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Soda Ndiaye

Je ramène les petits chez eux et je reste avec eux. Aziz et Ndeye Absa m'ont tout expliqué par téléphone.

Pauvre Yacine !

Comment peut-on se mettre en face de la femme qu'on a épousé et la battre ?
Celle qui est censée restée avec toi pour toujours ?
Celle que t'as choisi pour être mère de tes enfants ?
Comment ?

Je ne dirai même pas homme, ni garçon parce que celui qui est capable de faire de tel atrocité est juste un imbécile, un faible.

Les enfants parlaient en appel vidéo avec Aziz et Ndeye Absa, moi je débarrassais, ils ont même pas mangé. Ils terminent et vont faire une sieste me laissant continuer avec Ndeye Absa.

C'est inexplicable comment j'ai la haine...il l'a pas du tout raté.

On sonne à la porte. Je pars ouvrir à ma mère. Même pas 30 mn on sonne encore.

Moi: Kaïna ??

Kaïna: Ça va Soda ?

Je me suis mise à rire nerveusement. Je ne sais même pas ce que je dois dire ou faire. Là je suis juste surprise. Elle revient comme une fleur, bien sapé, avec ses lunettes ont dirait des métros, affiche ce sourire aux coins des lèvres comme pour se moquer de moi...

Moi: Qu'est-ce que tu veux ?

Kaïna: Tout !!

Moi: Tout ?

Kaïna: Oui récupérer mon homme, ma fille et partir loins

Mes rires se sont doublés,mes larmes coulaient, mon ventre faisait mal. On dit les gens sont culottés mais celle là est siliponée.

Maman: Wa ioe loye rétane ni ?
*Qu'est ce que t'as à rire comme sa ?

Elle s'approche et quand elle l'a vu elle a lâché un « Alahou Akbar » ce qui m'a encore fait plus rire.

Kaïna: Je peux entrer ?

Moi: Non !

Maman: Viens

Je lui lance un regard elle me calcule même pas. La sorcière entre et je ferme la porte. On s'installe au salon, personne parlait des minutes...

Kaïna: Aziz n'est pas là ?

Moi: Quel Aziz ?

Kaïna: Mon Aziz

Maman: Pardon ? c'est toi t'as accouché Aziz ?

Kaïna: Non mais il m'aime

Moi: Il t'aimait genre au passé

Maman: Je peux savoir ce qui t'amène ?

Kaïna: Récupérer ma famille

Moi: D'accord

Kaïna: Écoutez moi bien...Aziz c'est mon homme et on s'aime on a une fille d'accord ? Pourquoi vous ne nous laissez pas vivre ?

Maman: Ehhh waye ndawe samba mane damaye beugue warou wala
*Mais c'est quoi ce délire ?

Moi:🤣🤣🤣🤣🤣

Maman: T'as pas honte de tenir ce genre de propos ?

Kaïna: Je...

Maman: Tu m'écoute Kaïna !! Toi si t'as oublié je vais te rafraîchir la mémoire. N'est-ce pas toi qui disait aimer mon fils ? N'est ce pas toi qui voulait passer le restant de tes jours à ses côtés ? Tout le monde croyait en vous. Tu nous a longuement manipulé et pris pour tes jouets. Tu parles mais tu ne connais même pas le prénom de ta fille s'il te plaît Kaïna, Kaïna...ne me pousse pas à bout.

Moi: Sougne la waher waxale lane nguaye waxe ? Niake diome
*Si on te demandes de parler qu'est-ce que tu vas dire ? Sans vergogne que t'es.

Kaïna: Je vois, vous êtes toujours coincé sur le passé. Façon je ne suis pas surprise de votre réaction mais sachez que je suis de retour et je vais récupérer tout ce qui est à moi.

Moi: La porte c'est par là

Elle nous a bien mal regardé. Ma mère et moi on rigolait comme des dingues, cette fille est juste pas possible.

Maman: Wa ki koumou yabe ?
*Elle se fou de qui ?

Soda: Lepp ak ioe miko bayi mou dougou di ame loumouye waxe
*C'est de ta faute toi qui l'a laisser entrer et permise de parler

Maman: Je me demande si Aziz est au courant ?

Soda: Surtout...moi j'ai peur qu'il revit la même chose

Maman: En tout cas cette fois-ci se sera différente de la dernière fois. Je ferai tout pour protéger Aziz contre cette vipère.

Alima

De longues minutes que la voiture est garée en face de la maison. Les policiers nous ont dit de les attendre mais pour moi ils prennent trop de temps. C'est comme si j'étais là des années à attendre. Je pleure et prie que tout se termine bien.

Je lève la tête quand j'ai entendu le bruit. Je vois Alpha menotté sortir en premier avec un policier derrière lui. Et par la suite je vois Coumba. Ma fille semble inconsciente et faible, je sors et cours vers elle. Je la prends dans mes bras. Juste quelques secondes elle s'évanouit.

Demba est sorti lui aussi menotté accompagné d'un policier. Je sentais les regards noirs de Alpha sur moi mais ma seule priorité c'était ma fille.

A l'hôpital

Elle bouge la tête. Et faisait des grimaces sans ouvrir les yeux. On dirait qu'elle faisait un cauchemar. Je prend sa main et commence à prier.

Coumba: NON NON S'IL TE PLAÎT ME FAIT PAS SA S'IL TE PLAÎT

J'avais très peur. Elle criait, se débattait, ses larmes coulaient. Je préviens vite le docteur et il me fait sortir de la chambre.

J'entends mon téléphone sonner mais je n'ai pas la tête à parler. Je ne peux retenir mes larmes, tout le monde me regardait. J'ai trop mal au coeur...des années après il revient dans nos vies...Je me demande ce qu'ils ont bien pu faire à ma fille...

CHRONIQUE SÉNÉGALAISE: Ndeye Absa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant