Chap. 12

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Opaline est nue, complètement, sous le regard de cet homme dans le reflet du miroir et ses mains chaudes sur ses hanches.
Le moment est silencieux, intense et s'étire dans le temps, comme suspendu.

Finalement, Swann dit d'un ton doux et calme:

-Tu es très belle.

La gorge de la jeune femme est sèche, mais elle parvient à répondre dans un murmure:

-...merci.

Et dans un second élan, avec un courage dont elle ne se pensait pas capable, elle demande:

-Et moi, je peux vous voir?

Swann la regarde silencieusement dans le miroir, alors elle ajoute, encore plus timidement:

-S'il vous plaît...

Il hoche doucement la tête, et s'écarte juste assez d'elle pour pouvoir la laisser se retrouver de nouveau face à lui.
Les mains hésitantes et désireuses, elle se met alors à détacher les premiers boutons de sa chemise, le déshabillant petit à petit, jusqu'à dévoiler entièrement son torse. Tout à fait imberbe, sa peau est blanche, avec quelques grains de beauté dispersés.
Il l'aide à retirer sa chemise complètement, et elle vient rejoindre le t-shirt sur le carrelage de la salle de bain.

Opaline pose alors doucement ses mains sur le pantalon noir, au niveau du bouton. Elle le défait, et descend la fermeture lentement. Il la laisse faire. Elle découvre en dessous un boxer tout aussi noir, et se demande à quoi ressemble son sexe, quel goût il a, quelle odeur. Ses questions qui surgissent soudainement dans sa tête la font rougir, et elle retire ses mains.
Elle ne veut pas qu'il sache à quel point il l'intrigue, et à quel point elle a envie d'en voir plus, d'en toucher plus, d'en posséder plus.

Elle pose ses mains contre le lavabo derrière elle pour s'empêcher de triturer ses ongles ou de jouer avec ses cheveux, et de trahir ainsi sa nervosité.

Swann referme sa braguette et le bouton, et sans contexte lui demande si elle a faim.
Opaline hésite à répondre, et l'homme devine pourquoi alors il affirme avec un haussement de sourcil amusé:

-Non, ce n'est pas une question piège à double sens. Je parle bien de nourriture.

Opaline pousse un petit rire nerveux pour essayer de se détendre, se sentant un peu ridicule d'être si facile à lire, et elle répond machinalement:

-Non ça va.

En réalité, elle a faim. La matinée est bien avancée, les émotions ont été fortes et dormir dans une voiture n'est pas le sommeil le plus réparateur qui soit. Son corps a besoin d'énergie.
Mais, elle le sait parfaitement, elle a des réflexes intériorisés d'une société sexiste, et elle ne veut pas paraître devant lui gloutonne ni que son ventre soit gonflé. Elle sait qu'elle ne devrait pas penser comme ça, que c'est absurde, mais parfois elle ne peut pas s'en empêcher, elle a des préjugés sur elle-même et a peur de ne plus paraître si séduisante.

Swann plisse les yeux, et insiste:

-Tu es sure?

Trop tard. Elle s'est enfoncée dans son mensonge. Alors elle sourit machinalement et hoche la tête.

-Oui oui.

Comme une gifle du destin, au même instant son ventre de met à gargouiller, lui donnant envie de s'enterrer vivante.
Elle s'attend alors à une remarque moqueuse de Swann, mais au lieu de ça il fait comme si de rien était et dit:

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