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Neïla

Nous étions dans la voiture qui nous conduisait jusqu'à l'aéroport, je ne m'étais pas mis à côté d'Ezio, de toute façon, nous allions quitter Dubaï.

Pendant tout le trajet, je me suis concentré sur mon rêve, ou plutôt mon cauchemar, c'était la première fois que ce souvenir remontait à la surface.

Je sais que je fais de l'amnésie sélective, je n'oublie que certains éléments durant une brève période, car ils sont réellement traumatisants pour moi, mais j'ai maintenant 21 ans, j'avais six ans à cette époque.

Comment ai-je fait pour oublier ça aussi longtemps ?

Ezio me tira de ma réflexion en m'ordonnant de sortir de la voiture, ce que je fis en l'insultant dans ma barbe.

Il avait l'air pressé pour quelqu'un qui n'aime pas l'avion.

Il s'installa à un siège, et je m'installais à un autre, bien éloigné de lui. Même si j'avais un peu de peine pour lui au sujet de sa peur, lui, il n'en avait pas pour moi, donc à quoi bon ? Le jet s'envola, et je pouvais entendre un grognement de mécontentement de la part d'Ezio.

Une fois l'avion dans les airs, je détachais ma ceinture, et allais me coucher sur le canapé. Pour essayer de faire passer le trajet plus vite, ou plutôt essayer de me souvenir de l'homme à qui j'ai été vendue.

C'est peut-être une menace, je dois peut-être le dire à Ezio ?

Pour qu'il utilise ma crainte en me menaçant de m'abandonner chez ce monsieur ? Non merci.

J'ai l'impression que je pense trop.

Quelques turbulences firent leur apparition, elles étaient légères jusqu'à ce que le pilote nous demande de rattacher nos ceintures. Je comptais me réinstaller, mais je vis Ezio se tenir la poitrine, il était en pleine crise d'angoisse.

Je grommelais, puis je m'installais à côté de lui, je posais une main sur son épaule, tapotant doucement pour essayer de le calmer.

« Tout va bien Ezio, il ne va rien nous arriver, nous sommes en sécurité. » lui dis-je faiblement.

Il posa sa tête sur mon épaule, et je le laissais faire. Il attrapa ma main, et serra de toutes ses forces, je grimaçais de douleur pendant ce laps de temps.

Les turbulences s'arrêtèrent après une bonne dizaine de minutes, Ezio se calmait peu à peu en prenant de grandes respirations. Vu qu'il était calmé, je détachais ma ceinture, prête à retourner à ma place, mais il rattrapa ma main.

« Tu peux rester, s'il te plaît ? » moi demanda-t-il.

Je soufflais avant de finalement m'asseoir et rester avec lui jusqu'à la fin du trajet.


Villa, Naples

18h00


« Neï-neï ! » cria une voix qui m'avait beaucoup trop manqué.

Aurora se jeta sur moi et me couvrant de bisous et de câlins, et j'étais très heureuse de la revoir.

« Tu m'as tellement manqué ! » lui dis-je avec un grand sourire.

« Toi aussi ! C'était si nul ici sans toi, et avec les deux autres pouffes, encore pire ! » se lamentait elle.

Je ne voulais même pas imaginer son séjour sans moi à la villa. Je pris ma valise, et me dirigeai avec elle vers le salon, une fois dedans, Hélios sauta sur mon jogging et commença à grimper, je sentais ses griffes sur ma peau.

La Voleuse DéchueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant