04- Éclair de rage

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ADRIANA

Les bruits de pas au-dessus de moi me sortent doucement de mon sommeil. Je ne sais pas quelle heure il est, mais, vu les rayons du soleil qui entrent par la fenêtre, je suppose que nous sommes en fin de matinée.

« Debout là dedans ! »

Je m'assois contre le mur en tailleur, observant Romane entrer dans la cellule, tenant un petit plateau en bois entre ses mains. Je lance un regard vers la nourriture qui n'est autre qu'un vieux bout de pain accompagné d'un verre d'eau. Un repas digne d'une reine.

Au moins, je ne vais mourir de faim.

Je ris doucement et la vois froncer les sourcils, dans l'incompréhension.

« Merci beaucoup de me nourrir, dis-je ironiquement.
— Tu devrais le penser sincèrement. Je comptais ne rien te donner mais on m'y a forcé.
— Que c'est gentil. »

Je lui sors mon sourire le plus hypocrite qui soit et la regarde poser le plateau au pied du lit. Elle se relève et replace ses cheveux blonds derrière son épaule. Cette femme est quand même sublime quand on l'observe bien. Avec de beaux yeux et de magnifiques cheveux blonds, un visage fin et une peau douce. Tout est propre sur elle, et ça se voit qu'elle prend soin de sa personne.

La beauté ne fait pas tout, Ad.

« Il ne t'a pas raté, dis donc. »

Je ne comprends pas de suite de quoi elle parle, jusqu'à ce qu'elle pointe mon cou du doigt.

« Oh, ça. »

Je suppose qu'il reste la trace de son énervement sur moi. Je pose mes doigts et frôle l'endroit où les siens y étaient hier. La douleur est partie, mais je compte garder son empreinte pendant quelques jours. Je repense à ce qu'il s'est passé et je remarque qu'il n'est pas revenu depuis cette nuit. Je croise les doigts pour qu'il ne revienne pas. Sinon je lui fait bouffer le sol.

Après quelques minutes de silence, Romane se rapproche de la grande porte quand je lui pose enfin la question qui me trotte dans la tête depuis hier.

« T'es bien là sœur de Kay, je me trompe?
— Ça se voit tant que ça ? »

Elle se place devant moi tout en croisant les bras sur sa poitrine.

Bien sûr que ça se voit.

Ils ont tous les deux la même mâchoire, le même petit nez, leurs manières quand ils s'énervent, puis n'en parlons pas de leur caractère de merde. Je hausse simplement les épaules, n'ayant pas envie de plus débattre avec elle sur ce sujet. Elle lève les yeux au ciel avant de mettre sa main sur la poignée.

« Oui, c'est mon petit frère. »

La voyant franchir le pas de la porte, je me lève précipitamment. Ma jambe me lance légèrement, mais je ne fais pas plus attention que ça et lui demande :

« Je peux aller aux toilettes ? »

Elle me lance un regard qui veut simplement dire : tu crois vraiment que je vais te laisser sortir d'ici ? Mais je force et m'approche d'elle doucement. Elle referme rapidement la porte, par peur que je m'enfuie. Mais je ne le ferai certainement pas, elle est en position de force comparée à moi. Puis qui me dit qu'il n'y a pas des gardes qui sont postés devant, au cas où je m'enfuyais ? J'en suis sûr.

Je deviens dingue.

« Je ne vais pas te supplier, quand même ! »

Elle réouvre la porte puis la referme derrière elle en rigolant ardemment.

DARK IN DEATHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant