Malédiction de sang (en suspens)

Chapitre 11 : Partie II

Un peu en retard (puisqu'on est officiellement lundi) et un peu court, voici le nouveau chapitre. Je n'avais pas trop d'idée pour le commencer et maintenant, j'en ai plein pour le finir! Allez comprendre!

Certains verront peut-être ce qui va se profiler pour le prochain chapitre et d'autres auront peut-être une petite idée de qui est le nouveau venu. Ou peut-être pas. ^^ 

Mais, je crois que là encore, je réussirais à vous surprendre!

En attendant que j'ai plus de temps pour écrire la suite, bonne lecture!

Chapitre relu non intégralement.

***

           Il ne faisait plus jour lorsque la Protégée sortit enfin de son sommeil. Elle s'en rendit à peine compte. Les sensations lui revinrent progressivement et ses paupières papillonnèrent d'elles-mêmes, pour mieux s'ouvrir sur l'obscurité ambiante. Grâce à la lune croissante et bientôt ronde, la clairière était baignée dans une douceur diaphane. L'air était si frais et l'atmosphère si clair qu'on aurait pu s'attendre à ce que des esprits émergent d'entre les arbres.

La jeune fille perçut la fraîcheur de la nuit. Elle se redressa lentement, son cœur battant d'une lenteur accablante. Alors que ses jambes se balançaient au bord du lit, elle se sentait à la fois reposée et encore embrumée par le sommeil. Elle se frotta plusieurs fois les yeux avant de remarquer l'obscurité ambiante. L'absence de lumière la fit frisonner malgré elle et elle dut refermer ses bras autour d'elle pour se réchauffer. Lorsqu'elle se leva, ses jambes tremblèrent un peu mais se reprirent vite et la conduisirent sans heurts jusqu'à la cuisine.

Si Iria avait été surprise par les ténèbres ambiantes, le calme qui pesait sur la maisonnette ne la rassurait pas. Elle passa avec déception devant la cheminée éteinte. Les braises rougeoyaient à peine sous leur couverture de cendre. Dire qu'elle aurait adoré pouvoir se réchauffer les paumes devant les flammes somnolentes... Silencieuse comme une ombre, la sorcière finit d'arpenter son domaine. Elle fut particulièrement étonnée de voir que les meubles avaient été débarrassés. Il n'y avait plus trace du panier ni des bocaux que Nevahra lui avait amené. Si ce constat l'inquiéta, elle ne sut pas vraiment quoi penser en retrouvant lesdits ingrédients parfaitement étiquetés et rangés auprès de ses autres réserves. Elle arquait un sourcil soucieux quand un soupir profond la fit sursauter. La main qu'elle avait tendu vers un des bocaux manqua de peu de le renverser.

Ses émotions de nouveau sous contrôle, Iria déglutit en repassant une mèche claire derrière son oreille. Le sorcier. Elle l'avait presque oublié celui-là. L'inconvénient de vivre seule était qu'on s'y habituait rapidement. Se faire à l'idée de la présence d'une autre personne pouvait alors devenir très compliquée. La Protégée ne se faisait définitivement pas à celle du sorcier. Si le mystère de ce rangement subite s'éclaircissait enfin, elle n'en comprenait pas le sens. Si elle ne se trompait pas, ils venaient encore de se disputer. Et ils étaient toujours ennemis. Pourquoi son ennemi se donnerait-il la peine de préserver ses ingrédients? A sa place, elle y aurait mis le feu. Et de ce qu'elle avait vu, Erwan en était tout à fait capable.

La jeune fille se mordit brusquement la lèvre et s'immobilisa. Les yeux fermés, elle n'en revenait pas. Elle n'en revenait pas d'appeler le sorcier par son nom. Où diable était passé sa méfiance? Dire qu'elle ne le craignait plus aurait été un mensonge. Mais en usant de son nom, elle lui reconnaissait une humanité qu'elle s'était jusqu'alors évertué à nier chez le jeune homme. Le sorcier était un tueur. Il avait participé au massacre d'un village entier pour la débusquer. Et il avait sans aucun doute commis d'autres exactions. Iria ne pouvait définitivement pas le considérer comme un être humain.