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Aziz Ndiaye

Je me réveille en sursaut. J'allume mon téléphone et voit qu'il est 3h du mat.

Sa ne peut être qu'un cauchemar...

Ouf ! Mon coeur bat trop vite.

Je fais mes ablutions et je pris. Après je n'ai pas réussi à me rendormir. Je suis resté allongé, perdu dans mes pensées.

« Moi épouser Kaïna ? » je me met à rire.

Le rêve semblait réel et heureusement que ce n'était qu'un mauvais rêve. Mais je vais faire attention, sa fait une semaine je l'ai ni vu ni entendu, j'en suis sûr elle manigance quelque chose et ce rêve n'est pas du hasard c'est un signe.

J'en parle à ma mère et Soda qui elles savent qu'à chaque fois que je fais un rêve, il va se passer quelque chose. Sa a toujours été comme sa avec moi.

Ndeye Absa me calcule même plus, elle a retrouvé son amie Yacine, avec Soda et elles forment les Totaly Spies. Elles ne font que de sortir. Les petits vous savez où ils sont, ces voleurs de maman là. Quant à moi à part mes problèmes avec Kaïna, Issa me tient compagnie.

Aujourd'hui je ne vais nulle part, je reste seul à la maison histoire de me reposer. Sauf que je suis trop pensif. Certes je suis bien entouré, je suis un bon médecin, j'ai une fille qui est toute ma vie, l'arrivée de Ndeye Absa dans ma vie que je vois comme une bénédiction de Dieu, ma mère et ma petite sœur qui seront toujours là pour moi...des mois...des années...le passé ne s'empêche de me hanter.

Je mens à tout le monde. Au fond je ne suis pas celui qu'ils croient que je suis. Derrière mon sourire que j'affiche tout le temps, se cache la douleur. Je rend heureux et suis présent pour tout le monde mais moi personne n'est là pour moi. Parce qu'ils se disent que je souris alors tout va bien ? Si seulement ils savaient...
Au fond rien ne va. Absolument rien. Je suis mort depuis longtemps, dommage qu'ils le croiront que le jour que je serai enterré. Je les console avec les mêmes mots que j'aimerais entendre. Qui a dit qu'un homme doit pas pleurer ? Que pleurer c'est pour les faibles ? Je suis un homme, oui, mais avant tout un être humain, j'ai un coeur et je ressens. Pour moi verser des larmes n'est pas de la faiblesse mais assumer qu'on est humain.

Quand j'avais rencontré Kaïna, je pensais que j'allais enfin être heureux.
Fille de mon patron, au début je n'avais même pas la tête à se rapprocher d'elle. Ce fut des moments très difficiles pour ma mère, sœur et moi. Après le décès de mon père, on s'était retrouvé à la rue. Même pour pouvoir manger c'était un problème. Je me souviens, je faisais la 3e et ma sœur la 6e. Si ce n'était pas le père de Kaïna, ma soeur et moi ne poursuivrons pas nos études. Il nous offert un toits, je lui en serai toujours reconnaissant. Sauf que pour le remercier je m'étais proposé de l'aider dans sa boutique, il avait accepté mais en me donnant un salaire chaque fin du mois, c'était un homme bon. Je descendais de l'école et allais travailler jusqu'à la nuit, on rentre ensemble. Habits, téléphone, nourriture...il partageait tout avec nous. Trois années après, je me souviens du décès de la mère de Kaïna, son père c'est comme s'il avait perdu goût à la vie. Il sombrait. C'est en cette période que je me suis rapproché de Kaïna. Je la consolait et la protégeait comme ma petite sœur. Jamais je n'ai eu d'arrière pensé. Sauf que quelques temps après, elle avait commencé à me charmer et à me provoquer. Jamais je n'avais cédé. Je me souviens des derniers mots de son père : « Prends soins de ma fille, Aziz, c'est tout ce que je te demande », quelques heures après il avait rendu l'âme.
Je pense que j'ai échoué à ma mission, car au lieu de la protéger, j'étais entré dans son jeux et au final elle était enceinte.
Ah...ce jour, j'étais l'homme le plus heureux du monde parce que vous savez pourquoi ? J'étais amoureux de Kaïna. Ma mère était très mécontente et au lieu de l'écouter, j'ai laissé Kaïna me manipuler. On était parti habiter loin, j'avais abandonné ma mère et soeur. Je faisais tout ce que Kaïna souhaitait. Le jour où j'ai trouvé un stage à faire dans une clinique, je me souviens elle était stressée, elle m'avait même pas féliciter. J'ai été aveugle. C'est après deux mois que j'ai su qu'elle couchait avec un infirmier de la clinique Gabriel, qui était devenu un bon ami pour moi. Je le faisais confiance et le racontait ma vie avec Kaïna...il m'avait bien eu.
Longtemps je faisais l'aveugle et le sourd, je ne voulais pas y croire par peur de perdre la femme que j'aimais. Ma mère faisait tout pour me revoir, je la fuyais. Elle ne s'était jamais fatiguée, si seulement je l'avais écouté.
Un vendredi soir, j'arrive à la maison et je les trouve tous les deux en plein ébats sexuels. Fou de rage, j'avais attaqué Gabriel et je l'avais frapper jusqu'à ce que sa bouche saignait , je l'avais fait sortir de la maison en lui jetant ses habits à la figure, je n'avais rien dit à Kaïna, j'étais posé tranquillement dans le salon elle avait l'audace de venir me crier dessus me reprochant d'avoir été violent avec son amant.
Je l'avais poussé légèrement et j'allais dans la chambre me changer pour sortir, elle m'y avait trouvé et m'avait dit:

