa, je la dépose avant de rentrer.

Elle est directement partie s'enfermer dans sa chambre. J'ai tout raconté à ma mère qui ne cessait de nous questionner.

Maman: Vous avez tous les deux tords. Surtout toi James, tu ne devais pas la crier devant tout le monde.

James: C'est vrai mais j'étais juste énervé

Maman: Je comprends ! Mais va parler avec ta petite soeur

James: D'accord j'y vais

En sortant du salon elle me dit : «  James je sais tu t'inquiètes pour ta sœur mais essaye de la comprendre, je n'aime pas vous voir comme sa. »

Je la fait un bisous sur le front m'excuse encore une fois et je vais voir votre copine l'insolente.

Alima

Marabout: Oui sa y est là tout est clair, elle est proche bien plus proche que tu ne le penses

Si je suis venu voir ce marabout que m'a recommandé Sokhna, c'est seulement pour savoir ce qui se passe avec Coumba et aussi avoir des bains ou même gris-gris qui pourraient nous protéger.

Il fait bouger sa tête très lentement, pied d'un mouton à la main, il parle une langue inconnue. Après m'avoir parlé de Coumba, il me parle d'une autre personne, une fille que je connais très bien d'après ses dires qui va bientôt venir dans ma vie et qui va changer beaucoup de choses.

Aucune idée de qui sa pourrait être.

CHRONIQUE SÉNÉGALAISE: Ndeye Absa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant