My Demon. [DOB]

Chapitre 2: Toujours à fantasmer sur ses fous furieux?

Oui, même fou il restait beau.

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Je restais là, accoudée sur le comptoir de la réception de la grande salle, à le fixer. Ses mouvements frénétiques, ses yeux vitreux, et son regard qui se faisait meurtrier dès qu'il se posait sur quelqu'un pouvait faire peur, mais moi je n'avais pas peur.

Non, je n'avais pas peur. Disons qu'il me fascinait depuis tellement longtemps que j'en avais pris l'habitude. Et pourtant, je ne lui avais jamais réellement adressé la parole. Non pas que cela m'était interdit... Quoi que, peut-être, mais je m'en fichais d'avoir une autorisation ou non. Mais c'était surtout par manque de courage. Il me fascinait c'est vrai, mais en même temps il me fascinait tellement que je n'osais pas aller vers lui. En tout cas pas depuis notre première rencontre, qui avait été d'ailleurs notre seul confrontation...

Et puis, pourquoi faire de toute façon ? Pour commencer une histoire d'amour secrète avec un fou interné dans un hôpital psychiatrique pour, je cite, "troubles mentaux très graves" et "folie meurtrière" ? N'importe quoi.

Je soupirai, ne lâchant pas pour autant ce mystérieux personnage des yeux. Bon, d'accord, il était fou. Ça, c'était un fait. Mais il me rendait folle, moi.

Moi, Zoé Smith, jeune lycéenne de 17 ans déclarée saine d'esprit, je devenais folle. Folle de lui.

«Toujours à fantasmer sur ces fous furieux?» cracha une voix derrière moi.

Je sursautai sur le coup. Mais je connaissais que trop bien cette vieille voix cassée. Je me retournai en roulant les yeux au ciel.

Renée... Cette bonne femme ne pouvait pas me voir autant que je ne pouvais pas me la voir non plus.

La voilà entrain de fouiller dans les papiers de la réception, me jetant quelques coups d'œil méprisants et attendant surement une réponse au pique qu'elle venait de me lancer.

Elle était juste diabolique.

«Heureusement que c'est sur eux, et non sur toi.» lançai-je, fière de moi.

Je ne pus m'empêcher de ricaner face à sa vieille tête pleine de rides, l'air surprise. Elle se décomposa à vue d'œil. Visiblement, mes remarques ne lui plaisaient toujours pas.

Oui, c'était vrai que j'avais beaucoup de répondant, mais que voulez vous, j'étais comme ça. On ne se refait pas, regardez Renée, elle était toujours aussi laide et snob. Elle l'avait été toute sa vie et elle le sera toujours!

«Tu n'es qu'une petite insolente!» s'écria t-elle d'une voix étranglée.

Je soupirai en secouant la tête, comme exaspérée.

«Toujours les mêmes réponses, tu me déçois ma vieille Renée...» ricanais-je.

C'est vrai quoi, à chaque fois elle finissait nos chamailleries en me traitant de petite insolente. C'est bon, j'avais compris que j'étais insolente! Même que ça ne me déplaisait pas, tout compte fait.

Je retournai mon regard vers l'endroit où se trouvait Dylan, mais il avait disparu. Et merde ! Tout ça de sa faute à elle, cette vieille sorcière !

Je soufflai de rage en partant vers les couloirs, histoire d'être loin d'elle. Et moi qui avais prévu quelque chose... Bah oui, vous devez actuellement vous demandez pourquoi, aujourd'hui était un jour important ? Pourquoi pas l'année dernière, hier ou même demain ? Parce que c'était aujourd'hui même que j'avais décidé de faire tout de même avancer les choses !

Peut-être que j'avais dit que je n'osais pas lui adresser la parole face à la fascination que j'avais pour lui, mais si j'allais quand même lui parler juste comme ça ? Ce n'était pas obligatoire pour débuter quelque chose de sentimental ou passionnel, ça peut être juste comme ça après tout!

Un sourire se forma sur mon visage, et je traversai silencieusement les couloirs pour ne pas me faire remarquer. Il n'était plus dans la grande salle, alors il était surement dans sa chambre.

Cette dernière se trouvait à l'étage 3, me voilà donc entrain de gravir les marches. Les cris résonnaient dans les cages d'escaliers, et en ce moment je ne priais que pour une chose : ne pas me faire voir. Car cela m'aurait étonné que j'avais le droit de faire ce que je m'apprêtais à faire.

J'entendais déjà ma mère m'engueuler et me dire que ce que je faisais était dangereux!

Mais attendez... En y réfléchissant. Est-ce vraiment dangereux ?

Le truc, c'est que je me connaissais. Peut importait que cela était dangereux ou non, je le ferais quand même, car quand j'avais quelque chose en tête, je laissais rarement tomber!

J'inspirai un grand coup avant d'avancer dans l'obscurité du couloir de l'étage 3. Quand j'arrivais enfin devant sa porte, je me surpris entrain de trembler. Aurais-je réellement peur? Je pense que c'était juste l'adrénaline.

Une légère lumière se faisait apercevoir sous le bas de la porte. Je posais mes fins doigts sur la poignée après avoir tapé deux coups timides sur sa porte.

Puis je l'ouvrai en retenant ma respiration...

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