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Aziz Ndiaye

C'est rapide ! On a rien vu venir. Kaïna nous a eu comme des gamins. Deux jours, personne ne dort. Je la connaît sadique mais jamais j'aurais cru qu'elle s'attaquerait aux enfants.

C'est aujourd'hui, qu'on devait retourner en France. La police est à la recherche de Kaïna qui reste introuvable, elle nous contacte avec différents numéros privés.

Pauvre Ndeye Absa !

Le téléphone sonne pour la quatrième fois aujourd'hui, Ndeye Absa décroche...

Elle pleurait et suppliait Kaïna de la ramener son fils, mon coeur se sert. Elle qui est capable de kidnapper un gamin, de le drogué, de l'attaché, elle est capable du pire si nous faisons pas ce qu'elle nous dit.

Ses appels ne durent pas, c'est en moins de cinq minutes. Ndeye Absa s'effondre, sans réfléchir je rentre dans ma chambre me change, je vais y aller mettre un terme à tout sa, en passant je vois ma mère, Yacine et Soda la consoler.

Maman: Tu vas où ?

Moi: J'arrive je vais régler un truc

Je sais qu'elle doute. J'appel Léa et on y va.

Pour libérer petit Aziz, elle veut que Léa et moi se rendent, c'était comme si c'était fait.

On arrive sur le lieu qu'elle nous avait dit. Un grand terrain au milieu de nulle part. Je ne fais que de regarder autour de moi. Léa qui me pose milles questions. Au fond je panique mais je le cache bien.

Je vois arriver, une voiture vitres teintées, elle sort avec mon homonyme dans ses bras...

James

Moi: Comment t'as pu Bamba ?

Bamba: James je voulais te le dire mais j'avais peur de ta réaction et de la perdre aussi

Moi: Des années...des années que tu sors avec ma petite sœur...Bamba tu te rends compte que vous êtes ensemble depuis des années ? Ce ne sont pas quelques petits mois. Pendant tout ce temps, on traine et jamais tu m'en as parlé.

Bamba: J'attendais le bon moment.

Je le regarde dégoûté ne sachant pas quoi répondre, je me tourne vers Habib et Paul, ils confirment qu'ils n'étaient pas au courant. Je me sens bête !

Certes j'aurais réagi comme un fou, attaquer Bamba mais j'aurais aimé connaître tout sa avant. Je suis déçu. Maintenant ils ont pour but de se marier sauf que j'ai peur.

Je connais Bamba trop bien. Il aime trop les filles, il change de copine comme il respire, d'ailleurs ce que ma petite sœur ne sait pas, Bamba était en couple récemment, il nous l'avait présenté, je me souviens lors d'une de leurs disputes, je faisais tout pour les réconcilier. Après il est venu un bon jour et nous a annoncé sa rupture.

Le gars, il fait tout sa sachant qu'il était en couple avec ma petite sœur. Encore une fois je me sens bête. Leïla quant à elle, est trop amoureuse. Bamba n'est pas pour elle, je ne les laisserai pas se marier...

Je lui ai acheté sa glace préférée, histoire qu'elle arrête de me faire la tête et qu'on ait une discussion sérieuse.

Cette insolente prend la glace, me remercie même pas, me regarde même pas et commence à manger faisait comme si j'étais invisible devant elle. Elle me calculait pas.

Je m'assoie à côté d'elle sur le lit et la taquine. J'ai pas l'habitude d'être comme sa avec elle et je me dis que c'est peut-être à cause de sa qu'elle est sortie avec Bamba. Et effectivement en parlant avec elle mes doutes se confirment : Je devais être là pour elle, la soutenir, être son meilleur ami...sauf qu'on ne fait que de nous disputer, même se retrouver dans la même pièce on peut pas. Conséquences, elle s'est attachée à Bamba, et dit vouloir finir sa vie à ses côtés.

Moi: Est ce qu'il prend soin de toi ?

Leila: Oui il est attentionné et m'aime

Moi: Comment vous vous êtes connu ?

Leila: Via un ami en commun. Au début on se parlait à peine, c'est quand je suis partie en France qu'on a commencé à se rapprocher.
C'est là que tout a commencé.

Moi: pourquoi tu m'as rien dit ?

Leila: au début, j'avais peur... Après j'ai voulu tout te dire mais il me disait toujours d'attendre. Un moment, j'ai cru que tu étais au courant vu que vous vous voyiez toujours.

Moi: Écoute moi...je n'ai rien contre Bamba. C'est un frère nous deux sa date pas d'aujourd'hui et tu le sais bien. C'est juste que je ne veux pas que tu souffres.

Leila: je sais où tu vas en venir, mais sache qu'il a changé

Moi: C'est ce que tu penses

Leila: oui et si tu vas me parler de sa précédente relation... J'étais au courant c'est juste qu'en ce moment on avait fait une pause et c'est après avoir rompu il était revenu quand il s'était rendu compte de son erreur. Je l'ai pardonné après tout l'amour est plus fort que tout.

Sans mots ! Moi qui disait qu'elle en savait rien ...elle l'a pardonné et veut toujours se marier avec lui. C'est mélangé mélanger. J'en suis sûre que c'est pas la seule connerie qu'a eu à commettre Bamba.

Jamais je comprendrai les filles. Elles s'attachent aux mecs qui les font souffrir, acceptent de se faire manquer de respect...au finale elles vont sortir et crier partout que : « les hommes sont tous pareils,tous des chiens »alalaaa...ces être humains m'étonnent.

Toutefois, ma parole reste la même. Je ne laisserai pas que ce mariage ait lieu aussi facilement. J'ai peur pour ma soeur et je ne fais pas confiance à Bamba.

Kaïna

Que des armes pointées sur moi et mes deux complices. Je ne m'attendais pas à ce que Aziz me tende un piège en venant avec la police. Petit Aziz s'est enfuit de mes bras. Tout allait vite.

Je ne regardais que ma fille assise à l'intérieur de la voiture de son père. On se regardait je lisais l'incompréhension dans son regard. J'aurais aimé qu'elle n'assiste pas à cette scène.

Je pensais qu'enfin aujourd'hui j'aurais la possibilité de la prendre dans mes bras, partir avec elle et son père recommencer une nouvelle vie.

Mes larmes coulent.
Quand est ce que j'arriverai à réaliser mon rêve ?
Je me vois obligée de me rendre. Je m'agenouille au sol, mains en l'air. Mais mes deux complices sont pas pour. L'un a reçu un bal dans le pied gauche car il essayait de s'enfuir. Quant à l'autre, il m'a attaqué. Couteau sur la gorge, il menaçait de me tuer si les policiers ne le laissaient pas s'en aller.

J'ai vu ma fille sortir de la voiture et crier :

_MAMAAAAAAAAAAAN

Nulle ne peut comprendre ce que j'ai ressenti en ce moment. J'oubliais tout et étais heureuse du fait qu'elle m'appelle « maman ». Je souriais comme une folle. Je m'en fichais du couteau sur ma gorge et des armes pointées sur nous.

Un moment, je reprends mes esprits et me dis que je devais me battre pour rester en vie pour elle. J'avais toujours de l'espoir j'oubliais pas mon but...

Coup de pied sur son entre jambes, il se torde de douleur et je cours vers ma fille. Sauf que des policiers m'arrêtent et me passent les menottes. Son père la fait retourner à l'intérieur de la voiture. Elle voyait tout, j'oublierais jamais la façon dont elle m'avait regardé avant de partir.

J'ai passé que 24h à la police, après on m'a déféré à la prison des femmes: Camp Pénal.

CHRONIQUE SÉNÉGALAISE: Ndeye Absa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant