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Déjà deux semaines que je suis clouée dans ce lit inconfortable. Deux semaines que je suis cloîtrée entre ces quatre murs blanc. J'ai encore fais une rechute et cette fois ci j'étais à deux doigts de mourir. Cela n'aurait pas été plus mal dans le fond.

Du haut de mes dix-huit ans je suis souvent à l'hôpital, ils me connaissent tous ici. Je suis comme une célébrité. Depuis mes huit ans je viens faire des séjours ici. L'hôpital est plutôt comme une maison et ma vrai maison comme une résidence secondaire.

J'ai mes petites habitudes, mon train train quotidien. Mais ce soir je n'en peux plus de ces murs blanc. J'ai besoin d'air frais, besoin de sortir et je sais parfaitement où aller pour ça.

Me voilà donc à quatre pattes rampant devant le poste de sécurité à trois heures du matin. La nuit l'hôpital est silencieux, aucun bruit seulement les bips continuent des machines qui détiennent la vie de certains patients. J'aperçois dans le reflet d'une vitre, Patrick l'agent de sécurité qui surveille le couloir à l'affût d'une personne voulant se faire la mal dans la nuit, comme moi. Il ne semble pas m'avoir remarqué, tant mieux. Sinon je vais avoir droit à une leçon de morale pendant une bonne heure de sa part.

Je me dirige donc à pas de souris vers l'escalier de sortie qui mène au toit, je tire doucement la porte priant intérieurement pour qu'elle ne grince pas. Aujourd'hui, apparemment la chance est de mon côté. Je monte péniblement les escaliers, au bout d'une dizaine de marches je suis déjà à bout de souffle mais qu'importe je touche presque au but.

Enfin le grand air, le froid rempli mes poumons et me redonne un semblant de vie. Le vent frais de cette nuit m'apaise. Je profite de la vue et me délecte du paysage qui est juste époustouflante cette nuit. Une nuit comme je les aime ; les étoiles brillent dans le ciel comme jamais, la lune est pleinement remplie. Les lampadaires de la ville éclairent doucement les rues alentours me laissant admirer les passants qui flânent délicatement dans les rues. D'une part je les jalouse mais d'une autre je suis heureuse de leur bonheur. Je me dis que si je ne peux avoir accès au bonheur, d'autre eux, ne se privent pas et tant mieux. Je m'avance sur le toit contournant les conduits d'aérations qui poussent comme des fleurs. Je me rapproche du bord doucement, je veux dire que j'ai le temps ce n'est pas comme si des amis m'attendaient pour sortir. Non ici, rien ne me retiens, absolument rien. Je m'assoie enfin sur le bord du bâtiment les pieds dans le vide, les balançant rapidement. Je suis là, subissant le temps qui passe et qui semble être trop rapide pour moi. Je me penche pour voir un peu plus.

-Ne sautes pas. Crie une voix derrière moi qui semble paniquée puis une main me saisit violemment l'épaule. Je me retourne alors vivement. Le temps semble s'être arrêté peut être souhaite t-il m'attendre ? En un battement de cils nos regards se sont croisés et ne se sont plus quittés. Il a suffit d'une seconde pour que tout bascule. Si j'hésitais entre rester de ce monde ou partit grâce à cette seconde mon choix aurait été vite fait. Rester en vie était et est encore plus ma décision. De toute façon la vie telle qu'elle est mérite d'être vécue, qu'elle soit semée d'embûches ou non. Des philosophes diront même que c'est une chance. Mais le mot chance ne correspond pas à l'étiquette de ma vie, ma vie est plutôt un cauchemar. Oui, la vie est cruelle, elle nous retire des êtres qui nous sont chers, elle décide simplement de leur ôter la vie. Mais la vie ou plus justement le fameux destin est injuste il ne possède pas de compassion. Il enlève des êtres comme on enlève les pétales d'une marguerite, la vie est un tirage heureux ou non. Et le mien est loin de l'être je vous l'assure.

Depuis plus d'une minute mes yeux sont figés dans les siens. Ses yeux marrons presque noirs m'envoûtent totalement et puis sa beauté me subjugue et me donne d'inlassable gifle. Je l'observe, chaque traits, chaque parcelles de son magnifique visage. Il est beau c'est indéniable, je crois que dans ma courte existence jamais un homme n'a égalé sa beauté. Ses cheveux noirs corbeau avec quelques mèches rebelles qui retombent sur son front. Son sourire éclatant qui dévoilent de petites fossettes. Tout chez lui semble parfait, je dois sûrement rêver. Un homme comme celui là ne peut être réel, il n'existe que dans les songes. Sa main sur mon épaule me rappelle pourtant qu'il est réel, qu'il est vraiment devant moi.

-Tu ne sautes pas hein? Sa voix rauque si parfaite me sort de mes pensées futiles. Je le regarde encore plus intensément et rigole, je ris et c'est incontrôlable, plus fort que moi. Ça me fais rire qu'il ai pu penser que j'allais sauter. Si j'aurais voulu mourir je n'aurais pas attendu tout ce temps. Chaque jour j'ai peur de la mort, mais j'aime plus la vie. Parfois j'ai une terrible envie de partir mais je n'ai pas envie de le choisir. Alors j'attends que la mort me fauche.

-Non. Est le seul mot que j'arrive à prononcer encore anesthésiée par sa beauté fulgurante. Je perçois dans son regard du soulagement sûrement heureux d'avoir pu s'épargner une mort sur sa conscience. Pour autant il ne me lâche l'épaule. Je le regarde et aperçois que lui aussi est un patient en vu de la belle blouse qu'il porte.

-Je suis jalouse de ta tenue. Dis-je en riant légèrement quant à lui il me balance un sourire radieux en réponse à ma remarque. Je me relève du bord et m'apprête à partir et donc de franchir la porte quant au loin j'entends sa magnifique voix.

-Sean, je m'appelle Sean. Je souris à l'entente de son nom, je pense au fond de moi qu'un bel homme comme lui ne pouvait que porter un beau prénom.

Je suis déjà de retour dans ma chambre et heureusement je ne me suis pas fais prendre. Il est cinq heures et demie mais il m'est impossible de trouver le sommeil. Pourquoi ? Car il hante mes pensées, son visage ne cesse d'apparaître à la seconde où mes paupières se ferment. Je revois son sourire d'ange, je repense à sa main sur mon épaule et rien que cette pensée me procure d'innombrable frissons. Je ris de moi, je suis comme toutes ces filles stupides qui ne pensent qu'à l'amour. Mais l'amour je le sais n'est pas fais pour moi, nous sommes incompatibles.

Pourtant je n'ai qu'une seule envie le revoir.

Le dernier espoir {terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant