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Suite des chapitres : 85 ; 87 ; 89 ; 91 ; 93 ; 95 ; 97 ; 99

C'est le vingt-et-unième siècle, une paire de fesses dénudée c'est loin d'être la mort. Contrairement à ce qui t'attend si tu n'arrives pas à gagner le cœur de Virginie d'ici le bal. Suivant le conseil de Julie, tu te débarrasses de tes vêtements et tu te dépêches de mettre le peignoir. Tu es resté nu pendant moins de dix secondes dans une pièce vide et pourtant cela a suffi à te gêner. La séance risque d'être une vraie torture.

Afin de ne pas céder à la tentation d'enfiler la toge, tu te dépêches de rejoindre la salle de dessin. Le temps que tu te déshabilles, le reste des peintres sont arrivés et sont déjà en train de préparer pinceaux, palettes, peintures et autres matériels qui leurs seront utiles. Parmi eux se trouve Virginie qui te regarde t'approcher avec de grands yeux choqués.

— Ne me dis pas... Tu... Tu vas poser nu ?

— Eh bien, oui. Julie m'a dit que ce serait mieux. Pourquoi, je n'aurais pas dû ?

— Non, non, assure-t-elle en rougissant. C'est juste que je ne suis pas très à l'aise avec la nudité.

Avant que tu ne puisses répondre ou, encore mieux, courir enfiler la toge, Julie apparaît pour t'entraîner au centre de la pièce. Tu hésites à lui demander d'attendre que tu te changes, mais tous les dessinateurs sont déjà en position et t'observent d'un air intéressé. Si tu te dégonfles maintenant, tu es à peu près certain qu'ils se moqueront de toi jusqu'à la fin du lycée.

Le cœur lourd, tu laisses Julie t'ôter ton peignoir et t'exposer à une demi-douzaine de paires d'yeux qui t'analysent sous toutes les coutures.

— Le thème d'aujourd'hui est « Adam cueillant la pomme du savoir ». Merci d'avoir accepté de poser nu, c'est parfait.

C'est ainsi que tu te retrouves en tenu d'Adam, cueillant une pomme imaginaire d'un arbre imaginaire devant une bonne douzaine d'étudiants en art. La pièce est glaciale et remplie de courants d'air qui parcourent de façon désagréable les zones de ton corps peu habituées à l'air libre. Tu as l'impression qu'au lieu du vent, ce sont les regards indécents de tes camarades qui frôlent ton corps.

Pendant toute la séance, tu ressasses les paroles de Julie : « Si tu veux impressionner Virginie, pose nu. Résultat garantie ». La vipère ! Elle savait très bien que Virginie n'est pas à l'aise avec la nudité, tu l'as lu dans ses yeux lorsqu'elle t'a obligé à t'éloigner d'elle pour te mettre en position.

Trop occupé à ruminer ta rancœur envers la jeune femme, tu remarques à peine le temps qui passe. Au bout de deux heures, Julie met fin à la séance et tu baisses ton bras ankylosé. Tu te dépêches d'enfiler le peignoir et ressens un immense soulagement à l'idée que plus personne ne puisse voir tes parties les plus intimes.

Ta seule envie et d'aller te réfugier dans ta chambre pour ne plus jamais en sortir, mais si tu ne rattrapes pas le coup avec Virginie, tu risques de finir en enfer. Ce que tu préfères éviter. Tu rassembles donc tout ton courage et te diriges vers la jeune femme qui, le visage rouge, évite de te regarder dans les yeux.

— Désolé, si j'avais su que tu n'aimais pas la nudité j'aurais mis un costume.

— Oh, il ne faut pas t'excuser. Il n'y a que moi que ça a dérangée. Les autres ont adorés, ils ne vont parler que de ça pendant des jours.

Le ton de Virginie t'indique qu'elle préférerait que plus personne ne mentionne cette soirée dans le futur. Elle est bien plus prude que ce que tu aurais pensé et cela contredit en grande partie l'image que tu te faisais des artistes.

— Je m'en fiche de ce que les autres pensent, déclares-tu. Il n'y a que ton opinion qui importe pour moi.

Ouh, c'était cringe ça, non ? Maintenant elle va penser que tu la dragues. Enfin, oui, tu la dragues, mais tu aurais préféré le faire de manière plus subtile. Comment font tous ces imbéciles pour flirter sans se ridiculiser ? L'école devrait donner un cours sur le sujet, ce serait bien plus utile que la philo. Mais heureusement pour toi, Virginie ne semble pas te trouver ridicule. Elle semble même se détendre.

— Tu veux voir mon dessin ?

— Volontiers.

La jeune femme tourne le chevalet dans ta direction pour te montrer le résultat de son travail. Les traits de crayons se rejoignent pour créer un portait noir et blanc réaliste de toi en train de cueillir une pomme tandis qu'un serpent est allongé paresseusement sur l'arbre. Elle a également pris la peine de préserver ton intimité en la cachant avec une feuille de vigne. Et dire qu'elle a dessiné tout ça en seulement deux heures.

— C'est... incroyable.

— Tu le penses vraiment ? Tu ne dis pas ça juste pour me faire plaisir ?

— Non, non je t'assures. Tu as un talent, un vrai. Pas comme mon faux talent de porter des trucs.

— Moi je trouve que tu as un vrai talent pour porter les choses.

— C'est pas comparable, soupires-tu.

La salle se vide peu à peu tandis que vous discutez. Tu arrives à entrapercevoir les dessins des autres élèves pendant qu'ils rangent leurs affaires. Certains ont été très généreux avec les proportions de ton entrejambe, d'autres extrêmement radins, mais aucun d'entre eux n'arrive à la cheville de Virginie en terme de talent. Tu es sur le point de lui demander à voir d'autres de ses créations lorsque Julie s'immisce dans votre conversation.

— Il commence à se faire tard, vous devriez rentrer.

— Mais tout le monde est déjà parti, proteste Virginie. On va quand même pas te laisser ranger tout le matériel seule !

— Ne t'inquiète pas pour moi et retourne aux dortoirs. Je suis sûre que tu as une tonne de devoirs en retard et que tu vas rester debout jusqu'à trois heures du matin pour les terminer, comme d'habitude.

Elle ne nie pas, mais tu peux bien voir qu'elle se sent coupable de laisser son amie seule. Tu pourrais rester avec Julie et lui demander pourquoi elle t'a piégé en t'assurant que Virginie préférerait que tu poses nu. En plus, comme ça, la jeune femme pourrait rentrer l'esprit tranquille. Ou alors tu pourrais raccompagner Virginie et lui proposer de l'aider avec ses devoirs.

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Raccompagner Virginie => Chapitre 155

Rester pour aider Julie => Chapitre 157

Cupid's Threat : La Bibliothèque Tome 1 - Histoire interactiveWhere stories live. Discover now