30 novembre 2019 - Créature

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La nuit était déjà entamée alors même qu'il n'était que dix-sept heures trente, alimentant la fatigue nerveuse et physique de Draco, qui sortait de l'hôpital après deux opérations magiques compliquées dont une ayant donnée plus de complications que prévu.

À présent, tout ce qu'il voulait c'était rentrer chez lui, se faire dorloter, manger, et dormir. Voire hiberner.

—Je suis rentré, Harry ! lança-t-il en déposant soigneusement ses affaires.

Il regarda, critique, les chaussures de son amant balancées dans le couloir et décida de garder ceci pour une prochaine dispute. Pour l'instant il voulait 1) du thé 2) Harry.

Toutefois, il fronça les sourcils face à l'absence de réponse. Si les chaussures d'Harry était là, alors leur propriétaire était là. Et si celui-ci ne lui répondait pas, Draco allait définitivement parler de ces saloperies de chaussures non rangées. Le médicomage entra dans leur grand salon, balayant la pièce du regard.

Personne.

—Où diable est-il encore ? maugréa-t-il en déposant le reste de ses affaires.

En se dirigeant vers la cuisine pour se préparer du thé, l'ancien Malfoy captura du regard un mouvement dans le jardin. Il fronça les sourcils et, abandonnant sa quête de thé pour la possible compagnie de son mari, il se dirigea vers les baies-vitrées.

Draco mit deux longues secondes à comprendre ce qui se passait sous ses yeux médusés.

Harry James Potter était dans leur énorme jardin, et se fait poursuivre par une espèce de créature que Draco ne reconnaissait ni de Merlin ni de Morgana, et riait aux éclats tout en esquivant les grands jets de flammes venant des narines de la créature.

—Par Salazar, qu'est-ce que...

Harry, qui venait de plonger sur la droite pour éviter un coup de corne, s'aperçut enfin de la présence du médecin fatigué.

—DRACO ! hurla-t-il avec un grand sourire, balançant son bras dans les airs pour le saluer.

La créature sembla grogner. Draco se demanda s'il devait ouvrir la porte de la baie vitrée pour sauver Harry au risque de se faire lui-même attaquer.

Non.

Les vitres étaient extrêmement solides, composées de runes et de charmes confectionnées par Harry et Draco eux-mêmes et toujours alimentés par la magie du brun.

C'était solide et sécuritaire. Toutefois, l'époux Potter changea légèrement la composition de charmes pour qu'Harry puisse l'entendre - évidemment, seul lui et Harry pouvait modifier la sécurité du manoir. Ceci fait, il amplifia sa voix pour ne pas avoir à crier.

—Par les couilles de Merlin Potter qu'est-ce que tu fous ?

Harry se jeta à terre et l'animal sauta au-dessus de lui avant de se rendre compte que la position de sa proie et se retourner, néanmoins Harry avait déjà recommencé à courir. Il le regarda du coin de l'œil, ses yeux verts brillant d'amusement.

—Je te présente Hervé, un Cornbrais ! Créature venue tout droit d'Australie que j'ai sauvé d'un troupeau de Corneau, son cousin éloigné et ennemi depuis toujours !

—Épargne-moi la leçon d'histoire, andouille. Je voulais dire, pourquoi diable te poursuit-il en claquant ses mâchoires comme pour te bouffer ?!

—Ah, ça-wow !

Harry s'était jeté de justesse sur un autre côté, se faisant partiellement brûler le bras. Quant aux fleurs, elles étaient complètement détruites. Draco serra les dents, inquiet et indécis quant à la conduite à suivre. Le jardin ne l'intéressait guère - Harry avait la main verte et, en cas de doute vis-à-vis des plantes magiques que les livres n'expliquaient pas, il demandait à Longbottom -, non, il ne savait pas comment réagir. D'un côté, une bestiole potentiellement mortelle poursuivait son mari comme s'il était un en-cas appétissant, de l'autre, un Harry plus heureux qu'un gamin à Noël.

—Ne sois pas aussi inquiet mon amour, Hervé joue avec moi ! Son but est de m'attraper pour me mordre le bras et le mien est de survivre, c'est super drôle ! On se poursuit depuis une heure je crois !

Draco n'eut même pas la force de répondre.

Harry venait de sauter agilement au-dessus de leur serre exotique, l'animal sur ses traces.

Leur jardin était énorme, l'envie de bouffer Harry était tout aussi énorme pour le Cornbrais, et l'amusement d'Harry à courir partout avec une créature dangereuse à ses trousses était gigantesque.

Draco soupira, se pinçant l'arrête du nez. Son mari était un parfait crétin.

Est-ce que le paracetamol rendait le thé horrible ?

Recueil OS drarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant