Chap. 16

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-Mets-toi à genoux sur le sol.

Opaline hésite une seconde. A-t-elle envie de désobéir? D'encore tester les limites?
Non, elle décide de leur laisser un peu de répit à tous les deux.
Elle se laisse glisser du lit et de met à genoux, sans pour autant se tenir tout à fait droite ni faire d'effort particulier: il ne faut pas exagérer.

-Devant moi, pas collée au lit, laisse-toi de l'espace.

Elle marche à genoux sur quelques pas pour se mettre sans entrain où il le souhaite.

-Droite.

Elle obéit, presque à deux doigt de souffler, plus par principe que par réel agacement.

-Ne fais pas cette tête, tu es mignonne quand tu obéis.
-Et vous vous êtes...

Il la coupe:

-Ne dis pas quelque chose que tu regretterais. Tais-toi et écoute plutôt.

Elle hausse les épaules pour montrer qu'elle n'est pas du genre à se taire parce qu'on lui demande, mais elle ne dit plus un mot.
Swann continue, sur un ton calme mais qui n'invite pas à désobéir d'une quelque manière que ce soit:

-Tu vas devoir apprendre les positions, mais également les numéro que je leur attribue. Lorsque je te demanderai à n'importe quelle occasion de te mettre dans la position nº5 par exemple, tu ne devras pas hésiter.

Opaline écoute, se chuchotant à elle même que jamais elle n'obéirait de la sorte au doigt et à l'œil. Mais en attendant, elle était curieuse de découvrir toutes ces positions.

-La première position est simple, c'est presque celle dans laquelle tu es deja. A genoux, le dos bien droit, les cuisses serrées et tes mains posées dessus, paumes vers le ciel.

Opaline retourne ses mains, en regardant Swann.

-Tu es censé avoir les yeux baissés pour chaque position, mais nous y reviendront plus tard, deja retiens ta position.
-Je ne suis pas stupide, j'ai retenu.
-Ah oui? Je pourrai donc immédiatement t'interroger lorsque nous les aurons toutes vues.

Opaline n'en est pas certaine. Combien de position y a t'il au juste?!

-Si vous voulez!
-Position nº2. Pareil, mais cuisses bien écartées, et mains dans le dos.

Cette fois, Opaline n'est pas si vive pour obéir. S'offrir ainsi à la vue de cet homme qui lui est complètement habillé l'intimide assez.

-Qu'est ce que tu attends?
-Rien.
-Alors vas-y.

Elle n'a pas envie de lui montrer qu'elle n'est pas si à l'aise qu'elle aimerait, qu'elle perd un peu son courage, alors elle se met en position, mais cette fois elle n'arrive plus à soutenir son regard.

-Tiens, tu baisses les yeux finalement?

Il l'a percée à jour et elle ne le supporte pas, elle le foudroie du regard et referme illico les cuisses.

-Position nº3: Quatre pattes, le dos bien cambré.
-Bien droit ou bien cambré , il va falloir vous décider.
-Tes tétons ont déjà envie de se faire pincer?

Elle ne répond pas.

-Quatre pattes. Allez.

Opaline soupire bruyamment avec exagération et se met à quatre pattes, face à lui.

-Approche.
-Pour quoi faire?
-Sinon je viens te chercher.

Ça ne serait pas pour lui déplaire, mais elle sent qu'il se vengerait sur ses tétons et elle n'en a absolument pas envie. Alors elle s'approche.

-Encore.

Elle obéit, arrive à ses pieds.
Elle a le visage détourné, alors il prend son menton entre ses doigts. Mais elle garde les yeux sur le côté.

-Regarde-moi.
-« Baisse les yeux », « regarde-moi ». Vous êtes bipolaire.

La gifle qui la percute aussitôt est si inattendue qu'elle en reste figée et muette.
Elle porte sa main à sa joue, la bouche ouverte, et lève ses yeux ronds noirs sidérés vers lui.

-Tu vois quand tu veux.

Il reprend doucement son menton entre ses doigts, et vient caresser de son pouce sa lèvre inférieure, avant de l'introduire doucement dans sa bouche quelques instants.
Opaline, immobile et silencieuse, le laisse faire, partagée entre trop d'émotions contradictoires.
Puis, il vient presser ses joues dans sa main, la regarde intensément, et finalement se penche pour l'embrasser.

Opaline découvre enfin le goût de sa bouche, la vivacité de sa langue, la texture de ses lèvres...
Les picotements dans sa joue ne font qu'accentuer l'excitation de ce baiser. Elle s'y perd, oublie tout le reste, commence à se redresser pour mieux partager ce moment, mais brusquement, il rompt ce baiser qui ne faisait que commencer, et lui ordonne gentiment:

-Allez, retourne à ta place, nous avons encore du travail.

Coeur de brat Where stories live. Discover now