97

1 0 0
                                    

Suite du chapitre 69

Délaissant Virginie qui continue à monologuer sans remarquer ton absence, tu t'enfonces discrètement entre les rayons remplis de marchandises à la recherche d'un quinquagénaire nu et pervers. Tu fais deux fois le tour du magasin, mais aucun signe de Cupidon. Est-ce que tu commences à perdre la tête ? Probablement.

— Tu cherches quelqu'un ?

Tu sursautes lorsqu'une élève de ton lycée apparait dans ton champ de vision. Grande et élancée, elle t'observe comme si elle s'inquiétait pour ta santé mentale.

— Euh... Cupidon... ?

Bon sang, mais il va vraiment falloir que tu apprennes à réfléchir avant de parler. Si elle ne te prenait pas déjà pour un fou, c'est maintenant le cas.

— Cette technique de drague a déjà fonctionnée sur quelqu'un ? demande-t-elle d'un air sceptique.

— Je n'essayais pas de te draguer !

— Ah te voilà enfin ! s'exclame Virginie en émergeant entre deux étagères. Ça doit bien faire dix minutes que je te cherche. Tiens, salut Julie !

Virginie saute dans les bras de l'inconnue et la sert tellement fort que tu entends ses côtes craquer de manière inquiétante. Malgré cette étreinte digne d'un ogre, la jeune femme reste stoïque.

— De quoi vous parliez ? demande Virginie.

— Il me draguait, déclare Julie en te pointant du doigt.

— Je ne la draguais pas, c'est faux ! te défends-tu.

— Et toi, qu'est-ce que tu fais là Julie ?

— J'étais venue t'aider à porter le matériel pour le bal, mais je vois que tu as déjà trouvé une victime consentante.

— Oui ! Tu ne trouves pas qu'il est très doué pour porter des trucs ?

— Surtout faites comme si je n'étais pas là, marmonnes-tu.

Tu te retrouves donc à suivre les deux jeunes femmes, chargé comme une mule. Elles discutent de tout et de rien, mais surtout de sujets qui ne te concernent pas. Que ce soit leur cours en commun ou leurs amis, à aucun moment tu n'arrives à caser le moindre mot. Ce n'est pas comme ça que tu vas réussir à gagner le cœur de Virginie.

— Comment vous vous êtes rencontrés tous les deux ? interroge Julie. Je crois bien que je t'ai jamais vu avant.

— On a dû fuir un dragon dans la bibliothèque. Après ça il m'a stalké jusqu'à ma chambre.

— Je ne t'ai pas stalkée ! protestes-tu. Je te ramenais juste les affaires que tu avais oublié à la bibliothèque.

Voici donc comment elle te considère, comme un stalker, ça commence mal. Julie t'observe d'un air méfiant, hésitant manifestement à appeler la police pour protéger Virginie. Tu ravales la floppée de de jurons qui te viennent à l'esprit et tu te retiens également de nier à nouveau que tu la harcèles. Plus tu essaieras de te défendre et plus tu auras l'air louche.

Vous vous dirigez enfin vers les caisses et tu déposes avec soulagement le lourd butin collecté par Virginie. Si tu avais su qu'elle comptait acheter autant de matériel, tu aurais été chercher un cadis au lieu de te trimballer tout ça à bout de bras.

Julie vous raccompagne au campus et tu te retrouves de nouveau à tenir la chandelle. Saleté de Julie, elle n'aurait pas pu se contenter de rester dans sa chambre au lieu de gâcher ton vendredi soir ?! De mauvaise humeur, tu essayes de trouver un moyen d'attirer à nouveau l'attention de Virginie, en vain.

Après avoir rangé le matériel dans le bâtiment principal, vous vous dirigez vers les dortoirs pour vous reposer lorsque Julie s'arrête soudain devant toi et t'observe de haut en bas d'un œil critique.

— Tu ne trouves pas qu'il ferait un excellent remplaçant pour David ? demande-t-elle à Virginie.

— Oh oui, quelle bonne idée !

— Euh... c'est qui David ?

— C'est le modèle de notre groupe de peinture, mais il ne peut pas venir poser demain soir parce qu'il est à l'hôpital à cause d'une appendicite. Tu veux bien le remplacer, s'il-te-plait ?

Virginie te supplie du regard avec ses immenses yeux bleus pleins d'innocence. Comment pourrais-tu lui dire non ? Tu es certain que Julie est bien consciente du pouvoir de persuasion de son amie et qu'elle vient de l'utiliser pour t'obliger à poser pour eux.

— C'est d'accord, soupires-tu.

Tu as le droit à l'étreinte d'ours de Virginie et tu sens l'air être expulsé contre ton gré de ta cage thoracique. Tes côtes restent douloureuses même plusieurs minutes après qu'elle t'ait relâchée. Comment est-ce qu'un corps aussi frêle peut avoir autant de force ?

Le lendemain soir, tu traînes des pieds jusqu'à la salle de dessin. Tu n'as aucune envie de poser pour une bande d'inconnus, mais au moins cela te permettra de passer un peu plus de temps avec Virginie. Le seul problème, c'est Julie. Il va falloir que tu trouves un moyen pour qu'elle n'accapare pas à nouveau toute l'attention de la blonde.

— Ah te voilà, te salue Julie lorsque tu rejoins la salle de classe. Tu es du genre ponctuel.

La jeune femme te fait signe de la suivre jusqu'à la pièce adjacente qui sert apparemment de réserve au club de théâtre à en juger par tous les costumes qui traînent, pêle-mêle, dans tous les coins. Julie fouille parmi les rares habits qui sont suspendus à un ceintre et te tend une toge de la Grèce antique ainsi qu'un peignoir.

— Je dois mettre les deux ?

— Évidemment que non. Je te laisse choisir entre les deux. Si tu es du genre pudique, mets la toge sinon... ça fait très longtemps qu'aucun modèle n'a osé poser nu.

— Tu veux que je pose nu ?!

— C'est toi qui vois, on ne t'oblige à rien.

Julie passe la tête dans le couloir pour s'assurer que personne ne l'écoute, puis elle continue à voix basse.

— Mais si tu veux impressionner Virginie, je te conseille vivement de poser nu. Résultat garantie.

Puis, sur ces mots, elle quitte la pièce pour te laisser te changer. Tu observes, indécis, la toge et le peignoir. Tu n'as aucune envie de te retrouver nu devant des inconnus, encore moins quand ces inconnus font partis de ton lycée, mais tu as désespérément besoin de plaire à Virginie.

- 1 point

Porter la toge => Chapitre 133

Se mettre nu => Chapitre 135

Cupid's Threat : La Bibliothèque Tome 1 - Histoire interactiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant