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Je n'ai que très peu fermé l'œil de la nuit. Sûrement trop obsédée par ma rencontre de la nuit dernière. Je me dis aussi qu'il ne me dit fichtrement rien, ou alors j'étais à chaque fois trop absorbée par mes pensées et ne l'ai pas remarqué. Je me lève de mon lit et décide de m'habiller pour aujourd'hui, je commence à en avoir marre de cette vieille chemise qui me rappelle un peu plus chaque jours que je suis malade.

Je m'apprête donc d'un jean noir taille haute troué aux genoux et un tee-shirt blanc nike puis rajoute ma fidèle veste en cuir. Je me chausse pour terminer de air force 1 blanche. Je file ensuite dans la salle de bain et en face de mon reflet je sursaute suite à mes poches sous les yeux ainsi que mon teint pale comme la neige. Ce teint tranche bien avec ma longue chevelure noir. Je décide de me mettre juste du mascara et rien de plus. J'ai toujours étais très légère en maquillage le naturel est rare de nos jours et c'est ce qui me donne du charme selon ma mère.

Après mettre préparée, je sors de ma chambre et passe devant Patrick qui dort -comme d'habitude- sur sa chaise, cette vision me décroche un petit sourire. Je descends à la cafétéria par l'ascenseur pour ne pas être essoufflée. Je m'avance est dis bonjour à mes petits vieux comme j'aime les appeler. Ils sont je trouve très attachants, je les aime beaucoup et quand je ne trouve rien de passionnant à faire je vais les voir et écoute leur vie passée. Je me dis que vivre à leur époque devait être autre chose qu'aujourd'hui. Le monde d'aujourd'hui est renfermé, triste, seul. Vivre dans notre société est plutôt de la platitude car on a plus goût à rien et plus rien n'a de goût. Le monde d'aujourd'hui est naïf en croyant que tout a une solution mais non les problèmes ne peuvent pas toujours être résolus. J'en suis la preuve vivante.

Je me dirige vers ma table que j'aime tant, elle est accolée à la seule fenêtre de la pièce et je me permet donc de m'évader le temps d'un repas. Mais je remarque vite un homme qui occupe déjà la table, mais je m'en fou un peu car mon nom n'est pas marqué sur celle-ci. Je suis pas égoïste au point de ne pas partager une table. Je vais donc à la rencontre de cet homme en espérant qu'il me laisse partager son repas en sa compagnie. J'avance donc d'un pas décidé vers lui et pose mon plateau rapidement sur la table.

-Je peux ? Je dis ça d'une voix qui se veut je pense suppliante. Il lève enfin les yeux de son assiette et me regarde avec ses yeux si sombres. Et je le reconnais sans aucun doute c'est Sean ou plutôt l'homme qui m'a sauvé de mon soit disant suicide. Je ris intérieurement à cette remarque très pertinente.

-Tu t'es déjà installé non ? Mais oui tu peux. Je m'assoie gênée de sa réponse. C'est vrai que par politesse j'aurais éventuellement pu demander avant de poser mon plateau. Mais c'est trop tard.

-Je peux aller m'installer ailleurs si tu veux. Dis-je assez sèchement.

-Tu ne me gêne absolument pas, c'était juste pour te déstabiliser et rien d'autre.

-Très délicate attention. J'émets un léger rire et lui un petit sourire en coin qui fait apparaître ses magnifiques fossettes.

Il recommence à manger et moi je débute mais comme d'habitude je n'ai pas faim et je suis plutôt en train de jouer avec ma nourriture qu'autre chose.

-Tu ne manges pas ? Sa voix me sort de la contemplation de mes nouilles qui était pourtant très instructif. Je le regarde deux, trois secondes avant de répondre.

