Chapitre 4: Partie II:

265 27 0
                                    

     La lumière irradiant autours d'elle, Iria ne put que clore ses paupières. Totalement aveuglée, elle n'était plus certaine de pouvoir contempler à nouveau le monde de la même façon. Une fois les yeux fermés, la jeune femme se sentit soudainement happée. Une main de fer tordait son ventre avec la désagréable intention de l'entraîner vers la terre. Iria se sentait littéralement entraînée vers le sol. Ou du moins, c'est ce qu'elle pensait.

Les premiers sons que l'oreille de la jeune femme capta furent des crépitements et les chocs de métaux se heurtant violemment. La chaleur se répandit brusquement dans tout son corps. A deux doigts de suffoquer sous cette fièvre, Iria rouvrit précipitamment les yeux. Chose qu'elle se serait bien gardée de faire. Devant elle, il n'y avait qu'un décor de ruine et de feu. Un décor qui lui rappelait beaucoup trop de souvenirs malheureux. La vue du feu saisit sauvagement la protégée. Iria se retint difficilement de hurler. Les flammes l'entouraient pour mieux se disperser. La jeune femme avait la désagréable sensation qu'elles se resserraient autours d'elle, qu'elles l'emprisonnaient d'une certaine manière. Ravalant difficilement ses cris, la jeune fille ne pensait plus qu'à une chose: trouver une issue. Elle voulait fuir. Elle ne ressentait plus que ce besoin impérieux. Elle ne pouvait pas rester ici. Elle ne le voulait pas. Ses poumons lui donnaient l'impression d'être déjà totalement cendreux.

Tournant sur elle, Iria capta à nouveau un son qu'elle avait oublié. Un son qui avait presque disparu à ses oreilles masqué par le crépitements des flammes. Le son tranchant de métaux se déchirant. La gorge en feu, Iria fouilla la fumée et les ruines d'un même mouvement. Les sons ne se répétaient pas. Plus inquiétant encore, ils semblaient se taire, lentement, les uns après les autres. Malgré la peur du feu qui l'entourait, la jeune femme n'eut plus que le choix d'avancer. Elle ne voyait rien. Elle ne percevait que des sons mais n'avait aucun moyen d'en évaluer la menace. Elle n'avait pas l'impression d'être face à une révélation de la source. Non, elle était réellement au milieu de ses ruines. La sueur glissant le long de sa peau lui rappela à quel point elle avait chaud. Il n'était pas normal qu'elle souffre à ce point de la chaleur. Se redressant, Iria chercha autours d'elle un moyen de passer à travers le rideau de feu. Mais il n'y avait aucune faille autours d'elle. Il n'y avait que le feu et sa danse langoureuse. Clignant des yeux, elle ne réalisa pas tout de suite qu'elle titubait. Son corps s'engourdissait comme sous l'emprise d'un nouveau virus. Serrant les dents et les poings, la jeune femme n'avait plus qu'une solution face à elle. Elle se sentait déjà chuter doucement dans la torpeur. Son corps en feu, sa gorge oppressée, elle n'avait plus beaucoup de temps. Avec ses pensées confuses, elle ne savait plus très bien où elle était. Elle savait d'instinct qu'elle n'en avait plus pour très longtemps. S'approchant des flammes, ces dernières s'étirèrent un instant vers elle. Tels des serpents ondulant au rythme d'une mélodie silencieuse, les flammes dansèrent dans sa direction. Iria sentait presque leurs morsures de braises sur sa peau. Leurs langues enflammées frôlèrent doucement sa peau... et reculèrent brusquement. Battant confusément des paupières, elle ne comprit pas tout de suite ce que ses yeux lui renvoyèrent. Faisant un pas de plus, le même phénomène se répéta. Seulement, cette fois les flammes se contractèrent sur elles-mêmes avec plus de violence. Progressivement, elles se retirèrent d'elles-mêmes. Lentement, un passage se dessina à chaque nouveau pas de la jeune femme. Engourdie, Iria suivit à peine cet étrange phénomène. Parcourant le chemin opportun, ses pieds butèrent à plusieurs reprises.

Jusqu'à ce qu'elle ne s'effondre.

Grimaçant, la jeune femme se redressa lentement. Ses sens lui renvoyèrent brutalement tous ce qui lui avait échappé. La chute avait agi telle une douche froide sur la protégée. Tirée de sa torpeur, Iria se retrouva nez à nez avec le rideau de flamme. La chaleur de son corps l'étourdie alors qu'elle tentait de se relever. Les coups de choc s'étaient définitivement tus. Il n'y avait plus que le crépitement discontinu des flammes. Du bois craqua sans doute dévoré par le brasier. Bougeant lentement pour se redresser, la douleur fusa soudainement d'un de ses tibias. Vu sa position, elle avait dû buter sur quelque chose...

Malédiction de sang (en suspens)Where stories live. Discover now