03 février 2020 - Yeux

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Harry n'était pas aveugle, merci beaucoup.

Il savait que Draco adorait ses yeux émeraudes, par ailleurs, il n'était pas le seul, loin de là.

Harry savait qu'il suffisait qu'il se concentre sur quelqu'un, qu'il affronte du regard une autre paire d'iris pour que son interlocuteur soit troublé devant ce vert remplit de mystère. Harry lui-même aimait ses yeux, seul trait physique qu'il semblait tenir de sa mère.

Mais ce qu'il savait surtout, c'était qu'il adorait les yeux de son mari.

Les yeux de Draco étaient de loin la plus belle chose que Harry n'ait jamais vu. Rectification, les plus yeux que Harry n'ait jamais vu, car Draco était en lui-même l'homme le plus beau que Harry avait pu contempler.

Les iris de Draco étaient gris, d'un gris pur, tranchant. Ils n'étaient pas bleu, bien qu'ils le semblaient à la lumière, ni vert, ni n'importe quelle couleur : c'était du gris.

Un gris inflexible, un gris d'acier, froid, puissant, impitoyable. Un gris certes pur, mais qui pouvait se décliner en une multitude de nuances qui laissaient toujours Harry sans voix.

Un gris éclatant par défaut, le même gris qui ne laissait aucune émotion passer mise à part des éclairs calculateurs - des éclairs que vous ne vouliez définitivement pas voir de votre plein gré. (sauf Harry, mais Harry aimait risquer sa vie de temps en temps et n'avait aucune idée d'auto-préservation)

Mais également un gris sombre, que Potter connaissait bien : la colère, la rage, la haine. Ses iris s'assombrissaient si dangereusement que cela évoquait souvent à Harry un orage d'été : soudain et impitoyable.

Il y avait également un gris plus assombrit, mais accompagné de ses pupilles dilatées, et c'était ceux que Harry adorait faire apparaître : le gris de la luxure. Quand ce gris assombris par les actions d'Harry se floutait, quand Harry ne voyait plus que des pupilles élargies et des yeux si vifs perdre tout contrôle, Harry devait vraiment détourner le regard avant de s'y perdre.

Parce que Draco Malfoy sans un gris vivace, un Draco Malfoy totalement alangui dans les draps, c'était...

Harry, même après tant d'années de mariage, ne saurait définir la pure joie, le pur bonheur et l'excitation qu'il ressentait en ces moments précis, avant que Draco ne lui dise, implore ou ordonne de continuer. (et Harry avait ensuite d'autres choses à penser que les yeux merveilleux de l'ange dans ses draps.)

Mais il y avait aussi le gris clair, presque limpide, qu'avait Draco lorsqu'il était heureux.

Et, alors qu'ils dansaient tous les deux dans cette fête ennuyante du ministère, Harry avait le plaisir de s'y plonger. De voir les yeux gris clairs brillants de son mari braqués sur lui, complètement concentrés sur lui.

Pas sur les invités, pas sur ses lèvres, pas sur les murs ou peu importe, non, sur lui. Sur Harry Potter.

Ces yeux gris ressemblaient à des lacs de glace brillants, et Harry avait juste envie d'arrêter tout mouvement et de regarder. Pour l'éternité.

Mais la main chaude de Draco contre le creux de ses reins lui rappelait où il était, alors Harry se laissait guider, les iris de Draco comme seules indications.

Oui, Harry aimait les yeux de Draco. Il les aimait de toutes les nuances possibles et inimaginables, et les provoquer était une douce récompense qu'il chérissait chaque jour. Et, il ne s'en doutait pas, mais Draco se faisait la même réflexion sur lui.

Les yeux étaient les reflets de l'âme, et ceux du couple Potter-Malfoy étaient inexorablement attirés l'un à l'autre, s'accrochant et se perdant l'un dans l'autre pendant un temps qui semblait être éternel.

Recueil OS drarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant