Chapitre 6: Très bien alors à demain...

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Je lui souris en lui faisant un petit bisous sur la joue en remerciement, puis je partis en courant de la réception, telle une gamine.

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Je m'arrêtai dans un couloir, prenant conscience que j'étais partie en courant comme une attardée mentale sans même savoir où j'allais. Je pensais que cet endroit déteignait vraiment trop sur moi...

Je me retournai en arpentant les lieux du regard. Le couloir était vide, personne en vue. C'était qu'à cette heure si, tous les patients sont regroupés dans la grande salle, et tous les employés étaient avec eux, ou alors dans les bureaux.

Puis il y avait moi, partout et nulle part à la fois. En fait, le truc c'était que je n'avais pas vraiment ma place ici. C'est vrai quoi, regardez moi. Est-ce que je ressemblais à une folle ? Sérieusement non, même si on pouvait avoir parfois quelques doutes là-dessus. Puis, est-ce que je ressemblais à une infirmière ? Non plus, je n'avais ni l'âge ni la tenue. Et encore moins les capacités pour. Et pour finir, est-ce que je ressemblais à une Renée? Non plus! Je n'avais ni les rides, ni la vieillesse, ni la voix cassée par les années, et encore moins la méchanceté de cette dernière. Bon, en bref, si on ne ressemblait pas à une des choses que je venais de citer, on ne pouvais pas avoir sa place ici, c'est tout.

Je me mis donc à marcher lentement dans ce long couloir sombre qui faisait partie du Silver House, la tête baissée à fixer les dalles qui défilaient sous mes yeux à la vitesse de mes pas. Jusqu'au moment ou je rentrai violemment en collision avec quelque chose. L'impact me projeta en arrière et me fit tomber lourdement sur les fesses. Je me mis à grogner à cause de la vive douleur que j'avais pu ressentir à cet instant, et c'est quand je relevai le regard que je me rendis compte que je n'étais pas réellement rentrée dans quelque chose, mais plutôt quelqu'un.

Et quand je vis cette personne, mon cœur rata un battement, avant de s'accélérer à une vitesse folle. Pourquoi? Parce que ce quelqu'un, ce n'était pas n'importe qui. Vous l'auriez deviné, c'est Renée.

Non, je déconne, c'est Dylan.

Oui, même dans les pires moments j'arrivais à faire de l'humour.

«Ça va?» me demanda t-il, d'une voix rauque.

Je restai bouche ouverte, à le fixer. J'étais d'ailleurs toujours par terre et je n'osais pas dire un seul mot, ni faire un seul geste. J'étais comme paralysée. Jusqu'au moment ou il m'attrapa fortement le bras avant de me soulever pour me remettre sur mes deux pieds.

Je n'arrivais pas à détacher mon regard de ses yeux bruns. Normalement, ce genre de regard intimiderait n'importe quelle fille qui aurait eu le malheur de le croiser. Mais moi, ce n'était pas le cas. Je ne baissais pas les yeux pour fixer mes pieds comme une idiote. Non pas que ce n'était pas à mon habitude - c'était même fréquent chez moi - mais avec lui, je n'en ressentais pas le besoin. Il ne m'intimidait pas du tout à l'instant, malgré le fait que je ne le connaissais pas réellement. C'est vrai qu'en y réfléchissant, je ne le connaissais pas. Tout ce que je savais de lui, c'était son prénom et son nom de famille. Ainsi que les petites choses pas jolies à voir que j'avais pu lire dans son dossier volé en douce dans le bureau de ma très chère mère.

«Tu seras là demain?» me demanda t-il soudainement, me sortant de ma transe.

Je clignai des yeux plusieurs fois pour essayer de me reconnecter à la réalité. Malheureusement pour moi, cette dernière me devenait de plus en plus flou depuis ces derniers temps...

«Euh... Bah..., o..oui... Normal'ment..» bafouillai-je.

Il s'avança d'un pas, je reculai de deux par pure réflexe. Il recommença, et je fus très vite piégée à cause de ce satané mur. Mon cœur battait, depuis tout à l'heure, anormalement vite. Je sentais mon pouls battre à tout rompre dans mon cou ainsi que dans mon poignet.

Un sourire carnassier se dessina sur ses lèvres quand il fut près de moi. Beaucoup trop près. J'en étais au point de ne même plus savoir comment faire pour respirer. J'en étais à me demander si il ne m'intimidait pas, finalement...

Sa main se leva et s'avança lentement vers mon visage. Je la fixai d'un regard assez mauvais, m'attendant au pire. Oui, parce que le fait qu'il était malade et enfermé dans un hôpital psychiatrique ne m'avais pas échappé, hein. Cette main pouvait très bien m'étrangler, ou encore me gifler, ou n'importe quoi. Bref, je me méfiais quand même un peu. Rien qu'un tout petit peu.

Je ne pus m'empêcher de fermer les yeux avant que sa main rentre en collision avec mon visage.

Mais, à mon plus grand étonnement, il se mit à me caresser délicatement la joue. J'ouvris soudainement les yeux, surprise. Je me mis à frémir rien que de sentir sa peau contre la mienne. Un long et délicieux frisson qui parcourra tout mon corps jusqu'à mon échine.

Son visage se rapprocha lui aussi sans que je ne m'en rendais compte. Il était tellement près que je pouvais sentir son souffle chaud me chatouiller. J'étais prise au piège, mais je n'avais aucune envie de m'échapper. Même si je le voulais, je ne pensais pas que je le pourrais. Il était tellement près que maintenant, tout son corps faisait barrage au mien.

«Très bien, alors à demain...» me susurra t-il au creux de l'oreille.

Rien que d'entendre sa voix en un murmure aussi doux que celui-ci, ça me fit frissonner une nouvelle fois. Le plaisir ressentit me fit fermer les yeux.

Et puis d'un seul coup, plus rien. Plus de souffle chaud contre mon visage, plus de douces caresses sur ma peau, plus de paroles frissonnantes. Plus rien.

J'ouvris les yeux.

Mais il n'était plus là.

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Vos avis sur ce sixième chapitre? Il y a bientôt 2K de vues sur cette fiction, merci à vous! La suite arrive bientôt!

My Demon. [DOB]Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin