Chap. 29

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Au bout de plus d'une demi-heure sans entendre un seul bruit au rez-de-chaussée, Opaline est enfin certaine que Swann est bien à la cave. Elle doit maintenant se dépêcher de sortir pour arriver à temps pour son taxi.
Le plus silencieusement possible, elle ouvre la porte de la chambre et sur la pointe des pieds descend les escaliers de bois. Elle retourne au meuble de l'entrée et l'ouvre. Elle enfile en un instant, en gardant toujours un œil vers les escaliers de la cave, son jean et un t-shirt. Elle pose son mot d'explication en évidence, met ses chaussures et prend son manteau ainsi que son sac sur son épaule et sans la moindre hésitation sort de la maison. A son grand soulagement la porte n'est pas verrouillée. Elle la referme délicatement puis trottine dans l'allée pour s'éloigner au plus vite de cette baraque et de son habitant. Elle se cache derrière une arbre, de sorte à pouvoir bien voir le chemin par lequel devrait arriver le taxi, tout comme une vue sur la maison. Elle attend, trépigne, ne reste pas en place. Elle commence à avoir froid malgré son manteau et surtout, elle s'impatiente. Elle finit par ouvrir son sac pour prendre son téléphone et voir l'avancée du taxi, mais alors son coeur s'accélère: elle ne le trouve pas.

-Oh non. Non non non.

Elle fouille encore et encore, tâte des poches, retourne ses affaires, mais rien. Pas de trace du portable. Elle a du tomber de son sac lorsqu'elle l'a jeté dans le placard pour ne pas se faire prendre et elle ne s'en est pas aperçue.

-Oh mais quelle conne quelle conne!

Elle n'a pas le choix, elle ne peut pas repartir sans son téléphone. Elle a envie de se gifler. Elle prend une longe inspiration et se décide à retourner dans la maison. Elle court jusqu'à la porte et entre. Elle ouvre la placard cherche à l'intérieur, désespérément.

-C'est ça que tu cherches?

Opaline sursaute si violemment qu'elle se cogne la tête contre le meuble en se redressant.
Swann est debout devant elle, son téléphone dans une main et son mot d'explications dans l'autre. La jeune femme se frotte le crâne pour essayer de calmer la douleur.
La tension entre eux est effrayante, mais finalement elle se contente de lâcher un long soupire:

-Bon, c'est vrai ce n'est pas très correct de ma part de partir comme ça mais je voulais nous éviter... et bien ce moment gênant pour vous comme pour moi.

Swann est silencieux, le visage neutre. Comme il ne répond rien elle tend avec un peu d'inquiétude sa main vers lui:

-J'aimerais récupérer mon téléphone. Je dois y aller, un taxi va arriver.
-Il ne viendra pas, je l'ai décommandé.

Opaline fronce les sourcils puis pousse un râle de colère:

-Super! Maintenant je vais devoir attendre quarante minutes de plus!
-J'en ai bien peur, lui dit-il simplement en lui glissant le téléphone dans sa paume ouverte.

Opaline reprend son application et commande un nouveau taxi.

-Voilà.
-Combien de temps?
-Vingt-quatre minutes apparement, moins long que prévu.
-C'est bien. Ça nous laisse parfaitement le temps.

Elle hausse un sourcil:

-Le temps de?
-Et bien se dire au revoir.

Opaline n'est pas convaincue, mais elle n'a pas le temps de s'interroger davantage que Swann s'approche d'elle si vite qu'elle se retrouve bloquée contre le meuble de l'entrée.

-Que faites-vous?!
-Tu n'as pas envie? demande-t-il en posant doucement sa main autour de sa gorge.

Aussitôt, Opaline a du mal à avaler sa salive, et son rythme cardiaque s'accélère un peu plus. Si, bien-sûr qu'elle a envie. Elle a envie depuis le tout début. Mais elle a pris sa décision: elle veut partir. Lui dire oui maintenant qu'il est au pied du mur serait de la faiblesse et lui laisser une chance de se rattraper serait bien trop généreux.
Pourtant, lorsque ses doigts se resserrent un peu plus autour de son cou, et que sa seconde main vient glisser sous son t-shirt pour attraper son sein par dessus son soutien-gorge, Opaline n'est plus certaine de vouloir être aussi radicale.
Après tout, si c'est un adieu, pourquoi se priver? Quitte à attendre son taxi, autant en profiter non?
Néanmoins, elle veut être certaine qu'il fait ça parce que lui même en a envie, et pas seulement pour la garder ici, alors elle pose sa main sur son pantalon, au niveau de son entre-jambe, et la bosse est si dure sous ses doigts que tous ses doutes s'envolent d'un coup.
Putain...
Il se penche sur elle et au lieu de l'embrasser tendrement, il attrape sa lèvre inférieure entre ses dents et se met à la mordiller, faisant lâcher un soupire à Opaline. La main de l'homme se resserre alors tout à fait sur sa gorge, étouffant d'un coup son gémissement, et lui faisant perdre la notion du temps et de l'espace. La jeune femme a l'impression d'être proche de l'évanouissement lorsqu'il relâche soudainement la pression et vient vigoureusement l'embrasser, mélanger sa langue à la sienne, tandis qu'elle se remet à peine de cette sensation intense, et qu'elle sent déjà sa culotte s'humidifier sous son jean.

Coeur de brat Where stories live. Discover now