11- Révélation

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ADRIANA

Après quelques instants à fixer le plafond, je décide d'abandonner l'idée de me rendormir et me lève en poussant la couette en arrière.

J'ai passé la nuit à me réveiller de mes cauchemars. L'accident passait en boucle dans ma tête, sauf que cette fois-ci, je voyais tout d'un point de vue extérieur et je ne pouvais pas bouger. Comme si ce n'étais pas moi qui mourrais dans cette foutue voiture.
Je souffle et rejoint la salle de bain toute transpirante. Je ferme la porte derrière moi et enlève mes vêtements, pour ensuite me faufiler sous la douche.

L'eau froide me réveille instantanément et je passe mes mains dans les cheveux, tout en relevant la tête face au pommeau de douche en haut. Je vérifie ma jambe et j'ai si hâte d'enlever tous ses fils qui me gène.

Premier jour que je suis ici et trois jours que je suis dans les bras de satan, alias Kay. J'espère seulement le rendre fou au point où il m'hôte la vie, d'un coup sec. Ce qui m'arrangerait. Mais au fond ça m'amuse de l'énerver, ça m'occupe un minimum.
Je me demande encore comment j'ai pu montrer une once de faiblesse de ma part. Je n'ai confiance en aucune de ses personnes ici et je devrais me le répéter.

Je reste un bon moment sous l'eau, en espérant que l'eau chaude m'engloutisse au fin fond de cette douche malgré que je hais l'eau. Puis, sort de la cabine en enroulant mon corps sous la serviette. Je rentre ensuite dans ma chambre et m'essuie rapidement, avant de m'habiller d'un jean et d'un pull large. Je balance la serviette sur mon lit défait et ensuite descends les escaliers pour rejoindre la cuisine.
La cuisine et moi c'est une grande histoire d'amour.

Je prends quelques minutes pour l'atteindre, et retrouve Maria au fourneau. Je ne sais pas quelle heure il est, mais je m'installe tout de même sur une chaise en face d'elle. Elle lève les yeux vers moi, puis me sourit naturellement et me force à sourire.

« Il est tôt dit donc, tu as bien dormi ?
— Ça peut aller. »

Elle m'incite à m'assoir sur le tabouret et se tourne pour me préparer un petit déjeuner. Elle me propose des tartines que je ne peux pas refuser. Maria rigole doucement quand elle entend mon ventre gargouiller face à l'odeur de la nourriture.
Je tourne la tête et observe la piscine, pensive. Il fait assez frais pour le mois de septembre. Mes pensées sont mélangées et je ne sais même pas quoi penser, à part qu'en aucun cas je compte me laisser faire face à cette famille de détraqués.

« Où sont-ils ? »

Elle sait très bien de qui je parle car elle m'annonce qu'ils sont en réunion avec leurs père. Quand j'y pense je n'ai pas vu Romane depuis que je suis arrivée. Tant mieux je me dis. Je n'ai pas envie de voir madame parfaite, avec ses talons qui me font mal au crâne.
Quand je reçois mes tartines grillées, je bois mon verre de jus d'orange tranquillement en réfléchissant sur le programme de la journée. Quand je pose le verre, une idée me vient en tête. J'oublie le souvenir de la vieille sur le bâteau et me lève pour me diriger vers les escaliers. Va savoir pourquoi, je n'ai pas envie d'être désagréable avec Maria. C'est comme si elle était la nounou de la maison.

Je monte les marches sans me presser, puis arrive facilement au bureau del patrao. Il est assez accessible, puisqu'il se trouve que ses portes sont grandes et en bois. Je les pousse avec mon pied et atterri dans un petit bureau, où les murs sont de bois noir et illuminés par le soleil qui les reflètent grâce aux longues fenêtres à gauche. Une petite table est disposée aux milieux avec seulement une dizaine de chaises. Rien à voir au château de Marcus. Je remarque facilement le frère et la soeur installés sur ses fameuses chaises noires. Merde elle est toujours là. Le regard de Romane m'appelle et je lui souris tout naturellement et faussement de ma part, avant de croquer dans ma tartine.

DARK IN DEATHWhere stories live. Discover now