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Suite des chapitres : 84 ; 86 ; 88 ; 90 ; 92 ; 94 ; 96 ; 98

Hors de question que tu poses nue au milieu de tes petits camarades. À tous les coups, tu vas te retrouver avec un surnom peu flatteur jusqu'à la fin du lycée si tu fais ça. Tu enfiles donc rapidement la toge grecque, qui se révèle être étonnamment confortable, puis tu rejoins la salle de dessin.

Le temps que tu te changes, le reste des peintres sont arrivés et sont déjà en train de préparer pinceaux, palettes, peintures et autres matériels qui leurs seront utiles. Parmi eux se trouve Virginie que tu vas saluer.

— Ça te va super bien la toge, tu devrais en porter plus souvent !

— Et où est-ce que je pourrais porter ça ? C'est passé de mode depuis au moins deux-mille ans.

— Oh tu sais, la mode ça part et ça revient. Tu pourrais en lancer une nouvelle.

Avant que tu ne puisses lui lancer une réplique ironique, Julie apparaît pour te traîner avec elle jusqu'au centre de la pièce. Apparemment, c'est elle qui organise la séance de ce soir et c'est elle qui est chargée de te positionner correctement.

— Le thème d'aujourd'hui est « Eve cueillant la pomme du savoir ». Vraiment, quel dommage que tu n'aies pas osé poser nue, ça aurait été parfait.

C'est ainsi que tu te retrouves debout en toge, cueillant une pomme imaginaire d'un arbre imaginaire devant une bonne douzaine d'étudiants en art. Ce n'est vraiment pas comme ça que tu aurais imaginé passer ton samedi soir, mais au moins cela te permet de te faire bien voir auprès de Virginie. Tu espères juste qu'elle apprécie tous les sacrifices que tu fais pour lui plaire.

Maintenir la position imposée par Julie se révèle être moins pénible que tu l'avais imaginé même si le bras qui cueille la pomme commence déjà à te faire mal. Ce n'est que maintenant que la séance a commencé et que tu n'as plus le droit de parler que tu te rends compte que tu as oublié de demander combien de temps tu devais rester immobile.

La pièce est silencieuse en dehors du bruit des crayons et des pinceaux contre le papier. Tu observes les quelques visages sérieux et concentrés qui se trouvent dans ton champ de vision pour passer le temps, mais c'est loin d'être une activité passionnante et tu te retrouves vites à t'ennuyer.

Après deux heures de travail acharnés, Julie met fin à la séance et tu baisses avec soulagement ton bras ankylosé. Les apprentis artistes, quant à eux, se plaignent que la session était trop courte. Ben voyons, on voit bien que ce n'était pas eux qui devaient jouer les statues vivantes.

Rassemblant tout le charme que tu possèdes, soit l'équivalent d'un dé à coudre, tu t'approches de Virginie. Jouer les modèles c'est bien beau, mais si elle ne tombe pas bientôt sous ton charme tu vas passer l'éternité en enfer. Ce que tu préfères éviter.

— Alors, j'étais comment ? demandes-tu.

— Excellente ! J'ai de la peine à croire que tu n'avais jamais posé.

— Faut croire que porter des trucs n'est pas mon seul talent.

Tu ponctues ta phrase par un clin d'œil. Dieu que c'était cringe, pourquoi as-tu fait ça ? Comment font tous ces imbéciles pour draguer sans se ridiculiser ? L'école devrait donner un cours sur le sujet, ce serait bien plus utile que la philo. Mais heureusement pour toi, Virginie ne semble pas te trouver ridicule.

— Tu veux voir mon dessin ?

— Volontiers.

La jeune femme tourne le chevalet dans ta direction pour te montrer le résultat de son travail. Les traits de crayons se rejoignent pour créer un portait noir et blanc réaliste de toi en train de cueillir une pomme tandis qu'un serpent est allongé paresseusement sur l'arbre. Et dire qu'elle a dessiné tout ça en seulement deux heures.

— C'est... incroyable.

— Tu le penses vraiment ? Tu ne dis pas ça juste pour me faire plaisir ?

— Non, non je t'assures. Tu as un talent, un vrai. Pas comme mon faux talent de porter des trucs.

— Moi je trouve que tu as un vrai talent pour porter les choses.

— C'est pas comparable, soupires-tu.

La salle se vide peu à peu tandis que vous discutez. Tu arrives à entrapercevoir les dessins des autres élèves pendant qu'ils rangent leurs affaires, aucun d'entre eux n'arrive à la cheville de Virginie. Tu es sur le point de lui demander à voir d'autres de ses créations lorsque Julie s'immisce dans votre conversation.

— Il commence à se faire tard, vous devriez rentrer.

— Mais tout le monde est déjà parti, proteste Virginie. On va quand même pas te laisser ranger tout le matériel seule !

— Ne t'inquiète pas pour moi et retourne aux dortoirs. Je suis sûre que tu as une tonne de devoirs en retard et que tu vas rester debout jusqu'à trois heures du matin pour les terminer, comme d'habitude.

Virginie ne nie pas, mais tu peux bien voir qu'elle se sent coupable de laisser son amie seule. Tu pourrais rester ici et aider Julie pour qu'elle puisse rentrer l'esprit tranquille ou alors la raccompagner et lui proposer de l'aider avec ses devoirs.

+ 1 point

Rester pour aider Julie => Chapitre 152

Raccompagner Virginie => Chapitre 154

Cupid's Threat : La Bibliothèque Tome 1 - Histoire interactiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant