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Suite des chapitres : 30 ; 40

Si tu veux que Virginie t'apprécie assez pour accepter d'aller au bal avec toi et pour se laisser embrasser devant une bande d'inconnus, il va falloir que tu fasses des sacrifices. Elle sera sûrement touchée par le fait que tu te plies en quatre pour elle, enfin tu l'espères.

Tu traînes ton corps épuisé jusqu'aux dortoirs tout en maudissant Cupidon. Et dire que ta vie était si simple avant qu'il ne vienne la chambouler, l'époque où tu pouvais profiter de ta soirée sans avoir à penser à sa menace de mort te manque déjà.

Le moral dans les chaussettes, tu vas chercher un sandwich à la cafétaria, puis tu montes dans ta chambre pour récupérer ton ordinateur portable et une chemise en plastique dans laquelle tu ranges toutes les affaires de Virginie.

Tu t'assieds dans le couloir, juste à côté de la chambres de Virginie, et commences à travailler sur ton exposé, comme tu étais censée le faire avant qu'un quinquagénaire nudiste ne vienne gâcher ta vie. Concentrée sur ton travail, tu ne vois pas le temps passer.

Ce n'est que lorsque tu mets le point final à ton exposé que tu remarques qu'il est déjà une heure du matin et toujours pas de signe de Virginie. Mais qu'est-ce qu'elle peut bien faire dehors à une heure pareil un soir d'école ?

Dépitée, tu poses ta tête dans tes mains et décides de l'attendre encore une demi-heure. Si elle n'apparaît pas d'ici là, tant pis tu iras te coucher et lui rendras ses affaires demain avant le premier cours.

— Ça alors, la fille de la bibliothèque !

Tu te retournes en direction des escaliers et aperçois Virginie qui tient un long tube en carton entre ses doigts couvert de peinture. Ses mains ne sont pas les seuls à avoir été éclaboussées, sa joue droite est également barrée par un trait de couleur bleu.

— Bonjour Virginie, je t'attendais.

La joie quitte ses yeux bleus tandis qu'elle te regarde d'un air méfiant.

— Comment est-ce que tu connais mon prénom ? Et comment tu connais mon numéro de chambre ? Est-ce que tu es une stalkeuse ? Julie m'a dit de me méfier des stalkers parce qu'ils aiment bien les jolies filles innocentes comme moi.

— Quoi ?! Non ! Tu as oublié tes affaires et ton nom et ta chambre sont notés sur une de tes feuilles. Je suis juste venue te les rendre, je ne suis pas une stalkeuse !

Tout en lui expliquant la situation, tu attrapes la chemise en plastique dans laquelle tu as mis toutes ses feuilles et ses cahiers et la tiens bien en évidence pour qu'elle puisse la voir. Lorsqu'elle aperçoit ses affaires, les yeux de la jeune femme s'illuminent.

Apparemment, tu as réussi à la convaincre que tu n'es pas une menace car elle s'assied à tes côtés avant de fouiller dans les papiers que tu lui as ramené.

— Je n'avais même pas remarqué que je les avais oubliés ! Mais tu aurais pu attendre demain matin pour me les rendre, je n'en ai pas besoin avant le premier cours. Merci quand même, fille de la bibliothèque !

— J'ai un nom, soupires-tu.

Tu te présentes et la jeune femme marmonne à plusieurs reprises ton prénom, les yeux dans le vide, comme si elle essayait d'apprendre son vocabulaire pour le cours d'allemand.

— Je crois que c'est bon, je ne vais pas l'oublier ! Enfin j'espère...

— Tu te couches toujours aussi tard la semaine ? demandes-tu en jetant un œil à ta montre.

— Évidemment ! La vie des humains est trop courte pour la perdre à dormir. Trois ou quatre heures par nuit c'est plus que suffisant.

— Trois ou quatre heures ?!

— Ben oui, tu dors combien de temps, toi ?

— Huit heures, comme la plupart des gens.

— Mais tu passes le tiers de ta journée à dormir ! s'exclame-t-elle scandalisée.

— N'ait pas l'air aussi choquée, c'est la durée normale du sommeil !

— Je devrais peut-être essayer de dormir plus si c'est la durée normale... Mais c'est une telle perte de temps...

Virginie se perd à nouveau dans ses pensées tandis qu'un long bâillement t'échappe. Elle est peut-être capable de fonctionner correctement après une courte nuit de sommeil, mais ce n'est malheureusement pas ton cas.

— Tu as l'air fatiguée, fait-elle remarquer, tu devrais aller te coucher. Oh, mais il faut d'abord que je te remercie pour m'avoir ramené mes affaires. On pourrait faire quelque chose demain après les cours, je pourrais t'offrir un bubble tea ou quelque chose du genre. Tu aimes les bubble tea ? Oh, mais j'étais censée aller acheter le matériel pour les décorations du bal... mais ça peut attendre samedi !

Décidément cette fille est bien étrange, mais elle te facilite la tâche en t'invitant après les cours. Tu pourrais lui rendre service et l'accompagner pendant qu'elle achète son matériel, mais c'est loin d'être une activité romantique ou amusante et ton but est de la pousser à t'aimer.

Tes yeux s'attardent sur les taches de colorées qui parsèment ses mains. Virginie semble aimer peindre, peut-être que tu peux en tirer avantage et la pousser à t'apprécier.

- 1 point

L'accompagner au magasin de bricolage => Chapitre 68

Lui demander de te peindre => Chapitre 70

Cupid's Threat : La Bibliothèque Tome 1 - Histoire interactiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant