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Après l'ambulance, dans le seuil de l'hôpital, son regard vide et pâle reflétait une solitude incommensurable. Jisung ne savait pas quoi faire ni où mettre ses idées. Mais comme si cela n'était pas assez difficile, il avait dû affronter le visage de Soobin et quelques heures plus tard, ce fit celui des parents de Yeonjun. Voir leurs pleures l'avait déchiré plus qu'autre chose, alors que le seul coupable a été récupéré par ses parents. Le jour de la déclaration à la police, le lendemain de l'accident, Hyunjin était parti avec ses parents. Et après ça, il avait à nouveau disparu, sans adresser un mot, sans aucune excuse au châtain, ni à la famille du défunt. Ce dernier c'était enfuit comme la pire des ordures. Tandis que Jisung ne sentait en droit d'être triste, d'être anéanti. Il n'était pas celui qui avait perdu un fils. Mais la perte et les regrets se mêlent, un mélange amer qui l'hantera. Car lorsque l'être qui nous était cher nous quittait, c'est telle une partie de nous qu'il emportait.
On se demande pourquoi cela nous arrive, si l'on mérite cela. Notre cœur, notre esprit, et chaque atome de nos pensées se remémore ces souvenirs qui ne resteront plus que des souvenirs. Est-il possible de respirer à nouveau? de respirer correctement quand l'excitation qui remplissait nos poumons pour procurer de l'air est comme compressée, un poids lourd et immense.
Dans la salle désormais vide de la famille des Choi, les deux amis, Jisung et Felix, profitent de l'absence de témoins pour se recueillir devant leur ami. Ils se prosternent comme le veut la coutume avant de revenir à son image. Jisung, devant la photo mortuaire décorée de fleurs sur le bureau et le vase de ses cendres, cherche un sens à tout cela. Le sourire du noiraud était faible sur l'image, un sourire qui n'était pas à son effigie, non! lui il avait eu la chance d'en observer de plus belle, plus sincères. Sauf qu'il n'en reverra plus jamais. Gagner par les larmes, compagnon de ses yeux ces derniers jours. Une absence insupportable créait un vide impossible à combler. Le garçon aux joues rondes, meurtri par les regrets et la colère contre tous, et contre lui-même voulais revenir en arrière. Si ils n'étaient pas parti voir Hyunjin, si ils avaient attendu Soobin, est-ce qu'il serait toujours là ? Comment peut-il se regarder maintenant ? Il n'est même plus capable de faire face à Soobin, et aux parents de son ami. Le poids de la culpabilité pèse lourd sur ses épaules, l'enfermant dans un gouffre.
– Pourquoi il a fallu que tu sois si imprudent! Sa petite voix se fissure, je n'ai même pas eu le temps de te donner ta réponse !
Voici ce qui le chagrinait le plus. Le châtain n'avait pas eu l'opportunité d'exprimer ses sentiments à son ami. Qu'elles étaient réciproques ou non, il aurait au moins aimé lui répondre. Yeonjun ne méritait pas de partir comme ça ! Il serra les poings sur le tissu noir du haut de son genoux.
– Oui ! Sa gorge se noue, donnant enfin sa réponse avant d'éclater en sanglots. Désolé d'être un peu en retard ! Il sourit. Tu penses qu'on aurait tenu combien de temps ? Un mois ? Cinq ? Peut-être un an. N'empêche, je pense qu'on aurait tenu plus longtemps, après tout je suis le seul qui puisse te tenir à carreaux. C'est bizarre, mais je m'ennuie un peu sans toi, et toi, est-ce que tu t'ennuies pas trop sans moi ? Le menton du châtain tremblant à nouveau, mais il lutte pour ne pas perdre le contrôle sur sa diction, Tu... tu me manques, pour être honnête ! Ta vieille tête me manque tellement !