« Tu fais quoi comme sa Aziz ? Pauvre imbécile tu vas sortir me laissant seule dans cet putain d'appartement. Tu n'est qu'un vaut rien, j'ai bien fais de coucher avec Gabriel lui au moins il me satisfait sur tous les plans. Et toi ? Connard tu n'as rien. Tu vis avec mon argent, l'argent de mon père, ta mère, ta soeur, vous êtes rien sans mon héritage. Tu penses que je t'aime, tu n'as rien compris. Je suis avec toi juste parce que mon père t'appréciait sinon je me demande ce qu'il te trouve lui aussi. Tu devrais me remercier, aujourd'hui si ta famille et toi avez un toits et que vous mangez à votre faim, c'est grâce à moi. »

Comme si sa ne suffisait pas, elle s'avançait vers moi et me donna une gifle. Cette nuit je buvais de l'alcool pour la première fois. C'était après trois jours que je rentrais mais elle avait déménagé et avait brûlé toutes mes affaires. C'est avec honte que j'étais retourné vers ma mère et Soda. Kaïna était enceinte de trois mois et était introuvable. Je ne faisais que de boire et déprimer. Le jour de la naissance de Léa, je me souviens, c'était Issa qui me l'avait annoncé. Ma mère était allée à l'hôpital, elle n'y avait trouvé que le bb avec une note laissé par sa mère:

« Voilà plus rien ne nous lie. C'est ta fille, elle n'a rien à voir avec moi. Je m'en fou, je m'en vais vivre la vie que je mérite je ne l'espèrerai pas de toi vu que t'es un vaux rien. »

Je déprimais et sombrais de jour en jour, je ne voyais que ma mère, soeur et Issa. Ils m'ont aidé et c'est par la suite que je me suis rendue compte que je devais être là pour ma fille. Quand je l'avais vu pour la première fois, c'était le prénom Léa qui me venait à l'esprit, un prénom que j'aime bien. Si c'était un garçon j'allais l'appeler Noah, le père de Kaïna. Elle n'a jamais eu la chance à téter le sein, je me souviens on lui donnait le biberon.
Issa enquêtait sur Kaïna, me disait qu'elle vivait en Espagne et qu'elle était fiancée à un footballeur. Je ne tentais rien, pour moi je suis le père et la mère de Léa. Alors si elle revient aujourd'hui c'est peine perdue.

Vous comprenez maintenant pourquoi j'arrive pas à faire avec Kaïna ?

Mon téléphone sonne et me sort de mes pensées, je prends l'appel de Ndeye Absa qui me passe ma fille et mon homonyme.

Yacine Diop

Moi: Ndeya ?

Elle me regarde et je le dis avec mes yeux de regarder derrière elle. Y'avait James et Habib.
Ils nous rejoignent et on déjeune ensemble. James et Ndeye Absa se voient beaucoup trop à mon goût ces derniers temps. Elle me dit qu'ils sont bons amis pas plus mais j'ai du mal à y croire. D'ailleurs pas que moi seulement. En plus ils vont bien ensemble, pourquoi pas ?

Léa comme d'habitude ne peut aller quelque part sans connaître la peinture des toilettes. Je l'accompagne et en l'attendant devant la porte, je vois Ousmane se diriger vers moi...

CHRONIQUE SÉNÉGALAISE: Ndeye Absa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant