Chapitre Bonus - 9

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 Horty fit claquer la porte du chalet. Le bout de bois ne lui avait rien fait, mais il avait l'avantage de ne pas pouvoir mal vivre le fait d'être maltraité, alors tant pis, il payait pour tout le monde.

Elle retira son blouson et balança ses bottes dans l'entrée.

Elle se détestait lorsqu'elle était comme ça. Irritable, énervée contre le monde entier, avec une envie de faire souffrir la première personne qui lui passait sous la main. De lui jeter en pleine face toute la merde que l'humanité produisait, de lui montrer que la vie n'était qu'une succession d'expériences horribles avec au milieu des trucs vaguement sympas pour te faire croire que ça allait. Un casino où on perdait des millions pendant des heures avant de gagner dix balles pour garder espoir.

— Horty ? Tu rentres tôt.

La louve-garou leva des yeux pleins d'éclairs vers le vampire aux lunettes vertes. Il était debout dans la grande cuisine ouverte, un tablier rose sur le torse et un fouet pâtissier à la main.

La vision eut l'avantage de surprendre Horty au point de lui faire oublier sa rage un instant. Le grand et mystérieux ZeratoR, bourreau des cœurs et des culs en train de cuisiner ? Elle resta un moment interdite, son cerveau essayant de faire correspondre les deux images dans son esprit, sans succès.

— Ça va ?

La question la ramena au monde réel.

— Non, ça va pas, non ! T'as pas remarqué qu'on vit dans un monde de merde avec des gens de merde ? grogna-t-elle.

— Mhh, je dirais pas ça comme ça, mais je vois l'idée. Il s'est passé quoi ?

Horty hésita un moment. Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas ZeratoR, c'est plutôt qu'elle n'avait jamais vraiment eu l'occasion de lui adresser la parole dans un cadre aussi... privé. Est-ce que c'était vraiment avec lui qu'elle avait envie de parler ?

Elle sentit cette rage au fond de sa gorge qui cherchait à sortir et se dit que c'était peut-être pas plus mal que ce soit le vampire qui en fasse les frais plutôt que... au hasard, Baghera qu'elle avait déjà lâchement abandonnée sur les pistes avec les autres.

— J'ai fait des cookies.

Ajouta le vampire en lui tendant une plaque sur laquelle les gâteaux refroidissaient tranquillement. La louve-garou finit par accepter l'offrande de paix qui réchauffa agréablement ses doigts gelés et s'installa au comptoir, prête à déballer son sac.

— Ça t'es déjà arrivé d'entendre des trucs que t'avais pas besoin ou envie d'entendre à cause de tes pouvoirs ?

ZeratoR haussa un sourcil et sourit.

— Quand je suis arrivé à la tête de la Z-faction j'ai demandé à refaire toute l'isolation sonore des bâtiments pour arrêter d'entendre les gens baiser.

— Tu te fous de ma gueule ?

— J'aurais bien aimé. Et tu connais la T.W.I.T.C.H... Je te laisse imagine le potentiel de baise.

Horty voyait en effet très bien. Elle se fit la réflexion qu'elle n'avait jamais rien entendu depuis sa chambre, pour son plus grand bonheur. L'idée de surprendre les moments intimes de ses camarades lui arracha une grimace de dégoût.

— Oh putain... merci...

— De rien, vraiment. C'était purement égoïste de ma part.

Horty avait envie de lui dire que c'était vraiment pas quelque chose dont il devait être fier, mais elle s'abstint. Elle avait déjà assez de griefs pour aujourd'hui, elle s'attaquerait au comportement toxique du vampire plus tard.

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