Coeur de brat

Chap. 18

-J'ai envie de te prendre contre ce mur. Maintenant.

Sentir son sexe à travers le tissu contre ses doigts, sentir son corps contre le siens, sentir son souffle, sa voix, sa chaleur.
Opaline répond avec empressement:

-Alors allez-y.

Swann vient mordiller la peau fine de son cou, juste en dessous de son oreille, et la jeune femme ne peut s'empêcher de lâcher un petit gémissement d'envie.
Ses mains pétrissent ses seins et jouent avec ses tétons - sans lui faire mal cette fois - jusqu'à la rendre folle. Elle retire sa main et frotte directement ses fesses contre son sexe pour lui donner envie d'aller plus loin, pour qu'il continue, se dépêche de continuer.
Mais il se contente de la mordiller, la titiller, toucher son corps mais pas son sexe.
Cette fois, Opaline se retourne pour être dos au mur et face à lui. Elle attrape son pantalon et retire avec hate son bouton.
Mais comme la première fois, il saisit ses poignets pour l'arrêter. Elle relève les yeux vers lui, les sourcils froncés d'incompréhension.

-Mais...!
-Je te l'ai dit: si tu veux du sexe, tu vas devoir être dressée. Ce n'est pas quelque chose qui t'est du, mais une récompense que tu dois mériter.

L'excitation d'Opaline laisse place à une colère farouche. C'est la première fois qu'un homme lui refuse du sexe aussi brusquement, aussi frontalement. Elle sait parfaitement qu'il se frustre lui-même en faisant ça, mais visiblement il sait mieux se gérer qu'elle, et ça ne fait qu'empirer son amertume.

Elle dégage violemment ses poignets et le pousse en mettant ses mains sur son torse pour qu'il la laisse passer. Mais alors qu'elle passe devant lui il la rattrape aussitôt par le bras et la plaque contre le mur contre lequel elle était un instant plus tôt. Opaline en est presque sonnée.

-Ne fais plus jamais ça.

Son ton est calme, mais dur, sans pitié, et la jeune femme a un frisson d'inquiétude qu'elle ne veut pas laisser paraître.

-... Lâchez-moi.
-Tu veux partir?
-Qu...quoi?
-Est-ce que tu veux partir? C'est ta dernière chance. Si tu restes, je n'aurais plus aucune pitié à ton égard pour les trois prochaines semaines, et même si tu me supplies de te laisser partir je ne t'y autoriserai pas.

Opaline n'a aucune envie de partir. Elle ne veut pas partir tant qu'elle ne l'aura pas sentie en elle, tant qu'elle n'aura pas gagné cette partie tout comme le reste, qu'elle lui montre qu'elle ne se laisserait pas soumettre comme une gentille petite fille.
Mais lui dire qu'elle veut rester serait déjà une défaite.
Elle reste donc silencieuse, le fixant dans les yeux, les mâchoires serrées.
Swann laisse s'écouler quelques secondes, puis accepte cette réponse silencieuse.

-Très bien. Tu as fait ton choix. Maintenant il va falloir assumer petite taupe.

Opaline ne sait pas à quoi s'attendre, mais elle sait que ce qui va suivre risque d'être douloureux. Mais finalement, il se contente de lâcher son bras et de reculer de trois pas.

-Position nº4.

Au plus profond d'elle-même, Opaline murmure « espèce de salaud ».
Ils savent tous les deux qu'en cet instant, jamais elle ne le fera. Ce qui lui donnera à lui l'occasion  parfaite et absolue pour la punir comme il le souhaite, sous un air de lui avoir donné un seconde chance qu'elle n'a pas saisie. Il a envie de la punir, elle n'a pas envie d'obéir.

Opaline reste immobile et silencieuse, et finalement, elle décide d'être encore plus insolente et froide les bras devant elle avant de lui lancer un regard qui signifie clairement « Et sinon quoi? ».

Au même instant, Swann a un petit sourire. Il a eu exactement ce qu'il voulait, et elle sait déjà qu'elle risque amèrement de regretter de ne pas avoir été sage...