Enchaînés

Chapitre 32

Chapitre 32 : 

Dès qu’elle passa le pas de la porte d’entrée de chez elle, Luna senti que quelque chose clochait. Malgré le fait que sa mère soit en train de fredonner gaiement dans la cuisine l’atmosphère qui régnait dans l’appartement semblait dangereuse. Son cœur tambourinait contre sa poitrine à mesure qu’elle se rapprochait de sa chambre tant son intuition était forte. Elle entrebâilla la porte et aperçu en premier son père qui était assis en face de son bureau, la jeune fille détourna les yeux vers son lit et y vit Matou qui la fixait de ses yeux jaunes, les pupilles dilatées. Luna détourna les yeux pour regarder son père qui s’était rendu compte de sa présence:

-Tiens, tu es rentrée Luna. Je te laisse la place dans trente secondes.

-Ok, prends ton temps.

Luna soupira vaguement soulagée qu’aucun drame ne se soit produit. Elle s’assit sur le bord de son lit et laissa ses jambes se balancer au dessus du sol. Matou vint se mettre sur ses genoux et sembla vouloir un câlin. Luna l’accueillit avec plaisir et commença à passer sa main dans la fourrure généreuse et extrêmement douce de l’animal. Au bout de quelques minutes son père se leva du bureau de Luna et s’apprêta à quitter la chambre de sa fille. Au dernier moment, il se ravisa et se retourna pour dire quelque chose :

-Au fait, tu travailles sur quoi en ce moment ?

-Euh… Physique-Chimie, Mathématiques… comme d’habitude, pourquoi ?

Tout se passa très vite, le chat leva sa patte alors que Luna attendait la réponse de son père, et griffa le dessus de la main droite de la jeune fille. Le temps qu’elle baisse les yeux pour voir ce qu’il s’était passé, Pascal répondait à sa question :

-Quand j’ai ouvert ton ordinateur j’ai vu que tu avais fais des recherches sur les chats noirs. Rassures moi, tu ne deviens pas superstitieuse ?

-… Non.

Matou s’était levé et s’apprêtait à suivre Pascal hors de la pièce lorsque Luna compris ses intentions elle bondis et ferma la porte au nez de son père. Elle s’enferma à double tour avec son chat. Elle se demanda si Matou avait vu ses recherches sur l’ordinateur au moment où son père les avait vues. Si la réponse à sa question était oui, elle faisait face à un gros problème. Pendant plusieurs minutes, Luna et Matou s’observèrent avec méfiance. Finalement, comme elle n’avait pas d’hallucinations monstrueuses, Luna décida de sortir de son isolement et de rejoindre ses parents à table avec Matou sur ses talons. Cette nuit là, Luna ne dormi pas très bien. Le sommeil agité l’empêcha de se reposer si bien que le jour suivant la jeune fille fût d’une humeur massacrante et le fait que ce soit lundi n’arrangea en rien son irritation. Luna parti au lycée et y retrouva Isabelle, cette dernière comprit rapidement que sa meilleure amie n’était pas dans un de ses meilleurs jours et évita donc de trop la solliciter. Alors que les deux amies se dirigeaient vers le réfectoire pour déjeuner, Luna crut apercevoir une ombre au loin. La jeune fille plissa les yeux comme si cela allait l’aider à mieux y voir mais ce ne fut pas le cas. L’ombre se trouvait à près de cent mètres d’elle et dépassait de derrière un platane. Luna prétexta devoir aller aux toilettes pour aller voir cette ombre, qui semblait l’épier, de plus près. Isabelle lui fit savoir qu’elle l’attendrait à leur table habituelle et se dirigea vers la file d’attente pour entrer dans le réfectoire. Luna s’approcha du platane mais l’ombre avait disparue. Elle regarda aux alentours et détecta la même ombre vers le petit coin de pelouse qui se trouvait juste derrière le terrain de basket. Une fois qu’elle y parvint, l’ombre avait encore une fois disparue. L’irritation de Luna était à son comble lorsqu’elle vit l’ombre descendre furtivement par le petit sentier qui menait hors de l’enceinte du lycée. Elle passa à côté des tables en bois sur lesquelles les autres lycéens discutaient ou mangeaient des sandwichs. Avec très peu de discrétion, Luna descendit vers le sentier. Il était bien connu que les étudiants qui descendaient le sentier se cachaient de l’administration pour fumer de la marijuana. Mais à ce moment précis Luna n’en avait que faire que d’hypothétiques rumeurs sur son compte ne se mettent à circuler. Le sentier était étroit et entouré de grands arbres. Au bout de quelques mètres Luna arriva à un petit ruisseau. Elle regarda à nouveau autours d’elle mais ne vit pas l’ombre étrange. Juste au moment où elle s’apprêtait à rebrousser chemin la jeune fille entendit une branche craquer. Le bruit venait du tunnel qui se trouvait après le ruisseau. Luna soupira et enjamba le ruisseau pour atteindre le tunnel. Poussée par la curiosité Luna s’engouffra dans la noirceur du tunnel. Courbée en deux la jeune fille progressa avec pour seule lumière son téléphone portable. Tout à coup elle se figea, elle venait sentir un souffle dans son oreille, et ce n’est qu’à ce moment précis qu’elle réalisa son erreur ;