Chapitre 4

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Chapitre 4 :

- Luna ! S’écria Marie, Ne reste pas plantée là ; approche.

- Bonjour tout le monde, dit la jeune fille intimidée.

Marc se leva embrassa sa femme et pris sa fille par la main, il lui dit :

- Viens mon ange, je te présente Luna, l’amie d’Isabelle.

- Coucou, dit Luna en se penchant vers la petite fille, comment tu t’appelles ?

Après avoir considéré Luna pendant quelque temps elle répondit avec entrain :

- Je suis Océane, je suis grande j’ai déjà sept ans, donc ne me parle pas comme à un bébé s’il te plaît.

Ses parents qui devaient être habitués à ces excès de maturités, éclatèrent de rire. Peu de temps après Isabelle fit son entrée dans la pièce. Elle semblait plus sereine que la veille mais n’adressa que quelques mots à Marc. Le petit déjeuner fut cependant bien animé, Luna pourtant étrangère se senti à sa place parmi ces personnes. Ils respiraient tous le bonheur et il était difficile, en leur présence, de ne pas en faire autant. Souvent, Luna surpris quelques regards entendus entre Marc et Marie comme s’ils communiquaient par ce biais. Nicole passa chercher Luna peu avant midi. En repartant elle aussi semblait plus heureuse après avoir parlé à Marc et Marie pendant qu’Océane racontait sa semaine à l’école à Luna. Sur le pas de la porte Nicole dit :

- Merci beaucoup pour hier ça nous a bien arrangés que vous passiez les chercher après leur fête, avec mon mari nous nous couchons assez tôt.  

- De rien Nicole, ne vous inquiétez pas. Répondit Marie.

- Et désolé d’avoir gâché votre samedi en famille.

S’excusa-t-elle encore une fois avec un sourire d’excuse. Marie s’exclama :

- Oh non ne vous excusez pas voyons ! Luna est un vrai rayon de soleil  et tout le monde apprécie sa compagnie, Luna n’avait jamais eu l’impression d’être un rayon de soleil mais elle fut quand même flattée, elle sera toujours la bienvenue chez nous, toujours.

Ces paroles respiraient la sincérité, Nicole répondit par un sourire éclatant. Rien à dire ; Marie savait vraiment bien se mettre les gens dans la poche.

- De même pour Isabelle, finit par dire Nicole.

Le reste du week-end passa très vite et le samedi soir, après avoir somnolé quelques minutes dans son lit, Luna sursauta violement et s’écria :

- Merde ! J’ai oublié de lui demander quel est son boulot !

Elle se frappa le front alors que son père déboula dans sa chambre paniqué :

- Luna ? Luna ! Qu’est-ce qu’il se passe ?

- Oh désolée papa, je t’ai réveillé ? Fausse alerte, je me suis juste rappelée de quelque chose.

- Ce n’est pas une excuse pour crier comme cela ! Tu m’as fait une de ces peurs, chérie !

- Excuse-moi. Et puis de toute façon j’ai toujours ton cadeau sur moi.

La jeune fille glissa sa main sous son oreiller et en sorti un canif, son père sorti un peu plus rassurer alors qu’elle envoya un baisé dans sa direction. Elle reposa sa tête en douceur se sentant quelque peu coupable vis-à-vis de son père qu’elle avait inquiété inutilement. Elle se sentait doublement stupide d’avoir oublié de demander à Marc quel était son métier, surtout que c’était quelque chose qui l’intéressait vraiment.

Et le temps continua à passer, la fin de l’année scolaire arriva très vite puis les vacances d’été aussi. Luna et Isabelle furent inséparables durant ces mois soit chez l’une soit chez l’autre. Elles partirent à la mer pendant deux semaines avec Marie et Océane. En parallèle Luna revu Guillaume plusieurs fois et vécu une petite idylle avec lui qui se prolongea après le début de l’année scolaire. L’absence de Marc durant tout l’été n’avait fait qu’aiguiser la curiosité de Luna et lorsqu’elle la questionna pour la énième fois Isabelle sur le métier de son beau-frère celle-ci lui lança insinuation quelque peu colérique :

- Et bien, pourquoi tu t’intéresses autant à Marc ?  

Luna était affalée sur le canapé la tête sur les genoux d’Isabelle qui passait ses doigts dans les cheveux ondulés de son amie. Luna regarda Isabelle dans les yeux l’air pensif :

- Je ne sais pas, et toi pourquoi tu t’énerves ?

Isabelle surprise par la réponse agressive de Luna se figea et laissa la télévision faire la conversation. Soudain Luna compris quelque chose, elle se redressa et s’exclama :

- Tu es jalouse d’elle, c’est ça ? Tu es jalouse de Marie !

- Tais-toi ! S’écria Isabelle en mettant ses mains sur la bouche de Luna. Le verrou de la serrure se tourna et la porte s’ouvrit. Isabelle fit comprendre en un regard à Luna que si elle disait quelque chose sur la conversation qu’elles venaient d’avoir, elle la tuerait. Marie, aussi resplendissante que de coutume, fit son entrée avec Océane dans son sillage qui dit d’une voix trainante :

- Salut.

Quand elle aperçue Luna, ses yeux brillèrent mais elle reprit rapidement sa contenance en s’efforçant de paraitre cool du haut de ses sept ans. Un pari réussi aux yeux de Luna. Puis elle lança :

- Oh Lu, tu es là ?  

Marie lui donna une gentille tape sur la tête et lui dit :

- Ne fais pas comme si tu n’étais pas au courant.

Puis elle ajouta à l’adresse de Luna et Isabelle :

- Je lui ai dit tout à l’heure que tu serais là, Luna, elle n’a pas arrêté de s’exciter pendant tout le trajet.

- Arrête maman !

Océane commença à bouder avec une petite moue vraiment très mignonne.

- Hé l’enfant ! Lança Marie, viens embrasser ta maman et que ça saute. Seulement après tu pourras aller jouer avec tes tatas.

Luna senti une bouffée d’air chaud la réconforter, elle était, d’après Marie, une des « tatas » de la merveilleuse Océane. Luna souris pendant qu’Océane lui sautait dans les bras pour lui faire un câlin. Luna adorait vraiment Océane, elle espérait que si un jour elle avait des enfants ils lui ressembleraient ne serait-ce qu’un peu. Après avoir joué avec la petite fille, les deux amies décidèrent de sortir faire un tour pendant que Marie forçait sa fille à lui faire des bisous. Luna avait attendu cette occasion toute l’après-midi afin de continuer la conversation qu’elles avaient eu juste avant que Marie et Océane ne rentrent. Elle décida de ne pas tourner autour du pot :

-   Isabelle, depuis combien de temps as-tu des sentiments pour Marc ?

- Tu as dû mal comprendre, s’esclaffa-t-elle, je ne l’aime pas du tout et le seul sentiment que j’éprouve lorsque je le vois ; c’est la haine.

- Hein ? Mais tout à l’heure …

Isabelle leva la main pour interrompre Luna, elle continua à rire :

- Lu, tu réfléchis vraiment trop !

- Mais tu avais l’air …

- La conversation s’achève maintenant, le sourire aux lèvres mais le regard hostile. Luna rendit les armes :

- Tu as raison, je suis bête quand je m’y mets.

Luna et Isabelle furent en froid durant les semaines qui suivirent cette conversation. Luna était vexée que sa meilleure amie ne lui fasse pas assez confiance pour lui raconter la vérité. Mais des heures noires qui allaient raviver les blessures enfouies de Luna n'allaient pas tarder à surgir.  

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