Chap. 7

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Adam s'accroupît pour être à la hauteur d'Opaline qui était toujours à genoux, seulement vêtue d'un long t-shirt, son manteau sur les épaules.

-Je t'assure que S est quelqu'un de bien, je ne te laisse pas entre les mains de n'importe qui...
-Et je suis censée me fier à l'opinion d'un pauvre connard comme toi?

Ça y est, c'était sorti, l'insulte qu'elle ne pouvait plus retenir.
Il l'a kidnappée pour la donner au premier taré venu, et elle est censée sourire et le remercier? Il peut tout aussi bien crever...

Adam soupire longuement, attristé. Il aurait aimé qu'elle et lui se quittent en amis, au moins en bon terme, mais ça ne sera donc visiblement pas le cas.
Il veut poser sa main sur son bras pour au revoir  mais Opaline se dégage et se relève enfin, détournant les visages, se refusant à lui accorder le moindre regard.
Adam et S échangent un regard entendu: ils avaient visiblement déjà discuté de cette possibilité et n'en sont pas surpris.
Et finalement, Adam part.

Opaline retient une larme de colère qu'elle se refuse à laisser couler, et finalement elle relève les yeux vers l'homme blond qui lui fait face.

-Alors comme ça, je « suis » à vous. Ça ne manque pas d'audace je vous l'accorde, tout comme cette jolie mise en scène. Laissez-moi deviner, l'idée de la cagoule c'était vous? Il n'était pas du genre créatif, et j'avoue que ça m'a positivement intrigué. Enfin... jusqu'à tomber ici finalement.

S l'observe tranquillement, en restant à un bon mètre d'elle. Un sourire ne peut s'empêcher d'apparaître au coin de ses lèvres au mot « cagoule ».

-En effet, c'était mon idée. Je suis ravi que tu aies apprécié.
-Ouais... Bah désolée mais ça n'aura servi à rien. On n'est plus au Moyen Âge donc à moins que vous soyez définitivement un psychopathe et que vous comptiez vendre mes organes, merci de me détacher.
-Bien-sûr, répondit-il alors d'un ton toujours si détendu.

Il s'approche d'elle, et Opaline fronce les sourcils. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il soit si gré à lui libérer les poignets. Y a t'il un piège? Ou est-il simplement conscient que le Bdsm est au fond un jeu entre personnes consentantes et qu'il a saisi sans discuter qu'en cet instant, la jeune femme n'avait justement aucune envie de jouer.
Elle reste figée face à lui lorsqu'il s'arrête à quelques centimètres d'elle, et comme elle ne bouge pas il hausse un sourcil.

-Si tu veux que je te détache Opa, tu dois me donner tes mains.

Ce qu'elle fait, en réalisant qu'en effet il ne pouvait pas faire grand chose sinon.
Et tandis qu'il retire les liens qui entravent ses poignets, la jeune femme demande:

-Pourquoi m'appelez-vous Opa?
-Parce que j'aime bien.

Ses mains sont libres, elle recule d'un pas en frottant ses poignets.
S fait alors un pas sur le côté et récupère sur un fauteuil en cuir un sac noir qu'elle n'avait pas remarqué et qu'elle reconnaît immédiatement. Ce sac est à elle. Il le lui tend.

-Adam y a mis des affaires à toi. Tes clefs, ton téléphone... La porte d'entrée est juste derrière toi.

Elle regarde dans le sac: il n'y a ni culotte ni pantalon. Heureusement que son t-shirt est suffisamment long pour couvrir le haut de ses cuisses, et qu'elle peut se cacher dans son manteau.

Opaline est perdue, elle ne comprend plus rien.
Elle se doutait bien qu'Adam ne l'avait pas mise entre les mains d'un homme qui la retiendrait contre son gré. Mais de là à la laisser partir si facilement sans la moindre discussion...
Elle ne peut pas s'en empêcher, elle a besoin de savoir:

-Vous me laissez partir?
-Oui évidemment. Tu l'as dit toi-même: nous ne sommes plus au Moyen-Âge et il ne me semble pas être un tueur en série.
-Mais... alors pourquoi avoir fait tout ça?
-Adam voulait mettre un terme à votre relation et la manière dont il te dépeignait m'a donné envie de te rencontrer. Voilà qui est fait.
-C'est tout? Vous vouliez simplement me rencontrer? Il y avait d'autre moyen...
-Aucun qui me permette de voir ne serait ce qu'un instant la vraie toi. Aucun qui me montre ta vraie nature.
-Ma « vraie nature ». Et quelle est-elle?
-Tu es une soumise. Une brat oui bien-sûr. Mais une soumise avant tout, malgré ta volonté de faire croire que non, que ce n'est qu'un jeu.

Opaline hausse les épaules:

-Vous dites n'importe quoi...
-Ah oui? Alors pourquoi me vouvoies-tu instinctivement depuis le début de cette conversation alors que je ne t'ai rien demandé et que moi je te tutoie?

Coeur de brat Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin