Chapitre 7

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Chapitre 7 :

- Tout cela s'est passé lorsque j'étais encore petite, Je ne me souviens de rien, ce que je vous raconte ce sont mes parents qui me l'ont dit. Ce jour-là, je rentrais de l'école seule avec une camarade de classe parce que ma grande sœur qui devait venir me chercher est allée chez une de ses copines.

- Ta sœur ? Interrogea Isabelle visiblement choquée de n'avoir jamais vu la sœur de Luna, tu as une sœur ?

- … J'avais.

- Que s'est-il passé exactement ? Demanda Marie le visage impassible.

- Quand Sarah, ma sœur, a appris que j'avais été enlevée elle a vraiment cru que c'était de sa faute, qu'elle aurai dû venir me chercher au lieu de rester chez son amie. Mais moi je sais que même si elle avait été là, elle n'aurai rien put faire, d'après la police ces personnes étaient des professionnels, ils savaient ce qu'ils faisaient.

- C'est complètement fou ! Dit Isabelle en secouant la tête comme pour chasser de mauvaises pensées.

- Après des mois de recherches la police n'avait toujours aucune piste sérieuse, pendant tout ce temps là la culpabilité devait ronger ma sœur. Elle a commencer par sauter des repas pour finir par ne plus se nourrir. Je suis persuadée qu'elle aurai pu s'en sortir, elle était une vraie force de la nature. Mais le hasard a voulu que le soir où Sarah a décidé d'avaler la boîte de somnifères de ma mère, soit celui où quelqu'un m'a vue évanouie dans une rue. J'ai été amenée à l'hôpital car j'avais été affamée et que j'étais en état d'hypothermie. Les médecins ont réussis à me sauver mais n'ont rien pu faire pour elle...

- Oh ma pauvre Luna...

Chuchota Marie les larmes menaçant de s'échapper d'une seconde à l'autre de ses yeux. La jeune fille ne voulait pas craquer avant d'avoir fini ce qu'elle avait à dire, elle se mordit donc le côté gauche de sa lèvre inférieur avant d'ajouter :

- Sarah est morte le douze janvier.

- Le douze ? Mais c'est demain ! Réalisa Isabelle.

- Oui, c'est pour cela que mes parents se sont absentés, ils vont au cimetière tous les ans à cette date. Mais la semaine dernière nous avons appris que la petite tempète de mercredi a causé des dégats dans notre chalet dans les Alpes. Ils ont dû s'y rendre le plus vite possible et en partant ils sont passés au cimetière.

- Pourquoi n'y es-tu pas allée avec eux ?

- Je ne peux me résoudre à aller sur sa tombe puisque c'est de ma faute si elle se retrouve six pieds sous terre. A quoi bon y aller ? Elle est morte.

La porte que Luna avait maintenue verrouillée à double tour pendant toutes ces années, finit par céder et ce que cette porte refermait n'était rien d'autre que de la peine, une peine fracassante et fulgurante. Tout ce contenu envahit Luna et l'écrasa. A la fois son corps et son esprit acceptèrent la déferlante d'émotions qui passa en elle comme une onde de choc. Le flot de tristesse s'écoula et commença à diluer la douleur, le courant se fit moins fort grâce aux larmes qui couraient des yeux de Luna, puis fendaient ses joues et glissaient jusque dans le cou d'Isabelle. Pendant des heures Isabelle lui murmura des paroles apaisantes en lui caressant les cheveux. Marie, elle, tenait sa main jamais elle n'aurait put imaginer que la petite Luna toujours prête à faire plaisir aux autres, à distribuer de l'amour et de la gentillesse sans rien attendre en retour puisse avoir enduré des épreuves aussi douloureuses dans son enfance. Un enlèvement ? C'était vraiment étrange, la police n'avait toujours pas retrouvé les malades qui avaient fait cela. Pourquoi enlever une fillette sans même demander une rançon et la laisser partir quelques mois après comme si de rien n'était. Luna avait précisé qu'elle n'avait eu aucun sévisse sexuel, elle n'avait pas été battue non plus. Dés que Marc rentrerai elle lui raconterai tout cela, ils aviseraient ensuite. Peu à peu les larmes s'estompèrent sans pour autant emporter avec elle le mal qui rongeait Luna. Elles étaient toutes les trois épuisées mais Marie n'en avait pas finit avec Luna, elle voulait encore la pousser un peu plus dans ses retranchements. C'est dans ce but qu'elle lui dit :

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