Enchaînés

Chapitre 34

Chapitre 34 :

Claire avait rejoint les deux garçons sous le perron de l'appartement de Luna, elle avait amené avec elle son trophée de chasse et n'avait de cesse de railler Eric et Caesar sur leur inutilité. Eric et Caesar quant à eux faisaient semblant de ne pas entendre la jeune fille mettre en doute leur virilité et regardaient les dégâts causés à la patte du chat. Caesar sorti un mouchoir en tissu de sa poche et l'enroula autour du membre blessé tandis qu'Eric s'esclaffait :

-Tu es sérieux mon pote ?

-Et bien quoi ?

-Un mouchoir en tissu ?! Honnêtement mec, d'où tu sors ?

-Pff, tais-toi et aide moi plutôt.

La lourde porte en bois en haut des marches grinça en s'ouvrant et laissa apparaître Luna. Elle était pieds nus, uniquement vêtue d'un short et de sa veste noire. Tous les regards se dirigèrent vers elle et le soulagement pu se lire sur le visage des trois amis. Luna observa un instant la scène qui se déroulait sous ses yeux. Les deux garçons étaient à genoux en train de soigner le chat tandis que Claire se tenait sur la plus haute marche juste devant eux et essayait en vain de poser son pied sur l'épaule de Caesar pour asseoir sa supériorité. Luna s'indigna :

-J'espère que c'est une blague !

-Qu'est ce qu'il se passe petit Lu ? Demanda Caesar en exprimant l'incompréhension de tous.

-Il n'y en a aucun de vous qui s'est soucié de venir voir si j'étais encore en vie !

-...

Eric, Claire et Caesar échangèrent un regard quelque peu honteux avant de baisser leurs têtes, coupables.

-Non mais c'est quoi ces amis ? Une qui a l'air d'une psychopathe en essayant de soumettre son petit ami, ce même petit ami qui est occupé à soigner un chat qui soit dit en passant a essayé de me tuer ! Enfin, le meilleur pour la fin, mon indigne copain qui s'intéresse plus à un mouchoir en tissu qu'à moi. Et bien bravo ! Vous êtes une belle brochette de bras cassés tous les trois. Maintenant que cette histoire est réglée, excusez-moi mais je vais aller me coucher et je vais aussi essayer d'oublier les cinq dernières minutes afin de pouvoir vous remercier de bon cœur dès demain.

Et sur ces belles paroles, Luna tourna les talons, totalement scandalisée. Le lendemain matin Luna se réveilla d'un sommeil sans rêve ni cauchemar, elle était vraiment soulagée de ne plus être sujette à des illusions mortelles. Elle roula d'un côté du lit puis de l'autre pour s'étirer, elle tira ensuite son portable de sous son oreiller pour regarder si elle avait reçu des messages d'excuse. Elle avait deux textos.

« Hé morue, j'apprécie moyennement que tu me jettes alors que je viens de risquer ma vie pour la tienne. Demain j'attendrai donc que tu me remercies en m'offrant le repas sinon je garde ton stylet ! »

Il était vraiment inutile de préciser l'expéditeur de ce message, Luna soupira et regarda le second message qui venait de Caesar.

« Petit Lu ! Je suis tellement désolé pour tout à l'heure, j'espère que tu ne m'en veux pas trop. Je me rattraperai demain avec un entraînement extra dur ! Ah ah, je plaisante je veux que tu me pardonnes pas que tu me tues. Bisous gluants. »

Luna leva les yeux au ciel, qu'est-ce que ce garçon pouvait être gnagnan parfois. Malgré ces deux messages qui lui avaient remonté le moral, Luna sentait la colère poindre le bout de son nez. Elle n'avait eu aucune nouvelle de la personne qui comptait le plus : Eric. Comment osait-il ? Elle avait failli mourir tout de même. La jeune fille commençait à bouillir intérieurement, elle souleva sa couette d'un mouvement sec qui ne laissait aucun doute sur son humeur actuelle. Une fois hors de son lit Luna se dirigea vers la salle de bain afin de se préparer pour aller au lycée. La journée passa avec une lenteur insoutenable pour changer, lenteur qui avait fortement attisée la rage de Luna. Le comble étant qu'elle n'avait reçu aucun message de la part du jeune homme de toute la journée. Oh Eric allait passer un sale quart d'heure ! Sur le chemin du retour Isabelle piaillait gaiement à côté de Luna tandis que cette dernière laissait transparaître le calme avant la tempête. Elle hochait la tête de temps à autre pour permettre à son amie d'enchainer sur ce qu'elle allait dire ensuite. Puis une phrase la sortie de sa léthargie et attira son attention :