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Abdou Rahman
6h17

Après la prière de l'aube, ma mère retourne dans sa chambre, moi d'habitude je retournais aussi dans la mienne, je m'enfermais, y'avait que mes potos: James, Habib, Bamba et Paul qui venaient pour me tenir compagnie.
Certes ma mère a mal mais moi j'ai du mal à croire au décès de mon père.

Je conduis, le coran à fond. Je repense à notre dispute. Je peux dire je n'ai jamais été proche de mon père. On avait une relation conflictuelle. Pourtant il ne m'abandonnait jamais, croyait toujours en moi et ne voulait que mon bien. Le problème a toujours été moi. Je ne suivais pas ses conseils, je ne communiquais pas avec lui...je m'en fichais de lui carrément. Je me rend compte de sa valeur que maintenant, quand c'est trop tard.

Personne ne le sait, mais la véritable raison de mon retour après deux ans, c'était notre dispute. J'ai commençais à avoir de mauvaises fréquentations et à faire du n'importe quoi aux USA. C'était la quatrième fois que la police m'arrêtait...mon père comme d'habitude il m'a fait libérer , ingrat que je suis je ne l'ai même pas remercier et j'ai eu l'audace de quitter la maison en lui volant 40000€. Je me souviendrai toujours de son appel, il était très fâché, même avec mes bêtises répétitives, c'était la première fois qu'il me criait dessus. Con que je suis, je l'ai raccroché au nez.

Le nuit, j'ai appris qu'il était hospitalisé. Je ne suis même pas allé le voir...je ne m'attendais pas à ce qu'il soit mort. J'ai acheté un billet et informé ma mère et James de mon retour pour une semaine. Quand je suis venu, ils étaient tous très fier de moi, je leur ai fait croire que j'étais sur la bonne voie.

Je suis qu'un pauvre imbécile non ?

Le jour de l'enterrement, je n'ai pas osé le regarder, mes larmes n'arrivaient même pas à couler. Après la douleur y'a la honte. C'est moi qui méritais d'être là où il est actuellement, pas lui.

Jamais j'aurais cru que je pleurerais pour Mbaye Cissé, cet homme que j'ai fais voir de toutes les couleurs et qui était toujours fier de dire que je suis son fils. En plus que va dire ma mère si elle apprend la vérité ? Elle connaissait pour nos disputes habituelles mais sa c'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Elle ne voudra plus jamais me voir, c'est sûr.

Je continues de tourner sur la ville. Je n'ai envie de rien faire. Je veux juste rester seul. Je vois un appel manqué de James, j'éteins mon téléphone. Lui, c'est pas pour rien qu'il est mon meilleur ami. Il me connaît trop. Il s'inquiète et m'appelle toujours, je sais qu'il craint que je fasse le pire...

Lui aussi il va être dégoûté s'il apprend la vérité.

J'ai pris trois heures à circuler comme un fou avant de rentrer.

Moi: Oumou ça va ?

Oumou: Oui ça va, je te sers le petit déjeuner ?

Moi: Non c'est bon j'ai pas faim.
S'il te plaît si quelqu'un vient pour me voir, dis lui que je suis pas là.

Oumou: Et James ?

Moi: Même lui

Elle me dit « d'accord » et je monte m'enfermer dans ma chambre je me suis fondue en larmes...

Ndeye Absa

Je me gare dans le parking. Les enfants sont sortis en premier. Ils sont tellement excités. J'attends que Yacine sorte et je fais de même.

On entre dans l'Auchan. Léa et petit Aziz couraient partout, ils m'écoutaient pas et sa m'énervait.

Mon fils: MAMAN MAMAN

Moi: Shuuut...Aziz parle doucement.

Mon fils: Je veux saaaa

Moi: D'accord tu l'auras que si tu es sage

Il s'est calmé, marchait tranquillement à mes côtés. Ce que j'aime chez mon fils, c'est qu'il n'est pas têtu. De l'autre côté, y'a Léa et Yacine qui se chamaille, ces deux on dirait Tom et Jerry. On faisait nos courses tranquillement, les enfants se faisaient plaisir de choisir tous qu'ils désirent.

_Ndeye Absa ?

Je me retourne et la vois: Kaïna. Elle affiche le même sourire que la première fois qu'on s'est vue. Je ne savais quoi faire...

Kaïna: Tu me reconnais ?

Moi: Comment t'oublier ?

Kaïna: J'aime sa. Où est ma fille ?

Moi: La fille de Aziz tu veux dire ?

Kaïna: Oui il est le père et moi la mère bien sûr

Moi: Non du moment où tu l'abandonnes ce n'est plus ta fille

Kaïna: Sa ce n'est pas ton problème. Où est elle ?

Moi: Sa ne te regarde pas

Au même moment Léa arrive en courant...

Léa: Regarde ce que j'ai trouvé Ndeya

Moi: Oui elle est jolie la tablette

Léa: Oui je peux la prendre

Moi: Bien sûr ma princesse

Elle me fait au bisous et retourne vers Yacine. J'ordonne aussi à mon fils d'aller vers elles.

Kaïna: C'est elle ?

Moi: Non

Elle dis rien et me tourne le dos. Je sais qu'elle me croit pas mais moi je n'ai droit à rien dire, en plus je ne la fait pas confiance.

Quand on a terminé, je range les courses et j'attends Yacine et Léa qui sont retournées pour faire je ne sais quoi. Deux minutes après...Yacine sorte seule de l'Auchan. Avant même que je demande Léa, elle me pose la question : Léa est avec toi ?

Je commence directement à paniquer. Je retourne à l'intérieur, je la cherche mais rien. Yacine quant à elle questionnait à tout ce qui passait ou sortait de l'Auchan.

Moi: Aziz va me tuer !!

Je l'appel mais il répond pas. J'insiste mais toujours rien. J'avais peur de fou. Des minutes de recherches...toujours rien.

Je sais pas qui m'a envoyer mais je suis sortie et direction derrière l'Auchan. Par miracle je l'ai trouvé mais avec Kaïna. Elles parlaient de je ne sais quoi et Kaïna l'avait offert des bonbons. Je fonce vers elles furieuses. Je saisi violemment Léa par le bras, Kaïna réagit.

Kaïna: fais doucement

Moi: Sinon quoi ?

Kaïna: Ne me tentes pas Ndeye Absa

Moi: Tu ne fais même pas peur à une mouche...Léa on y va.

Je prend le packet de bonbons de ses mains et je le lance à Kaïna. Léa était dans l'incompréhension totale, elle ne m'a jamais vu dans cet état. Avant de la tourner le dos elle dit:

Kaïna: Tu ne dis pas au revoir ?

Léa: Au revoir maman

Choquée ! Je regarde Kaïna, elle se mord les lèvres. Léa, retire ma main et avance sans m'attendre...

Je ris nerveusement et m'en vais, façon je n'ai rien à lui dire, son problème elle le règle avec Aziz.

Sur la route personne parlait, même musique je n'ai pas allumé. J'ai vite fait expliquer à Yacine et elle m'a conseillé de tout raconter à Aziz, façon si je ne le fais pas, elle le fera c'est sûr.

Arrivés au quartier, on croise James...

CHRONIQUE SÉNÉGALAISE: Ndeye Absa Où les histoires vivent. Découvrez maintenant