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Suite des chapitres : 44 ; 45

Tant pis pour ton amour propre, tu préfères ne pas prendre le risque de finir ta soirée à l'hôpital. On peut faire mieux comme premier rendez-vous amoureux que les urgences minables de ta ville. Certes, Haruto n'est pas au courant que c'est un rendez-vous en amoureux, mais cela ne veut pas dire que tu peux te permettre de plomber l'ambiance.

— Je suis épuisé, je crois qu'on ferait mieux de s'arrêter là. Tu n'es pas d'accord ?

Haruto t'observe un instant en silence et tu peux lire le respect dans ses yeux.

— Tu as raison, mieux vaut ne pas se blesser bêtement. Connaître ses limites et laisser sa fierté de côté est important. On pourra toujours reprendre là où on en était un autre jour.

L'idée de repasser par cette torture ne t'enchante pas, mais tu lui assures le contraire. N'ayant pas d'habits de rechange, tu gardes tes vêtements imbibés de transpiration en attendant qu'Haruto se douche et se change. Une fois le jeune homme prêt, vous retournez au campus pendant qu'Haruto, inarrêtable, te prodigue un cours sur l'histoire du judo.

— Bon, eh bien, c'était une après-midi sympa, dis-tu au moment de vous séparer. Il faut qu'on remette ça bientôt.

— Pourquoi pas ce samedi ? propose Haruto. Je sais déjà ce que je peux te proposer comme prochain cours.

— J'ai hâte, mens-tu.

Haruto et toi échangez vos numéros et tu ressens une pointe de fierté percer en toi. Non seulement la soirée s'est bien passée, mais en plus tu as réussi à avoir son numéro ! Tout se passe comme prévu, étonnamment. Tu étais pourtant certain de te ridiculiser.

Une fois de retour dans ta chambre, tu peux enfin te débarrasser de tes habits trempés de sueur et prendre une longue douche brûlante afin de dénouer tes muscles. Une fois propre, tu te laisses tomber sur ton lit, épuisé.

Malgré ton envie de rester au lit, tu te forces à t'asseoir à ton bureau pour travailler sur ton exposé, comme tu étais censé le faire avant que Cupidon ne vienne gâcher ta vie. Et dire qu'il y a quelques heures ta seule inquiétude était de réussir tes études.

***

Suite à ta leçon de judo et aux courbatures qui ont en résulté, tu as découvert de nombreux muscles dont tu ignorais l'existence auparavant. Si tu n'as pas revu Haruto le lendemain de votre leçon, vous avez tout de même discuté par message. Signe encourageant : Haruto ne s'est pas contenté de t'envoyer des exposés sur le japon comme tu le craignais – bon évidemment il en a envoyé quelques-uns, ça semble plus fort que lui – vous avez également parlé de tout et de rien. C'est ainsi que tu as découvert que l'une des raisons pour laquelle ses parents l'ont envoyé en Europe, c'est pour des raisons diplomatiques afin qu'il puisse se créer des liens avec les futurs dirigeant du pays.

C'est l'esprit léger que tu prends le métro le samedi afin de rencontrer Haruto, le corps toujours perclus de courbatures. Assis entre une racaille qui écarte les jambes comme s'il avait quelque chose à prouver et un homme d'affaire qui hurle au téléphone, le trajet fut loin d'être agréable. C'est donc avec soulagement que tu quittes la station de métro malodorante pour émerger dans l'un des quartiers les plus huppé de la ville. Le genre de quartier dans lequel tu ne te sens pas à ta place. Heureusement que tu as décidé de porter l'uniforme de l'école, si tu étais venu avec tes propres habits bon marché tu aurais encore plus détonné dans ce lieu.

Il ne te faut pas longtemps pour atteindre le lieu du rendez-vous et tu sais immédiatement que tu es à la bonne adresse : le bâtiment d'architecture traditionnelle japonaise détonne encore plus que toi, coincé ainsi entre deux buildings. Tu ne savais même pas que ce genre de bâtiment existait dans la ville. Malheureusement, le texte sur la devanture est écrit en japonais et tu entres dans le bâtiment en n'ayant aucune idée de ce qui t'attend à l'intérieur.

Une réceptionniste t'accueille en te dévisageant d'un air agacé. Sa mauvaise humeur augmente lorsque tu lui expliques que tu as rendez-vous avec Haruto. Tout dans son regard t'indique qu'elle estime que tu es indigne de passer du temps avec lui, mais elle t'entraine tout de même à contrecœur à sa suite à travers les couloirs avant de t'abandonner dans une pièce qui a tout l'air d'un vestiaire.

Un panneau au mur t'indique que les chaussures sont interdites au-delà de cette salle et qu'il faut se chausser des sandales mises à disposition. Il y a également un kimono plié posé en évidence avec une étiquette portant ton nom épinglé dessus. Tu regardes les vêtements en hésitant : c'est probablement Haruto qui les a choisis pour toi, mais tu n'as aucune idée de comment les enfiler et la dernière chose que tu souhaites c'est demander l'aide de la réceptionniste aigrie.

+ 1 point

Garder ton uniforme => Chapitre 77

Mettre le kimono => Chapitre 79

Cupid's Threat : La Bibliothèque Tome 1 - Histoire interactiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant