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Il est actuellement trois heures du matin, l'hôpital est plongé dans ce silence habituel, ce silence si pesant. Ce même silence qui habite mon quotidien depuis bientôt dix ans, mais qu'importe puisque je suis actuellement en train de marcher dans ce couloir blanc qui semble interminable et qui mène à la sortie. Je vais enfin sortir de cet hôpital, je vais quitter une part de moi mais aucun regret ne m'habite. Je suis même heureuse de partir et de changer mon quotidien qui était devenu si monotone, invivable. Je vais enfin commencer à vivre et cette pensée ne cesse de se répéter dans mon esprit. Je vais être libre et je n'arrive pas à m'en rendre compte.

Anastasia est dans les bras de Sean encore endormie, elle tient son fidèle ours en peluche et cette vision me fait doucement sourire. Je suis tellement reconnaissante de ce que fait Sean pour Anastasia et pour moi. Il nous sauve, il va nous faire découvrir la vie et à jamais je ne saurais le remercier comme il se doit. Je veux dire on se connaît depuis peu, et il fait ça pour nous, c'est tellement inespéré, tellement généreux. J'ai l'impression d'être dans un rêve et j'espère ne jamais me réveiller. Jamais.

Notre vol est à cinq heures trente mais on veut être en avance pour pouvoir faire face au monde et être sûr d'embarquer. Une peur m'envahit soudainement, je n'ai jamais pris l'avion de ma vie et si j'étais malade, si l'avion se crachait ou si il était détourné. Il faut absolument que je me calme et que j'arrête de me poser trop de question. Comme si Sean avait remarqué mon anxiété, il me prend la main avec celle qu'il a de libre quant à moi je traîne nonchalamment notre valise à Anastasia et moi. Toute notre vie y est rangée pourtant elle est étrangement légère.

Sean attache Anastasia à l'arrière et la couvre d'une couverture pour ne pas qu'elle ai froid. Il est tellement adorable et je me demande sincèrement comment ses parents ont fait pour avoir un fils aussi adorable que lui, il est tellement l'opposé de ses parents, de son père. J'ai envie de dire forte heureusement. Quant à moi je place notre valise dans le coffre au côté de celle de Sean la sienne est plus grosse que la notre qui est pourtant remplie de nos vêtements à toutes les deux. Je prends place côté passager et j'attends que Sean prenne place derrière le volant. Je place ma tête contre la vite puis j'entends la voiture démarrer et je jette un dernier regard à l'hôpital et je ressens quand même un petite pointe de nostalgie mais l'impatience et l'excitation prennent rapidement le dessus.

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Nous avons déposé la voiture de location sur le parking de l'aéroport et nous voilà, dans cet avion qui nous emmène vers une nouvelle vie. Pour embarquer tout c'est bien passé et nous avons que très peu attendu. Anastasia est entre Sean et moi, pour ma part je suis contre le hublot et je dois avouer que cela me rassure, un peu. L'hôtesse de l'air nous explique les procédures de sécurité et je crois n'avoir jamais été si attentive à des explications. Elle nous indique ensuite de nous attacher et que nous allons décoller dans quelques minutes. Je sens le stresse monter en moi et la peur me paralyse, je sers l'accoudoir tellement fort que mes jointures en sont blanches. Je regarde un point fixe sur le siège situé devant moi. Je sens qu'une crise approche, il faut que je me détende sinon je vais refaire une chute dans peu de temps. Je commence alors, seule mes exercices de respiration mais cela ne change guère les choses. Puis je sens une main saisir la mienne avec délicatesse et faire une légère pression sur celle-ci je tourne donc la tête et découvre Sean qui me fixe de ses prunelles grises.

-Regarde moi, ne quitte pas mes yeux d'accord ? Je hoche simplement la tête. Fais pareil que moi, respire par le nez profondément et expire par la bouche jusqu'à ce que l'air te manque et recommence. Je fais ce qu'il dit tout en gardant mes yeux plantés dans les siens et je sens que je me calme petit à petit. Ma respiration ce fait à nouveau normale, heureusement. Je détourne ensuite le regard gênée prenant compte de notre proximité. Je regarde par le hublot et découvre avec surprise que nous avons décollé et que nous sommes au-dessus des nuages, je n'ai même pas sentis le décollage.

Le dernier espoir {terminé}Where stories live. Discover now