05- Fucking kidding

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ADRIANA

- Quelques minutes plus tôt -

« Adriana je présume ? »

Je pointe précipitamment l'arme sur le père de Kay. Mes mains tremblent en faisant sautiller l'arme autour de mes doigts. Je ressens un immense sentiment de gêne. Comment ai-je pu m'imaginer une seule seconde que j'aurais pu sortir d'ici indemne ?

C'est bien tu vas pouvoir enfin mourir. Alors pourquoi je tiens à me défendre dans ce cas ?

« Baisse cette arme. »

Son ton autoritaire et son regard assassin me coupe le souffle. Il s'approche de moi puis sans que je n'ai le temps de réagir, donne un coup dans ce qu'il paraît percevoir comme un jouet. L'arme tombe ridiculement à mes pieds. Je la fixe avant de relever la tête. Son torse frôlant presque le mien me vide d'oxygène contenu dans mes poumons, me faisant suffoquer intérieurement. Cette proximité me fait voir de près son visage et... je n'aime pas ce que je vois. On dirait son connard de fils. Son visage me devient étrangement familier.

« On se connait ?
— Marcus Daemon, enchanté. »

Je ressens en moi une sensation de déjà vu et je ne saurais dire pourquoi. Son nom ne me dit rien qui vaille. Les deux hommes derrière lui, accompagnés de Victor, me reluquent de la tête aux pieds. Super. Le vieux se décale en me montrant le long couloir que je dois suivre. Il a l'air de m'attendre car plus personne ne bouge. Je ne vais certainement pas repartir la bas ! En l'espace d'une seconde, le bras de je ne sais qui m'attrape par le coude en me poussant d'un geste brusque.

« Avance ! »

Connard de Victor.

« Attendez ! »

Ils se retournent tous vers moi. Je retire mon bras d'un geste sec de la sale main de Victor. Qu'il ne me touche plus.

« Je suppose que vous êtes le père de Romane. Sachez juste que votre pétasse de fille m'a laissée dans cette putain de cellule alors que je l'ai suppliée d'aller aux toilettes. Je n'ai jamais rencontré des personnes qui s'occupent aussi mal de leurs prisonniers. »

Quoi? Comment j'ai pu dire ça ? Ad, tu es définitivement tarée.

« Je ne pensais pas qu'une personne comme toi serait aussi directe. »

Il me connaît. Et plus je lui parle, plus je me dis que je le connais.. moi aussi. Mais d'où ?

« Je sais bien que tu te poses beaucoup de questions, Adriana, mais, d'abord, amène là aux toilettes. »

Victor acquiesce de la tête. Il tente de reprendre mon bras mais mon doigt s'enfonce directement sur son torse.

« Retouche moi encore une fois et tu seras sûr de ne plus pouvoir faire d'enfants.
— T'es dingue, dit-il en rigolant. »

Il se décale pour me laisser passer et je le pousse légèrement avant de partir à l'opposé des hommes. Malheureusement je m'arrête et souffle avant de me retourner. Je vais encore l'attendre longtemps ?

« C'est quand tu veux. »

Le son de ma voix a l'air de le faire réagir car il s'avance enfin vers moi pour me montrer le chemin des toilettes. Les fenêtres aux murs montrent une zone sombre forestière. Mon Dieu mais où je suis ?

« Voilà, tu as cinq minutes.
— Et si je reste plus longtemps ? Je pose comme question tout en ouvrant la porte.
— Je ne me gênerai pas pour rentrer et te tirer de là, il baisse son regard vers mes jambes, même si tu es en petite culotte.
— Pervers. »

DARK IN DEATHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant