Recueil OS drarry

16 mars 2020 - Ruse

Draco suivit du regard son mari, un léger sourire aux lèvres. Harry était beau quand il volait.

L'ancien serpentard admirait sa manière de voler, comme s'il était né dans les airs, son balais se mouvant gracieusement autour du terrain sous les commandes agiles de l'attrapeur. Il était complètement décontracté dans les airs avec son célèbre pull bleu pâle avec marqué en gros « POTTER » en lettres d'argent suivit du célèbre 7 de l'attrapeur, couleurs de son équipe.

Toutefois, les yeux argentés du médicomage regardèrent suspicieusement la position dans laquelle se tenait Potter.

Habituellement légèrement couché vers son balais pour limiter les prises au vent et multiplier ses sensations, Harry était légèrement plus redressé sur son balais, et pour cause : bien qu'attrapeur professionnel pour l'équipe des Flèches d'Appleby, il était également Auror Spécial, c'est-à-dire que le chef du département des Aurors pouvait l'appeler à tout moment pour lui confier des missions extrêmement dangereuses qui ne pouvaient pas être effectuées en équipe et qui demandaient à la fois puissance magique, débrouillardise et courage. Or, Harry venait de rentrer hier avec une hache dans l'abdomen, que Draco avait dû retirer avant de soigner son imbécile de conjoint, et allait appeler son entraîneur pour lui dire qu'il ne pourrait pas jouer quand Harry avait décrété qu'une bonne nuit de sommeil suffirait et qu'il pourrait parfaitement jouer.

Et maintenant, Harry avait un énorme sourire aux lèvres, ses cheveux ébènes volant dans tous les sens tandis que ses yeux verts alternaient entre recherche du vif et surveillance de l'autre attrapeur. Mais Draco connaissait Harry, et il savait que le garçon-qui-a-vaincu tenait son balais un peu plus fort que d'habitude, et que son visage était plus pâle.

—Quel idiot, souffla Draco entre ses dents.

—Pour l'instant, c'est toi, l'idiot. Pourquoi n'as-tu donc pas mis de veste ?

—Parce que cela n'aurait pas été avec ma tenue, Théodore, redis pour la énième fois Draco.

Nott claqua sa langue, dédaigneux. Mais Draco n'en démordait pas, toutes ses vestes n'allaient pas avec sa tenue actuelle, et comme il était hors de question de faire une faute de goût ou, pire, de changer de tenue alors que celle-ci était parfaite, Draco s'était résigné à serrer les dents et avoir froid — car, évidemment, pour des mesures de sécurité évidentes, la magie avait été interdite dans le stade et donc, par extension, le sort de chaleur aussi. Seul le commentateur avait pu se lancer un Sonorus.

—...ET LE SOUFFLE REPASSE À...MAIS ATTENDEZ ! NOS ATTRAPEURS SONT EN TRAIN DE SE DIRIGER À TOUTE ALLURE VERS LES TRIBUNES DES FLÈCHES D'APPLEBY ET, OH ! MAIS QUE FAIT HARRY POTTER, N'EST-CE PAS...OUI ! IL FAIT SA CÉLÈBRE DESCENTE DE POTTER MESDAMES ET MESSIEURS !!!

Le public hurla en même temps que le cœur de Draco se serra. Son mari était complètement cinglé. La « descente de Potter », nouvelle figure au Quidditch inventé par, évidemment, Harry, consistait simplement à descendre à 90 degré vers le sol sans jamais ralentir.
90 degré vers le sol.
Même une feinte de Wronski était moins dangereux mais non, bien sûr que non, Harry putain de Potter devait inventé une figure plus compliquée. Il y a deux ans, lors d'un match où Harry avait été trop en retard sur l'autre attrapeur et allait perdre le vif, il avait décidé de placer son balais à la verticale et se laisser descendre pour rattraper l'autre. Cela avait fonctionné et il n'avait eu, par un miracle hasardeux, qu'un bras cassé. Depuis lors, cette technique avait été nommée « la descente Potter » et seul Potter l'avait réussit puisque dès le deuxième essai il est parvenu à remonter son balai dans une chandelle extrêmement serrée qui ferait vomir n'importe qui, et tous les autres joueurs s'y étant prêté avait eu plus d'un os cassé, si bien que la figure avait été classé dangereuse, à ne faire qu'avec des professionnels de santé et de Quidditch.
Et c'était exactement ce que Harry refaisait, piquant vers le sol comme s'il voulait si jeter, allant si vite que Draco ne parvenait pas à voir son sourire de fou et, plus important, s'il saignait -car il s'était complètement allongé sur le balais, le but de la figure étant d'avoir un maximum de vitesse.

