Chap. 23

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-Alors, votre métier?

Swann relève les yeux de son assiette presque terminée mais ne dit rien, alors Opaline insiste après avoir repris une gorgée de vin:

-Vous ne m'avez toujours pas dit ce que vous faites dans la vie.
-Je sais.

Comme il n'ajoute rien, la jeune femme lève exagérément les yeux au ciel et avec un ton condescendant continue:

-Ça sous-entend une question.
-Je sais.

Elle comprend qu'il se moque d'elle. Elle finit la dernière bouchée dans son assiette et se lève aussitôt pour débarrasser son assiette, puis elle contourne la table et vient se planter tout proche de lui. Elle penche son visage vers le siens et murmure tout près:

-Dites-le moi.

Avant qu'il ne puisse la saisir, par le bras, la taille, ou quoi que ce soit d'autre, elle attrape son assiette et ses couverts à lui et s'éloigne. Elle referme le lave-vaisselle.

-Tu me donnes un ordre?
-Non bien-sûr, ce n'est pas mon genre, ironise-t-elle.

Swann finit d'un coup les quelques gorgées de vin qu'il lui reste et se lève brusquement, faisant sursauté Opaline malgré elle. Il pousse un petit rire.

-Tu as encore quelques progrès à faire si tu veux être une Domina.
-Je ne veux pas être une Domina.
-Ah oui? Alors que veux-tu? demande-t'il en s'approchant encore d'elle.

Elle pourrait lui dire toutes les choses qu'elle aimerait qu'il lui fasse, mais au lieu de ça, elle se contente avec un rictus, de:

-Savoir votre métier.
-Bon très bien. Tu as le droit à une proposition par jour.
-Une seule?! Comment voulez vous que je trouve, il existe des milliers de métiers différents.
-Tu as vingt-uns jours devant toi, et tu vas apprendre à mon connaître, je suis certain que tu as toutes tes chances.
-Laissez-moi faire trois propositions par jour au moins!
-Une.
-Trois!
-Une.
-Deux!
-...Très bien. Deux. Mais si tu ne trouves pas tu auras le droit une jolie punition.
-C'est complètement injuste.
-Peut-être bien oui, mais c'est moi la justice ici.

Opaline prend la bouteille de vin et s'apprête à se resservir un verre mais Swann le lui retire des mains.

-Ça suffit pour ce soir.
-Pas de téléphone, pas de sexe, pas d'alcool. On vous a déjà dit que vous étiez atrocement chiant comme mec?

Cette dernière phrase était sortie toute seule, et au fond peut-être aidée par le verre de vin déjà avalé.
Swann se tourne vers elle, les sourcils froncés, mais toujours calme.

-Peux-tu répéter je te prie?

La jeune femme reste silencieuse.
Collée contre l'évier, elle ne peut plus reculer, et des frissons viennent chatouiller son ventre. Il s'approche d'elle, elle frémit, sent son odeur.

-Répète.

Toujours aucun mot, alors il attrape sa gorge, serre doucement mais fermement ses doigts autour de son cou. Mais Opaline ne dit toujours rien.

-Je vois.

Il lâche sa gorge et la fait tourner sur elle-même pour la forcer à se tenir à l'évier. Il attrape une cuillère en bois dans le pot des ustensiles et en la voyant Opaline veut se retourner face à lui mais il m'en empêche en la maintenant sans pitié.
Et aussitôt, un premier coup fuse sur sa fesse. C'est si violent qu'elle pousse un cri, mais elle n'a pas le temps de s'en remettre qu'un deuxième coup vient atterrir sur son autre face. Elle crie encore et se débat fermement, mais il est plus fort qu'elle. 
Une troisième coup, le plus violent de tous. Cette fois Opaline se laisse tomber au sol, c'est son seul moyen pour arrêter ce supplice. Le froid du sol soulage ses fesses.
Swann la regarde, satisfait, et range la cuillère là où il l'a prise.

Il se met à croupis à sa hauteur et la regarde, tandis qu'elle est partagée entre l'envie de pleurer et de le frapper. Elle a mal, mais retient ses larmes et se mord l'intérieur de la bouche. Il lui caresse la joue de l'index, l'observe avec désir, puis dit doucement:

-Tu es une grande fille, tu connais ta chambre, je te souhaite une bonne nuit Opa. A demain.

Et sans un mot de plus il se relève et quitte la cuisine.

Coeur de brat Where stories live. Discover now