-Non, je n'ai pas très faim tu sais. Tu veux mes pattes ? Je le vois me regarder limite avec de la bave aux creux de ses lèvres. Tu feras attention, tu baves. J'émets un petit rire et lui par contre part dans un fou rire qui semble sans fin. Son rire me donne un peu de baume au cœur. Je me dis que finalement cette rencontre me redonnera qui sait un peu le moral que j'ai perdu depuis trop longtemps déjà. Je le regarde ou plutôt l'admire depuis une minute et me dis que cela fait légèrement psychopathe donc je me concentre sur la fenêtre et sur le paysage. Aujourd'hui c'est une belle journée d'hivers avec une fine couche de neige qui recouvre le sol. Le temps est quand même ensoleillé ce qui donne de magnifique reflet sur la neige.

-Cela te dis de faire un tour dehors avec moi ? Je le regarde avec insistante me demandant si c'était bien à moi qu'il venait de proposer ça, je me retourne et remarque qu'il n'y a personne. Oui c'est bien à toi que j'ai parlé. Je souris gênée et lui réponds par un hochement de tête positif et lui dit de me rejoindre dans le hall vers une heure et demie.

Je pars donc à ma chambre pour me brosser les dents et ensuite enfiler un pull-over gris par dessous ma veste car dehors ce n'est clairement pas la même température que dans l'hôpital.

Me voilà partis en direction du hall mais en chemin je croise Anastasia mon petit rayon de bonheur. Cette enfant de huit ans et très mature pour son âge, elle s'est clairement qu'elle est gravement malade mais cela ne l'empêche pas de garder le sourire. Même si elle n'a que huit ans je m'entends très bien avec elle, j'ai envie sans cesse de la protéger car je me vois au même âge qu'elle toute souriante et aussi un peu naïve. J'aurais aimé avoir une amie pour me changer les idées donc j'essaye de lui changer ses idées à elle. Je sais que être à l'hôpital nous rappelle un peu plus chaque jours que nous sommes malades, et donc essayer de penser à autre chose c'est s'évader en quelques sorte de sa maladie.

-Miaaa. Dès qu'elle me voit elle me saute dans les bras, je resserre alors mon étreinte sur son corps frêle à cause des chimios à répétition. Oui, Anastasia est atteinte d'une leucémie et subit donc des séances de chimiothérapies, pour l'instant elle les supporte tant bien que mal. Mia, tu m'abandonnes ?

-Non Anastasia, pourquoi tu dis ça ma puce ?

-Tu es habillée et souvent quant on porte nos vêtements de ville cela veut dire qu'on quitte l'hôpital. Ne pars pas s'il te plaît. Elle me regarde de ses yeux bleus qui sont déjà remplient de larme.

-Hé, Anastasia je ne pars pas, je vais juste faire un tour dehors avec un ami, sèche tes larmes tu sais très bien que je déteste te voir pleurer. Je lui fais un bisou sur la joue. Elle me sourit et me rend mon bisou, mais elle me fait plutôt un bisous comment dire assez baveux car elle sait que je n'aime pas quand elle fait ça.

-On dirait des bisous de grand-mère tu baves tellement. Je rigole doucement et elle aussi.

-Je te laisse Mia, je vais à ma séance de chimio et amuse toi bien avec ton ami. C'est bizarre car elle a bien insisté sur le mot ami mais je n'y prête pas attention et pars rejoindre Sean. Je remarque à ma montre que je suis en retard de dix minutes, j'espère qu'il ne sera pas partit. Je me mets à trottiner doucement et je sens déjà ma respiration s'affoler mais je le vois au bout du couloir près à partir, je cours donc plus rapidement et l'appelle.

-Sean. Il se retourne et se dirige vers moi. Mon cœur ne cesse de battre dans ma poitrine je crois que j'ai un peu -beaucoup- forcé. Je le vois se rapprocher de moi mais je ressens une douleur fulgurante dans ma poitrine qui me paralyse sur place. Je mets ma main sur ma poitrine et commence mes exercices de respiration mais rien ne marche. Je me sens partir en arrière et tomber dans les pommes. Je sens avant de sombrer pour de bon des bras me retenir dans ma chute. Je sens que je vais -encore - avoir le droit à une leçon de morale par les médecins.


Le dernier espoir {terminé}Where stories live. Discover now