Harry redressa brutalement son balai et remonta, et c'est alors que Draco aperçu l'éclat caractéristique du vif d'or. Le brun tendit la main, un sourire exalté sur le visage, et il ne faisait plus de doute quant au fait qu'il allait l'avoir. L'autre attrapeur était trop loin.

—ET HARRY POTTER ATTRAPE LE VIF D'OR ET ASSURE LA VICTOIRE DES FLÈCHES D'APPLEBY MESDAMES ET MESSIEURS ! ET AVEC QUELLE TECHNIQUE, QUELLE MAÎTRISE !

La foule époumonait le nom de Potter, qui faisait des tours tranquilles de terrain, le vif à la main, le brandissant vers les tribunes. Même les supporters de l'équipe adverse applaudissait, car même s'ils étaient contre l'équipe, Harry Potter était une célébrité pour plus que le Quidditch. Draco sourit, réprimant un frisson, et applaudit avec Nott, bien plus tranquillement. Tant que son imbécile de conjoint était vivant, il était heureux.
Harry tourna la tête vers lui et leurs regards se croisèrent avant que les émeraudes brillent de quelque chose de plus que simplement l'euphorie de la victoire.

—MAIS QUE FAIT-IL ? OH, HARRY POTTER COUPE LE TERRAIN POUR SE DIRIGER VERS SON MARI, DRACO MALFOY-POTTER !

La foule hurla à nouveau et les flash redoublèrent d'intensité tandis que Draco ne se soustrayait pas au regard d'Harry.

—POTTER SE STABILISE DEVANT SON MARI ET, PAR MERLIN, IL SE PENCHE POUR L'EMBRASSER !!

Le stade hurla frénétiquement, si bien que le « si dramatique » de Nott se perdit dans les hurlements hystériques. Draco passa ses mains sur la joue et les cheveux de son mari, profitant de sa chaleur.

—LE CÉLÈBRE COUPLE MALFOY-POTTER S'ÉCHANGENT QUELQUES MOTS ET, MAIS PAR LA BARBE DE MERLIN QUE FAIT NOTRE ATTRAPEUR VEDETTE ??? IL NE SE...MERLIN SI ! IL ENLÈVE SON PULL ET OUI, VOUS VOYEZ BIEN, MESDAMES ET MESSIEURS, ON APERÇOIT LE TORSE DE POTTER !!! ET VOILÀ QUE DRACO MALFOY-POTTER ME REGARDE MAL LES AMIS, EXCUSEZ-MOI !

À ce moment précis, alors que Harry finissait d'enlever son pull et donc que son t-shirt recouvrit de nouveau son abdomen, la foule explosait des records de décibels.

—ET IL DONNE SON PULL À SON MARI !! SEXY ET GENTLEMEN, QUE DONC DEMANDER DE PLUS À HARRY POTTER ??

Draco, qui retroussa légèrement les manches du pull, combattit avec succès un rougissement. Le pull de Potter était légèrement trop gros, car ses épaules étaient plus larges, et il sentait Potter de partout.

—Je croyais que tu ne voulais rien mettre par dessus ta tenue pour ne pas faire de faute de goût ?

—Je t'emmerde, Théodore.

Harry rit et embrassa une nouvelle fois son mari avant de se diriger vers son équipe toute aussi joyeuse, acclamé de partout, et Draco se blottit contre le pull, regardant narquoisement les fangirls et fanboys de son mari, qui oscillaient entre jalousie et déception.

Harry était à lui, et il venait encore une fois de le prouver. Nott le regarda.

—Tu as fais exprès, petit connard brillant...

Draco ricana, et se pavana avec le pull pour le reste de la journée. Il avait vraiment hâte de voir la Une des journaux demain.