Chap. 27

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Opaline a du mal à manger ses crêpes tant sa gorge est serrée, son cœur palpitant et son entre-jambe frustrée. Ses cuisses sont crispées et serrées l'une contre l'autre et elle fait en sorte de fixer son assiette pour ne pas croiser le regard de Swann assis juste en face d'elle.
Lui se régale et déguste ce petit déjeuner comme s'il n'avait pas chauffé la cuisto comme un malade.
Finalement il brise le silence après avoir terminé sa salade de fruit:

-Tu as le droit a deux propositions aujourd'hui.
-...Pardon?
-Hier tu tenais plus que tout à savoir mon métier.
-Oh... oui c'est vrai. Hum. Ingénieur?
-Absolument pas. Qu'est ce qui te faisait dire ça?

Opaline hausse les épaules, puis tente une deuxième proposition:

-Commercial?
-Non plus. Pourquoi donc ces deux métiers?
-Je vous vois bien avoir fait une grande école très chère et renommée, avec cette étiquette de connard sur le front. C'est le genre de métiers que personne ne comprend vraiment mais dont les professionnels ne se sentent plus pisser...
-Tu me trouves arrogant?
-Oui.
-Tu es audacieuse d'oser me dire ça.
-Oui.
-Tu n'as pas aimé que je te frustre encore et tu essayes de te venger?

Oui.

-Aucun rapport. Je dis juste une vérité.
-Et tu en as tout à fait le droit.

Tiens. La jeune femme ne s'attendait pas à une réaction si simple et calme. Visiblement ça ne suffira pas à ce qu'il la plaque contre la table de la cuisine pour la baiser violemment en guise de punition. De toute façon, elle ne l'espérait même pas vraiment.

-Moi je trouve que tu es complètement immature.

Opaline manque de recracher sa bouchée de crêpe. Elle toussote avant de poser son regard sur lui, sans en revenir. Il l'observe un sourcil dressé, comme dans l'incompréhension de sa réaction:

-Et bien quoi? On se disait ce qu'on pensait de l'autre non?
-...Vous êtes égocentrique.
-Et toi aigrie.
-Vous êtes illogique, guindé et sournois!
-Excessive, obstinée et susceptible. Nous continuons?

Opaline est outrée. Elle aimerait lui balancer les crêpes au visage et partir de cette baraque une bonne fois pour toute. Mais ça serait lui donner raison. Elle reste donc assise. Tente de se calmer et de ne pas en rajouter puisque visiblement lui ne compte pas la laisser avoir le dernier mot.
Elle respire doucement et lâche simplement comme détachée:

-Ma théorie est que vous êtes impuissant et que vous vous contentez de me torturer pour oublier que vous ne pouvez pas baiser une femme.

Insulter les hommes sur leur virilité est la chose la plus simple pour les faire sortir de leurs gongs, elle en sait quelque chose.
Mais comme d'habitude, Swann ne semble même pas un peu piqué par la critique et se contente de répondre:

-Tu es mignonne mais je n'ai pas six ans. Ce genre de provocation à deux balles pour que je te baise et te prouver que je peux le faire, ça ne marche pas. Tu as simplement gagné de rester frustrée encore un moment.

Il finit son assiette, se lève et avant de sortir de la cuisine dit à Opaline:

-J'ai du travail. Ne me dérange pas ce matin. Débarrasse, puis tu retourneras dans ta chambre lire. Je t'interrogerai sur ta lecture plus tard. Si tes réponses me plaisent tu auras une récompense. Dans le cas contraire n'espère rien d'interessant de moi.

Coeur de brat Donde viven las historias. Descúbrelo ahora