Chapitre 16: Je suis fou pas stupide.

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Et vous savez ce qu'il y avait, sur ce panneau?

Des clés.

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Et vous connaissez sans doute l'utilité de ces dernières? Elles ouvraient des portes. Et savez vous ce qui m'empêchait d'aller voir Dylan? Bah simplement une foutue porte fermée à double tour.

Un petit sourire malicieux vint se placer sur mes lèvres sans que je ne le contrôlais pour autant. L'idée m'était venue d'un coup et je comptais bien mettre à l'œuvre mon plan.

Mais là encore, je ne savais toujours pas pourquoi je m'obstinais à aller le voir. C'était plus fort que moi, je faisais ça sans trop réfléchir. Je voulais constamment voir comment il allait... L'entendre me parler, même si un seul mot de sa part avait pour don de paralyser tout les membres de mon corps... Plonger mon regard dans ses yeux bruns qui ne trahissaient aucune trace de sentiment si ce n'était de la haine... Voir ses lèvres roses pâles et si douces bouger au rythme des paroles qu'il me disait, quelque soit la nature de ces dernières... Je pense que je vais devoir m'arrêter là, car sinon j'en aurais jusqu'à l'année prochaine.

Je regardais à gauche, puis à droite. Renée n'était pas ici, aucun infirmier en vue près de la réception, c'était donc le parfait moment pour aller faire ce que je voulais faire de puis le début: voler ces satanées clés.

Me voilà alors entrain d'escalader agilement la baie vitrée de cette petite pièce, pour enfin attraper en vitesse le petit trousseau qui pendait depuis tout à l'heure sur ce panneau murale qui était juste en face de moi.

Je ressortis en vitesse grand V, ni vue ni connue! Je fixais les clés dans ma main avec un sourire de vainqueur, avant de partir en courant jusqu'à la cage d'escalier.

Ni une, ni deux, je me mis à gravir les marche trois par trois jusqu'à l'étage de la chambre de Dylan, en prenant soin de faire le moins de bruit possible dans ma course.

Peu de temps après, j'étais devant sa porte. Je me stoppais dans mon élan, comme à chaque fois me diriez vous. Et oui, à chaque fois, j'avais cette putain d'hésitation avant d'entrer. Fallait dire que Dylan O'Brien restait Dylan O'Brien, traduction, c'était flippant et dangereux.

Et puis, je ne connaissais pas trop les effets de ce qu'ils appelaient "sédatifs". J'avais cru comprendre que c'était censé calmer les patients, mais comment? Allais-je faire face à un véritable légume quand j'allais entrer? Ou juste à un Dylan normal qui m'invitera à boire du thé dans sa modeste petite pièce, situé en plein coeur du grand Silver House?

Ouais, bon d'accord, je m'emballais un tout petit peu là. Mais quand même, ce sujet méritait réflexion. Je me mis à soupirer longuement tout en fixant intensément le trousseau de clés...

Bon après tout, je n'avais pas volé ça pour rien. Je cherchais donc la clé destinée à ouvrir les chambres des patients, puis je l'insérais directement dans la serrure avant de la tourner à l'intérieur.

L'endroit était comme à son habitude: plongé dans le pénombre. Mais je pouvais tout de même discerner Dylan sur son lit. Son visage paraissait vidé de tout sentiment, de toute émotion. C'était... Troublant.

«Dylan...?» tentais-je, d'une toute petite voix timide.

Je fis ensuite deux pas dans la pièce en prenant soin de refermer doucement et silencieusement la porte derrière moi. Son regard se tourna vers moi, ses yeux étaient vitreux, et la flamme qui les animait d'habitude était maintenant éteinte. Son teint quand à lui était encore plus pale qu'à la normale.

«Qu'est ce que...» commença t-il.

Mais il ne finissait pas sa phrase et se mit à soupirer, comme exaspéré. Il secoua légèrement la tête de droite à gauche, cependant ses mouvements étaient lents, s'en était vraiment bizarre.

«Zoé tu... Tu devrais partir...» me disait-il avec un peu d'hésitation dans la voix.

Je me figeais dans l'instant. Ce genre de paroles ne lui ressemblait pas. Enfin, la façon dont il l'avait dit, ça ne lui ressemblait pas du tout. Déjà rien que l'hésitation paraissait très suspecte chez lui. Ensuite cette intonation si calme et posée dans sa voix, c'était pas son genre non plus. Sans parler du fait qu'il était encore assit sur son lit, à ne pas bouger. D'habitude il bondirait tel un prédateur bondirait sur sa proie.

«Co...Comment ça partir?» bafouillais-je, ne savant pas quoi répondre.

Il se remit à soupirer, quand à moi, je baissais la tête pour fixer mes pieds. Je ne savais pas à quoi je m'attendais en arrivant ici, mais surement pas à ça. En fait si, je pensais que je m'attendais à que ça se passait comme à chaque fois. Qu'il était bizarre avec moi, et que ses paroles crues faisaient vibrer mon petit cœur fragile. Qu'il osait franchir la barrière en m'embrassant, ou encore en posant simplement une main sur moi. Que sa peau touchait la mienne, encore et encore.

Je m'attendais surement à ça, en débarquant ici il y a quelques secondes. J'espérais surement au plus profond de moi-même que ça aille plus loin, toujours plus loin de jours en jours. Car c'était ce que je voulais, que ça aille plus loin. C'était ce que mon corps désirait le plus, je croyais.

Quand je relevais mon regard, Dylan était toujours pareil. Donc c'était ça, l'effet des sédatifs? Ça l'empêchait de se comporter comme il se comporte d'habitude. Ça l'empêchait donc surement de faire ce qu'il avait envie de faire. En gros, ça l'empêchait d'être lui-même...

«Sors maintenant. Je pense qu'une gamine de 17 ans à surement autre chose à faire que de jouer les voleuses de clés dans un H.P.» souffla t-il.

Je resserrais la pression sur le petit trousseau métallique sur lequel j'avais refermé ma main gauche. Mais comment savait-il...?

«Comment... Comment tu sais que c'est ce que j'ai fais...?» m'exclamais-je, en m'approchant un peu de lui.

Un air blasé parcourut son visage un court instant, juste avant qu'il reprenne la parole.

«Je suis fou, pas stupide.» cracha t-il, en m'adressant un petit regard de travers.

«Pourquoi ils t'ont fait ça ?» le questionnais-je soudainement.

Oui, cette question me brulait les lèvres depuis tout à l'heure, alors j'avais pris tout le courage que j'avais en poche pour pouvoir lui adresser une parole par moi-même. Pour une fois que c'était moi qui posait les questions et non lui... Il se mit à ricaner doucement.

«Tel est la question.» se moqua t-il.

«Mais pourquoi?! Dis le moi!» insistais-je encore.

Me voilà à fond dans mes questions. Je voulais à tout prix savoir. Il parut lui-même surprit par ma soudaine confiance en moi. À vrai dire, c'était parce qu'il était dans cet état là que je m'accordais le droit de m'adresser à lui aussi ouvertement. Car dans d'autres circonstances, jamais je n'oserais.

«Ils pensent que ça apaise les gens comme moi, surement.» soupira t-il.

J'arquais un sourcil.

«Et ça marche? disais-je.

«Non.»

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Hey! Oui je sais c'est méchant de couper la, mais désolée, le sadisme fait trop partie de moi haha! xD Sinon vos avis sur ce chapitre? La suite arrive bientôt! Ah, et merci pour les 13K de vues!

My Demon. [DOB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant