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Suite du chapitre 19

L'étudiante blonde a l'air tellement absorbée dans sa contemplation que tu n'oses pas la déranger. Avec un soupir résigné, tu feuillettes distraitement le livre que tu as emporté avec toi. Les minutes s'écoulent avec une lenteur affreuse et tu commences à regretter de ne pas avoir choisi quelque chose de plus intéressant ou d'utile à lire que les « trente-et-une façons d'apprendre à votre chat à se comporter comme un chien ». Peut-être qu'il y a un bouquin qui traite de l'importance de la baguette durant la seconde guerre mondiale dans cette bibliothèque ? Tu pourrais en profiter pour avancer sur ton exposé, l'autre illuminée sera probablement encore en train de mater le ciel d'ici à ce que tu trouves un livre sur le sujet.

— Oh non, qu'est-ce qui est arrivé à ton visage ?

Tu sens quelque chose effleurer ta joue ce qui t'arrache un hurlement et te vaut un regard mauvais de la part des étudiants que tu as dérangé dans leurs révisions. Le cœur battant la chamade, tu lèves la tête et aperçois l'étudiante rêveuse qui t'observe avec ses grands yeux bleus, la main toujours posée sur ta joue. À force d'attendre qu'elle redescende de son petit nuage, tu as fini par te perdre dans tes propres pensées et n'as pas remarqué qu'elle s'était approchée de toi.

— Euh... balbuties-tu pendant que ton cerveau part à la recherche désespérée d'un mensonge convaincant. C'est.. c'est rien ! Et puis, c'était un peu de ma faute.

— Je compatis. Moi aussi je me fais toujours mal sans le faire exprès. Oh ! Ce chat est si mignon !

Elle cesse complétement de faire attention à toi pour tourner les pages et contempler les différents félins. Il te faut quelques instants pour te remettre de tes émotions, au moins tu n'auras pas besoin de trouver un moyen pour briser la glace puisqu'elle l'a déjà faite exploser. Par contre, si tu continues à l'observer en silence avec des grands yeux elle va finir par te trouver bizarre. Ou alors les deux jeunes étudiantes qui t'ont vu avec le kamasoutra vont appeler la sécurité tant tu as l'air louche.

— Et celui-là est si drôle avec son déguisement de chien !

— Euuuh... improvises-tu. Tu as un chat ?

— J'aimerais bien ! Mais Père refuse qu'on en ait un à la maison parce que ce sont les créatures du diable.

— ... pardon ?

Un sifflement aigu se fait entendre juste avant qu'une douleur cuisante à l'arrière de ton crâne ne t'aveugle. La jeune femme pousse un petit cri t'indiquant qu'elle a subi le même sort que toi. Tu te retournes pour te retrouver nez à lunettes avec la bibliothécaire, une longue règle en métal à la main, qui a l'air au bord de l'implosion.

— Ceci... est... une... BIBLIOTHÈQUE ! DEHORS ! Revenez lorsque vous aurez appris à respecter la zone de silence !

— Oh, je suis tellement désolée ! s'excuse la blonde. J'aurais dû faire plus attention, j'avais oublié où je me trouvais.

— DEHORS !

Terrifié, tu aides l'étudiante rêveuse à rassembler ses affaires éparpillés un peu partout sur la table avant que la bibliothécaire ne se serve à nouveau de sa règle. Pour une dame âgée, elle a une sacrée force. Lorsque tu ramasses la dernière feuille, la bibliothécaire ne te laisse même pas le temps de rendre ses affaires à la jeune femme et vous escorte d'un pas furieux jusqu'à l'extérieur sous les regards moqueurs des autres étudiants. Le seul moyen de rendre cette situation encore plus humiliante aurait été qu'elle agite une clochette en répétant « shame ! ».

Elle ne vous quitte que lorsque vous vous retrouvez à l'extérieur du bâtiment. Tu es à peu près certain qu'elle aurait claqué la porte derrière vous si elle l'avait pu, mais heureusement les lourds battants en chêne massif sont bien trop lourds pour ses muscles atrophiés par l'âge. Au loin, les cloches d'une église sonnent indiquant qu'il est dix-huit heure.

— Oh non, il est déjà si tard ? Je dois y aller, c'était un plaisir de te rencontrer.

Et elle te plante là. Trop estomaqué pour dire quoique ce soit, tu te contentes de la regarder partir, les yeux écarquillés. Cette fille est décidément bien trop étrange, tu te demandes vaguement s'il est trop tard pour tenter ta chance avec l'étudiant asiatique, mais cela impliquerait de retourner dans la bibliothèque et tu n'es pas assez suicidaire pour ça.

Ce n'est que lorsqu'elle disparait de ton champ de vision pour s'enfoncer entre les arbres que tu te rends compte que tu tiens encore ses affaires que tu as récupéré sur sa table. Quelle tête en l'air elle fait ! Tu te dépêches de rejoindre l'endroit où tu l'as perdu de vue, mais elle est déjà bien trop loin

En râlant, tu farfouilles dans les documents que tu as ramassés pour retrouver l'identité de l'inconnue. Apparemment, elle s'appelle Virginie et est étudiante en art comme l'indique le planning de ses cours. Tu retrouves également le numéro de sa chambre dans le dortoir griffonné sur une des feuilles.

Tu tapes son nom dans tous les réseaux sociaux que tu connais, mais elle est introuvable. Soit elle utilise un pseudonyme, soit elle doit être la seule personne de toute cette école à ne pas les utiliser. Tu ne peux donc pas la prévenir que tu as ses affaires, tu vas devoir la retrouver pour les lui rendre.

La journée a été riche, trop riche, en événements et ta seule envie est de te réfugier dans ton lit. Tu pourrais attendre le lendemain et lui remettre ses affaires juste avant le premier cours de la journée puisque tu possèdes son planning. Surtout qu'elle semblait pressée de se rendre dieu sait où, elle ne retournera donc pas tout de suite dans sa chambre. D'un autre côté, elle va peut-être avoir besoin d'un des documents qui sont en ta possession ce soir...

+ 2 points

Attendre le lendemain => Chapitre 49

L'attendre devant sa chambre => Chapitre 51

Astuce : Ton bon choix vient de te faire gagner des points ! Bravo, continues comme ça ! N'oublies pas de noter ton total de points au fur et à mesure de l'histoire, tu en auras besoin à un moment ou un autre. 

Cupid's Threat : La Bibliothèque Tome 1 - Histoire interactiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant