Avec toi

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Le soleil brillait abondamment à travers les grandes baies vitrées donnant sur le jardin Malfoy. Harry aurait pu se blottir là et s'endormir pour l'éternité, entouré de chaleur et de sécurité. A travers les fenêtres, de la verdure s'étendait à perte de vue. Les bourgeons annonçaient l'été et Harry ouvrit une baie, fasciné par le glissement facile et silencieux de la fenêtre. De l'air frais entra immédiatement dans la grande demeure et il ferma les yeux, souriant doucement en sentant une brise traverser ses cheveux et dégager son front.

Même l'air sentait l'été. Cela sentait les insectes, les fleurs et l'eau fraiche. Son regard porta jusqu'à la somptueuse fontaine près des rosiers. Quand ceux-ci devaient fleurir, qu'est-ce que cela devait être joli...Son cœur se serra un peu en pensant à ceux de sa tante. Il avait enlevé les mauvais herbes du parterre et légèrement retaillé une ou deux branches afin d'avoir une floraison harmonieuse. Il ne parvenait jamais à savoir s'il aimait le jardinage ou non.

Ses yeux se baissèrent sur ses mains, où une légère griffure trônait sur l'une de ses phalanges. Son oncle et sa tante ne voulaient pas lui donner de gants. Ce n'est pas qu'ils ne voulaient pas lui en acheter, ils en avaient déjà - c'était simplement pour le plaisir du refus. Par principe, ils refusaient ses demandes sans y réfléchir. Chaque année, à chaque été, Harry s'abimait les mains dans la taille du jardin car la plupart des plantes de Pétunia fleurissait en été.

-A quoi tu penses ? demanda Draco avec des accents moqueurs.

En réalité, sa voix semblait naturellement moqueuse. Si cela avait énervé Harry au début, il s'y était fait et trouvait même cela attachant. Son petit-ami était juste un riche crétin qui avait l'air de se moquer de tout le monde du haut de sa tour d'ivoire alors qu'il était juste...Un riche crétin qui n'était jamais sorti de sa tour d'ivoire. Bon, ce n'était pas forcément mieux. Harry sourit et Draco perçut la réelle moquerie derrière. Il haussa un sourcil.

-Rien. C'est joli.

D'un geste, il balaya l'étendue verte devant eux. Le jardin des parents de Draco était si grand qu'on pouvait facilement y mettre trois fois la maison des Dursley, leur jardin compris. Harry était bien heureux que les Dursley ne soient pas si riches et qu'ils n'aient pas un si grand jardin. Il n'aurait jamais pu entretenir un si grand jardin, sans parler du ménage sur une aussi grande surface intérieure. Draco avait un manoir à quatre étages, sans compter les deux tours.

-Tu me le dis à chaque fois que tu viens. Néanmoins, tu as raison : c'est très joli.

Les yeux brillants du blond se posèrent à leur tour sur le jardin et Harry était heureux de voir en eux la reconnaissance de la beauté féerique du lieu. Malgré le fait qu'il y avait passé son enfance et qu'il avait donc l'habitude de voir ce paysage, Draco parvenait quand même à reconnaitre la beauté de l'endroit. C'était l'une des nombreuses choses que Harry trouvait surprenante et fascinante chez Draco : il voyait encore la beauté de sa luxueuse demeure mais pas le privilège de vivre dans un tel endroit.

-T'as fini de réviser ? demanda Harry pour changer de sujet.

Le regard de son petit-ami se reporta sur lui.

-Non, mais je profiterai bien d'une pause.

Harry regarda le salon majestueux dans lequel Draco révisait. L'approche de l'été signifiait l'approche des partiels et Draco était un élève trop studieux pour s'y prendre à la dernière minute. Harry était évidemment l'inverse : il était un élève trop chaotique pour trouver la motivation et la concentration nécessaires à réviser avant la veille de l'examen. Ainsi, pendant que Draco avait sorti classeurs et fiches, Harry avait admiré la fumée presque invisible qui se dégageait de la tasse de thé, la douceur des rayons de soleil sur le parquet lustré et le léger bourdonnement des oiseaux. Bientôt, ce seraient les cigales. Harry les adorait. C'était la seule chose qu'il parvenait à entendre petit, quand il devait rester cloitré dans son placard par des températures étouffantes. Les oiseaux ne chantaient pas assez forts. Les cigales, si.

Recueil OS drarryWhere stories live. Discover now