Recueil OS drarry

25 décembre 2019 - Cadeaux

—Je vous fais un emballage cadeau, monsieur Potter ?

Draco haussa un sourcil face à la vendeuse, passant lentement son regard d'elle au papier cadeau.

—Non, merci. Je pense que je le ferais moi-même, répondit-il d'un ton traînant.

Le papier cadeau était violet avec des guirlandes animées vertes — une offense envers quiconque ayant un peu de goût. De plus, la vendeuse ne maîtrisait absolument pas le sort, faisant des emballages grossiers tout sauf présentables.

Draco rapetissa d'un coup de baguette ses cadeaux et alla affronter le froid glacial de ce début de journée. Il avait encore beaucoup de boutiques à faire pour trouver les bons cadeaux, et il devait prendre tout son mal en patience pour ne pas envoyer chier son mari.

L'année dernière, le couple Potter avait fêté Noël chez les Malfoy, donc cette année, c'était inévitablement chez la famille de Potter que les festivités hivernales se passaient. Or, la famille de Potter n'était pas les Dursley, que Draco n'avait jamais eu l'occasion de rencontrer mais qu'il ne voulait, de toute façon, jamais rencontrer, mais bel et bien les Weasley...tous les Weasley.

Et pour trouver des cadeaux pour tout le monde, il fallait s'y prendre tôt ! De Molly et Arthur jusqu'à leur neuf petits-enfants sans oublier Teddy, il fallait trouver les cadeaux adéquats ; et si les enfants dressaient chacun une liste, les adultes ne le faisaient pas, ce qui constituaient un véritable casse-tête chaque année.

Enfin, là où la tradition de Noël dans la famille Malfoy était peu de cadeaux mais des cadeaux chers, c'était l'inverse chez les Weasley. Les rares gros cadeaux étaient payés par plusieurs personnes, ce que Draco trouvait idiot puisqu'il pouvait payer, pour l'amour de Merlin ! Mais les traditions étaient les traditions, et il savait mieux que de se mettre à dos la famille Weasley et, surtout, son mari.

Cela expliquait d'ailleurs sa présence devant la petite maison colorée en bordure de forêt, à laquelle le blond sonna tout en se retenant de fourrer son nez dans son écharpe.

Ce fut Luna qui lui ouvrit la porte sans un mot.

—Bonjour, Lovegood. Je suis passé pour savoir quel cadeau prend-t-on pour Louis et qui participera. Weasley m'attend.

La fille aux longs cheveux blonds ne cligna absolument pas des yeux — d'ailleurs, elle ne bougea pas non plus. Draco retint un soupir irrité.

—Puis-je entrer, Lovegood ?

—Je sens les efortpay courir autour de ta tête, Malfoy.

Draco se retint à grand peine de demander ce qu'était les...peu importe. Luna inventait toujours des animaux, et il n'avait aucune envie de s'heurter aux murs impénétrables qu'étaient l'esprit de Luna. Celle-ci s'était retournée dans un mot et était partie aux toilettes, ce qui faisait que Draco était à présent seul dans le salon.

—Weasley, es-tu là ? Je t'ai envoyé un hibou.

—Oui, ici ! Du thé, Malfoy ?

—Avec plaisir. Il fait terriblement froid, et nous sommes qu'au début du mois de décembre.

Tandis que Ginny commença à parler du froid et des techniques pour se réchauffer quand elle était dans les airs, Draco nota qu'elle faisait trois tasses de thé, dont deux n'avaient visiblement pas besoin d'indications.

—Et toi ?

—Nuage de lait et une touche de miel, s'il te plaît.

Draco avait toujours pensé que la colocation de Luna et Ginny étaient étranges. Certes, elles s'entendaient extrêmement bien et étaient meilleures amies, mais...elles avaient une telle manière de se compléter, de prendre soin l'une de l'autre, de se regarder et se comprendre que l'aristocrate ne pouvait s'empêcher de penser qu'il y avait plus.

—

Draco finit le dernier emballage cadeau de cette journée, barrant au fur et à mesure ce qu'il avait ou non acheté. Il n'avait même pas fait la moitié de sa liste, et aujourd'hui était l'une de ses rares journées de congé complète. L'emploi du temps d'Harry était encore pire, puisque les activités criminelles s'étaient accrues avec l'exhibition des jouets.

—Je suis rentré, chéri !

Draco observa la tête ébouriffé de son mari par la porte d'entrée, avec son sourire affectueux entièrement dirigé vers lui et ses yeux brillants de joie. Harry adorait la période de Noël, et ses joues rougies par le froid le rendait presqu'enfantin. Pourtant, Draco sentit son cœur se gonfler d'émotions et toute son irritation s'envoler.

—Je me suis coltiné Weasley et Lovegood pour le cadeau de Louis, alors tu te démerderas pour Rose et Hugo.

Il fallait sauver un peu d'honneur, tout de même.

Harry rit et l'embrassa sur la joue, entourant sa taille de son bras robuste. Draco posa sa main sur sa joue froide et l'embrassa à pleine bouche.

—Comment ça, Weasley et Lovegood ? demanda finalement son mari tout en regardant la petite pile de cadeau. Bon travail !

Draco hocha la tête, satisfait que son effort soit reconnu.

—Oui, figure-toi que Lovegood est invitée et vient avec Weasley numéro 7.

—Draco...avertit Harry, avant de poursuivre : elles sortent enfin ensemble ?

—Non, en tant qu'amies.

Ils se regardèrent et levèrent les yeux en même temps avant d'éclater de rire.

—Même nous avons été plus vites !

—On a mis huit ans quand même...

—Je ne t'entends pas, amour !

—Alors que si je dis que tu peux me baiser sur cette tabl...

Au loin, les étoiles brillèrent de mille feux dans la nuit toujours couchée plus tôt.