8

18.7K 2K 25
                                    

Ndeye Absa
17h00

Enfin, la fin des cours. J'arrivais même pas à suivre pendant le cours de Mathématiques. Sa a été une journée longue et fatigante. J'ai tellement hâte de rentrer.

Quelques minutes après, c'est la voiture de Aziz qui se gare en face de moi. Je traverse la route et le rejoins.

Il me dépose à la maison et s'en va. Je le trouvais trop bizarre. Il me parlait froidement ce qui n'est pas dans ces habitudes. Après tout, je peux comprendre qu'une personne soit pas toujours de bonne humeur. Peut-être sa n'a pas été aujourd'hui au boulot.

Je suis un peu dégoûtée de le voir comme sa mais bon...

Aziz Ndiaye

Je fonce. Je vais directement chez lui. Depuis que j'ai reçu le message je me sens bizarre. J'ai peur. Faut qu'il m'explique ce qui se passe.

Mais comment il est entrain de m'énerver ce con. Au lieu d'aller droit au but il fait le fou.

Moi: Wa boy ioe nouyo yi kagne laye diekhe ?
*Mais mec les salutations sont pas finies ?

Issa: Hamnani yakamti ngua wayer ndakue rk
*Je sais t'es impatient. Mais fait doucement

Moi: Quel doucement ? Dis moi ce qui se passe non ? J'ai reçu ton message j'ai paniqué

Issa: Elle est de retour

Moi: Tu me l'as déjà dit

Issa: On s'est croisé

Moi: Et ?

Issa: Et ?

Moi: Boy Issa bouma fonto waye
*Mec te fou pas de moi

Il me regarde sourire au coin et se met à rire.
Je me demande comment cet imbécile est arrivé à être mon meilleur ami. Il se moque de moi pendant que je tremble de peur.

Moi: Écoute je vais m'en aller

Issa: Non attends

Moi: Issa dis moi ce qui s'est passé ?

Issa: Bon je vais être sérieux

Moi: ...

Issa: ...

Moi:...

On se fixe. J'attends qu'il ouvre sa bouche mais il éclate de rire une nouvelle fois. J'attrape les clés de ma voiture que j'avais posé sur la table et je sors de la maison. Je l'entendais m'appeler mais je ne calculais pas. Qu'il continue à se moquer de moi.

Je roule jusqu'au parking de la clinique. Je ne sors pas. Je me pose beaucoup de questions. Je suis perturbé. Beaucoup de souvenirs refont surface. Je suis vraiment perdu.

Six ans. Six longues années sans avoir de ses nouvelles. J'ai même pensé qu'elle était morte. C'était pas facile. Je refuse de revivre la même chose. Après tout ce qu'elle m'a fait. Je ne pense pas être prêt à la faire face.

Je reçois un message de Issa. Je me met à rire. Il est vraiment stupide ce gars. Je me demande il réfléchi avec quoi. Mddrrr il ose dire que je suis toujours amoureux de...

Faut que je trouve une solution. Je ne veux pas la voir. Rien que de penser que je suis dans le même pays avec elle m'énerve. J'ai besoin de partir loin pour le bien de tous.

J'appelle Joe, un bon ami qui pourrait m'aider avec les papiers de Ndeye Absa. C'est décidé je vais sortir du pays avec ma fille et Ndeye Absa.

Le dîner j'ai même pas mangé. Je faisais de mon mieux pour ne rien montrer mais l'expression de mon visage me trahit. Les filles l'ont bien sentie et l'ambiance aussi était froide. Même si on était tous réunis au salon personne ne parlait. Sa me fait mal de savoir que c'est de ma faute.

Mais si seulement elle savait.

Ce que je ressens depuis que j'ai appris son retour est inexplicable. Un mélange de haine, de dégoût et de tristesse.

Je regarde ma fille et je repense à ses dernières mots:

« Aziz je ne t'aime pas. Je ne t'ai jamais aimé d'ailleurs. Je n'aimerai jamais un manquant comme toi. Et cette saleté de bébé c'est pas ma fille. Je m'en fou »

C'est comme si sa a était dit hier. Les années passent vite. Je n'oublierais jamais ces mots.

Elle dormait dans les bras de Ndeye Absa, avant que je la prenne et la met au lit. J'en profite pour aller me coucher aussi. Vous savez bien que c'est juste une excuse et que je n'ai même pas la tête à dormir.

C'est fou, comment elle a tout gâché rien qu'en attendant son nom après toutes ces années. Je remet ma vie en question. C'est égoïste mais j'aurais aimé ne jamais la revoir. J'ai souffert et j'ai été traumatisé pendant des années. Pourquoi revient elle pendant que je vis ma meilleure vie, la vie que je mérite ?

Je pense à Ndeye Absa. Cette fille qui est ma source de bonheur. Elle compte énormément pour moi. Ma fille l'adore. Je refuse de penser que quelqu'un puisse s'en prendre à elle. Elle est trop innocente. Mais on sait jamais avec l'autre là...raison pour laquelle je vais l'amener avec moi. Sa lui fera aussi du bien.

Une larme coule. Deuxième larme. Je craque. Je ne cessais de répéter « pourquoi ? ».
C'est ainsi que j'ai passé toute ma nuit. À pleurer et taper au mur comme s'il m'avait fait quelque chose.

CHRONIQUE SÉNÉGALAISE: Ndeye Absa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant